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Amélioration de systèmes d'irrigation en Afghanistan

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Amélioration de systèmes d'irrigation en Afghanistan

Un projet d'assainissement d'un canal a contribué à restaurer l'agriculture à Ambarkhana, dans l'est de l'Afghanistan. Ailleurs dans le pays, les pénuries d'eau et de nourriture obligent cependant des Afghans à quitter leurs maisons.
9 Juillet 2008 Egalement disponible ici :
Avant la mise en oeuvre du projet, les canaux d'Ambarkhana étaient obstrués par la boue et la végétation sauvage.

AMBARKHANA, Afghanistan, 9 juillet (UNHCR) - Le panier de vivres de l'est de l'Afghanistan se remplit lentement mais sûrement, tandis que des projets liés à l'eau mis en oeuvre avec la participation des rapatriés transforment des terrains marécageux abandonnés en une terre agricole fertile.

Avec son climat modéré, sa proximité avec des rivières importantes et un système d'irrigation élaboré, la province de Nangarhar située dans l'est de l'Afghanistan a toujours été connue pour son agriculture. Cependant, l'invasion soviétique survenue fin 1979, et la guerre civile qui a suivi, a fait fuir vers le Pakistan voisin de nombreux villageois, qui ont laissé leur terrain à l'abandon. Les canaux, qui alimentaient les récoltes en eau, ont été obstrués par la boue, l'herbe et les arbustes sauvages. L'eau s'est infiltrée dans les terres cultivables et les ont transformées en marécages.

Dans la région de Nangarhar Batikot, le village d'Ambarkhana, situé à 50 kilomètres de la frontière pakistanaise, était l'exemple classique d'une telle négligence. Cependant, grâce à un projet financé par l'agence des Nations Unies pour les réfugiés, les canaux ont été nettoyés et cette terre montagneuse prospère de nouveau.

« En raison de la sécheresse permanente, du manque d'eau et du blocage du canal d'irrigation, nous ne pouvions même pas espérer une seule récolte par an provenant de cette terre », se souvient Haji Samiul Haq, le chef de la shura (conseil) locale qui s'était adressé à l'UNHCR pour initier le projet. « Après le déblaiement de la source et le nettoyage du canal l'année dernière, le projet nous a permis d'obtenir deux récoltes en un an. »

Le villageois Gul Ahmad, qui travaillait dans sa ferme, a ajouté, « Etant donné la crise alimentaire actuelle, des centaines de personnes auraient abandonné leurs maisons à ce jour pour rejoindre des villes afghanes plus importantes ou partir vers des pays voisins, plus particulièrement le Pakistan, si nous n'avions pas eu accès à l'eau. »

Zafar, un homme de 55 ans qui est revenu l'année dernière depuis le camp de Katcha Gari dans le nord-ouest du Pakistan, a confirmé : « Améliorer le système d'irrigation nous a aidés à accroître nos revenus. Merci à l'UNHCR d'améliorer nos ressources en eau et de nous permettre de vivre dans notre patrie. »

Au moins 60 000 rapatriés vivant dans 26 hameaux à Ambarkhana ont bénéficié de ce projet d'un montant de 75 000 dollars. Le Programme alimentaire mondial l'a aussi soutenu en fournissant de la nourriture et de l'argent en espèces en échange du travail des villageois, la plupart d'entre eux étant des rapatriés.

« Les projets d'assainissement des canaux et l'amélioration du système d'irrigation de petite échelle certes, mais essentiels, ont un impact important sur la vie des gens qui sont particulièrement dépendants des produits agricoles », a dit Haji Samiul Haq.

Néanmoins, de nombreux besoins élémentaires ne sont pas satisfaits et l'accès à l'eau reste très difficile. Les villageois de cette région reculée avaient traditionnellement accès à l'eau grâce au système karez, un réseau d'eau souterrain qui a été endommagé par le conflit de longue durée. La plupart des familles se fournissent maintenant en eau depuis des citernes.

La situation a empiré avec le récent retour de plus de 10 000 personnes au village, après la fermeture des camps de Katcha Gari et de Jalozai au Pakistan.

Ailleurs, dans l'est de l'Afghanistan, quelque 5 000 familles sont récemment revenues du camp de Jalozai et vivent dans des conditions précaires dans de nombreux camps de fortune. Des membres de ces familles citent les conflits tribaux, l'insécurité, le fait de ne pas être propriétaires de terre et le chômage comme les principaux obstacles à leur retour sur leur terre d'origine.

La région de l'est, en particulier les provinces de Nangarhar, Kunar et Laghman, ont accueilli plus de 60 pour cent du nombre total des rapatriés à ce jour cette année.

Mohammed Nabi est l'un des nouveaux occupants illégaux à Sheik Mesri, un camp établi spontanément depuis peu, dans la région de Nangarhar. « La possibilité d'être transféré dans un autre camp à l'intérieur du Pakistan ne m'intéressait pas », a-t-il dit, en faisant référence à l'alternative au rapatriement, lorsque le camp de Jalozai a été fermé en mai cette année. « Pourtant, je ne peux pas retourner dans mon village de Torghar, dans la région de Khogyani, à cause des conditions de vie difficiles dues au manque d'infrastructures routières et de réseaux de distribution d'eau potable. »

La sécheresse et la pénurie de nourriture touchent aussi des millions d'Afghans vulnérables dans de vastes régions situées dans le nord et dans l'ouest du pays. Certains ont dû fuir leurs maisons à cause de ces problèmes, y compris environ 1 800 familles de la province de Balkh.

Un retour durable reste un défi à long terme auquel l'UNHCR et d'autres organisations humanitaires ne peuvent répondre que durant la phase initiale. La solution aux problèmes sociaux-économiques pour tous les Afghans repose sur le succès de la Stratégie de Développement national en Afghanistan adoptée à Paris le mois dernier.

Avant la mise en oeuvre du projet, les canaux d'Ambarkhana étaient obstrués par la boue et la végétation sauvage.

Une conférence relative à ce sujet, organisée par le Gouvernement afghan et l'UNHCR, est prévue en novembre à Kaboul pour cibler les défis que constituent le retour et la réintégration.

Par Mohammed Nadir Farhad à Kaboul, Afghanistan