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Le chef du HCR António Guterres appelle les pays riches à investir dans la région des Grands Lacs

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Le chef du HCR António Guterres appelle les pays riches à investir dans la région des Grands Lacs

Le Haut Commissaire António Guterres a appelé les pays riches à investir dans le développement économique de la région des Grands Lacs pour éviter que ces pays ne sombrent dans le chaos. En visite au Burundi, il a rencontré des Burundais qui luttent pour reconstruire leur vie et des réfugiés congolais au nord-est du pays.
16 Juin 2006 Egalement disponible ici :
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, et la Ministre de la Solidarité Nationale, des Droits de la Personne Humaine et du Genre, Mme Françoise Ngendahayo, ont rencontré des rapatriés dans la province de Muyinga. Avec 62 000 retours depuis 2002, cette province a accueilli plus de rapatriés burundais que tout autre dans le pays.

MUYINGA, Burundi, 16 juin (UNHCR) - Vendredi, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a appelé les pays riches à investir dans le développement économique de la région des Grands Lacs afin d'éviter que les pays qui émergent de conflits ne sombrent à nouveau dans le chaos.

Après avoir rendu visite mardi à des réfugiés rentrés de Tanzanie au Burundi et en République démocratique du Congo, António Guterres a rencontré des Burundais qui luttent pour reconstruire leur vie depuis leur retour dans leur pays d'origine. Vendredi, il est aussi allé à la rencontre de Congolais qui vivent dans un camp de réfugiés au nord-est du Burundi.

Reconnaissant les difficultés auxquelles sont confrontés les réfugiés dans la région des Grands Lacs, même une fois rentrés chez eux, António Guterres a précisé : « Le développement devrait permettre que toutes les communautés aient une vie meilleure et qu'elles puissent en faire bénéficier ceux qui rentrent. »

Au quatrième jour de sa mission en Afrique qui devrait durer neuf jours au total, António Guterres s'est rendu en Tanzanie et au Burundi avec le Commissaire européen au développement et à l'aide humanitaire Louis Michel. Il a ainsi pu lui montrer comment l'argent de l'Union européenne (UE) est utilisé pour aider les réfugiés et a remercié les pays européens de leur généreux soutien. Il a également saisi cette opportunité pour dire que les pays riches peuvent faire davantage afin de combler le fossé entre urgence et développement économique.

Au cours de sa visite au Burundi, António Guterres a parlé avec une ancienne réfugiée qui vit dans un village extrêmement pauvre près de Muyinga, au nord-est du pays. Elle a pu lui faire part des nombreux besoins des rapatriés.

« Nous avons des problèmes d'hébergement et de soins de santé. Nous ne pouvons envoyer nos enfants à l'école », a indiqué cette femme, portant sur le dos dans un pagne son bébé endormi. « Les personnes âgées n'ont pas la force d'aller dans les centres de santé et ils n'ont pas d'argent pour payer les soins. Les veuves ont des problèmes particuliers car la loi leur interdit d'hériter des propriétés de leur mari décédé.

« Nous [anciens réfugiés] sommes intelligents, nous savons cultiver, nous pouvons tenir différents commerces, mais malheureusement nous n'avons pas les moyens d'entreprendre un métier. » Janine, une jeune fille âgée de 15 ans, a ajouté : « A cause de la pauvreté de nos parents, nous ne pouvons pas aller à l'école. »

António Guterres a répondu qu'entendre les préoccupations des rapatriés aiderait l'UNHCR à mieux y répondre. « Je sais qu'il n'est pas facile de rentrer, mais nous ferons notre mieux pour vous aider - le Gouvernement burundais, les agences humanitaires, l'Union européenne et les autres pays », a ajouté le Haut Commissaire.

Au camp de réfugiés de Gasorwe, qui accueille plus de 8 800 réfugiés, des Congolais pour la plupart, António Guterres leur a affirmé être extrêmement touché par leur situation. En tant qu'ancien Premier ministre du Portugal, il a indiqué que nombre de ses amis proches sont devenus des réfugiés, fuyant les persécutions dans leur propre pays à l'époque où le Portugal était dirigé par le dictateur António Salazar.

« Nous partageons votre angoisse », a-t-il indiqué aux réfugiés congolais. Il a aussi affirmé qu'il existe pour eux des perspectives de retour dans leur pays, sur une base volontaire, à court terme. Jeudi soir, António Guterres et Louis Michel ont assisté au départ d'un bateau transportant 483 réfugiés congolais de retour chez eux depuis Kigoma, à l'ouest de la Tanzanie, sur le Lac Tanganyika vers la région du Sud-Kivu en République démocratique du Congo (RDC).

Alors que les élections démocratiques se tiendront en RDC fin juillet, la communauté internationale doit travailler pour consolider la paix et la démocratie dans ce pays, et doit faire plus encore pour développer son économie, a-t-il indiqué. « Sans la paix au Congo, l'Afrique n'a pas d'avenir », a-t-il dit aux réfugiés congolais, qui l'ont applaudi chaleureusement.

Depuis le Burundi, António Guterres va poursuivre sa mission au Kenya, en Côte d'Ivoire et au Libéria, où il célèbrera la Journée mondiale du réfugié le 20 juin.

Par Kitty McKinsey à Muyinga, Burundi