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Questions/Réponses : Fils d'une réfugiée, l'Ambassadeur de bonne volonté George Dalaras vient aujourd'hui en aide aux déplacés

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Questions/Réponses : Fils d'une réfugiée, l'Ambassadeur de bonne volonté George Dalaras vient aujourd'hui en aide aux déplacés

Le célèbre musicien et chanteur grec George Dalaras a été nommé Ambassadeur de bonne volonté de l'UNHCR en octobre dernier après une longue et fructueuse relation avec l'agence pour les réfugiés. Son empathie pour les personnes déracinées du monde entier lui vient de l'expérience vécue par sa propre mère, elle-même réfugiée.
9 Mars 2007 Egalement disponible ici :
George Dalaras, Ambassadeur de bonne volonté de l'UNHCR.

ATHENES, 9 mars (UNHCR) - Le célèbre musicien et chanteur grec George Dalaras a été nommé Ambassadeur de bonne volonté de l'UNHCR en octobre dernier après une longue et fructueuse relation avec l'agence pour les réfugiés. Son empathie pour les personnes déracinées partout dans le monde lui vient de l'expérience vécue par sa propre mère, elle-même réfugiée. En février, il a effectué sa première mission à l'étranger en tant qu'envoyé de l'UNHCR, au cours de laquelle il a visité la Sierra Leone et le Libéria avec sa femme Anna, qui travaille bénévolement pour l'agence. La chargée de l'information publique basée à Athènes a récemment posé quelques questions à George Dalaras. Morceaux choisis de ses réponses :

Votre mère a été une réfugiée ? Cela a-t-il influencé votre façon de voir les choses ?

Oui, mon passé de réfugié - du côté de ma mère - m'a profondément affecté. Alors enfant, j'étais capable de comprendre ce que cela signifiait d'être un réfugié. Et je crois qu'il est très important dans les sociétés civilisées - pour les personnes d'être capables de comprendre ce qu'est un réfugié. Un réfugié n'est pas une personne qui veut quitter sa maison ou son emploi, mais c'est quelqu'un qui est contraint de fuir son pays.

Par ma mère, j'ai certainement appris toutes les bonnes choses que les réfugiés originaires d'Asie mineure ont emportées avec eux vers la Grèce. Avec leur amertume et leurs angoisses, ils ont aussi apporté avec eux leurs chansons et leur merveilleuse culture. Tout cela fait que je respecte et que j'apprécie toutes ces personnes qui demandent l'asile. Je crois également qu'en tant qu'Européens, notre culture et notre histoire seront dépréciées si nous érigeons des murs entre nous et les réfugiés.

Vous chantez souvent rebetika, des chansons exprimant la souffrance des Grecs déracinés originaires d'Asie mineure. Quelle signification ont-elles pour vous ?

Les chansons d'Asie mineure sont principalement smyrnaiika, qui avec rebetika - une musique marginale du siècle dernier jusqu'en 1960 - donnent de la force à nos chansons. Rebetika et smyrnaiika, pour nous, sont de grandes sources d'inspiration, d'une variété musicale avec de remarquables paroles. Elles sont notre blues, notre flamenco et elles sont toujours aussi inspirantes, elles le sont en tout cas pour moi, en tant que musicien. Ces chansons parlent beaucoup de l'âme de la jeunesse. Lors de mes tournées internationales, j'ai rencontré des étrangers, qui apprécient la bonne musique et qui connaissent ces chansons.

Comment l'histoire de la Grèce a-t-elle façonné les attitudes vis à vis des réfugiés aujourd'hui ?

Je crois que les Grecs ont eu de la sympathie pour les réfugiés car lors de la catastrophe en Asie Mineure [qui a vu la population grecque de Turquie « échangée » contre la population turque de Grèce après la guerre grecquo-turque de 1919-1922] et la tragédie de Chypre [en 1974, lorsque l'île fut divisée en deux et que beaucoup de Grecs et de Turcs chypriotes furent déplacés], mais également avant. Les Grecs sont généreux, hospitaliers et de grand soutien, probablement parce que beaucoup savent par leur propre histoire ce que l'on ressent lorsque l'on est un réfugié ou un immigrant dans des temps difficiles. Cependant, malheureusement, je commence à voir une tendance contraire chez les Grecs. Et c'est quelque chose, que spécialement nous les artistes et les volontaires qui travaillons sur les questions de réfugiés avec l'UNHCR ou les organisations non gouvernementales, nous devons essayer de prévenir par des actions de sensibilisation.

Pouvez-vous nous dire comment vous voyez votre engagement aux côtés de l'UNHCR ?

J'ai toujours été sensible aux questions de réfugiés. Depuis mon plus jeune âge, j'ai participé et fait des centaines de concerts pour venir en aide aux réfugiés. Je soutiens l'action de l'UNHCR depuis 2001 en donnant des concerts et en participant à des campagnes publiques de sensibilisation et de collecte de fonds.

Je pense que je peux aider, par dessus tout, par une plus large sensibilisation publique. Nous devons frapper aux portes des média, tels que la télévision, la radio, les journaux et les magazines pour qu'ils publient des articles à propos des réfugiés et qu'ils appellent à les aider. Nombre de personnes veulent aider, mais elles se perdent dans un océan de futilité, pensant que rien ne peut améliorer la situation. Mais cela n'est pas vrai. Idéalement, si chaque citoyen s'impliquait un peu, collectivement cela ferait la différence.

Parlez-nous de votre voyage en Afrique de l'ouest et pourquoi avez-vous choisi cette destination pour votre première mission en tant qu'Ambassadeur de bonne volonté de l'UNHCR

Je suis grec et citoyen du monde. En tant que citoyen du monde, je sais que l'Afrique est une priorité. Nous ne pouvons pas nous considérer nous mêmes comme civilisés tant que des personnes, notamment des enfants, des femmes et d'autres groupes vulnérables, se voient interdire de vivre dans la dignité. Et c'est exactement ce que j'ai dit aux personnes que j'ai rencontrées là-bas. Je leur ai dit que je ferais tout mon possible, avec le peu de pouvoir dont je dispose, pour les aider à atteindre cet objectif.

Mon expérience [en Sierra Leone et au Libéria] a été un grand choc. Bien que vous pensiez y être préparé, vous êtes tout de même choqué. Et bien sûr, ces missions à l'étranger avec l'UNHCR continueront à l'avenir, en parallèle avec mes engagements professionnels en tant que chanteur.

Le fait de devenir Ambassadeur de bonne volonté a-t-il changé quelque chose ?

Oui ... ce n'est pas tant le titre d'Ambassadeur de bonne volonté, mais ce que comporte cet engagement. Je pense souvent à quelles portes je dois frapper et à la façon dont je vais promouvoir la question de l'amélioration des procédures de l'asile, notamment en Europe. Je pense également à la façon d'améliorer la sécurité des réfugiés et leurs conditions de vie.

Vous avez donné les droits de concerts et d'albums pour des programmes de l'UNHCR. Y-a-t-il d'autres façons dont vous pourriez aider ?

A part les droits des concerts que vous avez mentionnés, je travaille avec le bureau de l'UNHCR à Athènes pour élaborer une proposition globale sur la façon dont le Gouvernement grec pourrait venir en aide aux pays en Afrique où se trouvent des réfugiés. L'autre chose que nous allons faire est de rencontrer régulièrement les représentants du ministère de l'ordre public pour leur demander de rationaliser les procédures d'asile et d'améliorer les conditions de détention. Une autre chose encore, que nous allons faire quotidiennement, est de faire connaître les demandes des réfugiés et de sensibiliser le public.

Est-ce que la musique est importante ? Peut-elle aider ceux qui vivent en exil ?

La musique et les arts sont très importants pour nous les artistes et également pour les personnes qui sont dans le besoin. Les grecs d'Asie mineure, nos grands-pères qui ont été contraints de fuir Smyrne [maintenant Izmir en Turquie], ont trouvé un grand réconfort dans leurs chansons. La musique est l'héritage de tous les peuples.