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Des enfants traversent le Mexique dans le cadre des flux migratoires mixtes

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Des enfants traversent le Mexique dans le cadre des flux migratoires mixtes

Au Mexique, des dizaines de fonctionnaires chargés de la protection de l'enfance travaillent pour garantir les droits de mineurs non accompagnés pris dans des flux migratoires mixtes sud-nord.
12 Novembre 2009 Egalement disponible ici :
Des jeunes voyagent clandestinement sur un train de marchandises dans le sud du Mexique, pour tenter de rentrer en Amérique du Nord.

MEXICO, Mexique, 12 novembre (HCR) - Alors qu'un nombre croissant de personnes voyagent via le Mexique dans leur tentative de rejoindre l'Amérique du Nord, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés et ses partenaires ont accru leur surveillance de ce flux migratoire pour identifier les personnes ayant besoin d'une protection internationale, et tout spécialement les enfants.

La question des mineurs non accompagnés fera partie des sujets discutés jeudi et vendredi prochain au Costa Rica, à l'occasion d'une conférence régionale portant sur la protection des réfugiés et la migration. Le HCR consacre davantage de ressources et de temps à cette problématique.

La part des enfants est de huit pour cent parmi tous les migrants sans papiers interceptés par les services d'immigration au Mexique. La majeure partie d'entre eux se trouvent dans le sud du pays. Alors que la plupart tentent de rejoindre leurs familles aux Etats-Unis ou au Canada, d'autres ont fui la persécution ou le conflit ce qui signifie qu'ils relèvent de la compétence du HCR.

Ces trois dernières années, l'Institut national des migrations, une organisation gouvernementale mexicaine, a nommé 170 agents chargés de la protection de l'enfance, comme Grecia Campos, pour garantir les droits des mineurs isolés pris dans les flux migratoires mixtes sud-nord. Ces fonctionnaires sont formés pour détecter et répondre aux besoins les plus urgents des enfants détenus, ainsi que pour leur faciliter le dépôt d'une demande d'asile.

« C'est passionnant d'apporter une assistance à ces enfants », a indiqué Grecia Campos qui travaille aux alentours de Villahermosa, la capitale de Tabasco, un Etat situé dans le sud du pays et l'un des points chauds de la migration irrégulière. Cette ancienne fonctionnaire de police est diplômée de sociologie et elle s'est spécialisée dans la protection des enfants qui cherchent à obtenir le statut de réfugié, ou qui en ont besoin.

C'est un travail important, a indiqué Fernando Protti-Alvarado, le délégué du HCR au Mexique. « Nous nous sommes aperçus que, très souvent, des demandeurs d'asile potentiels ne sont pas au courant de leur droit de déposer une demande d'asile, voire même ils ne savent rien des mécanismes existants pour déposer une demande d'asile. »

C'est notamment vrai pour les enfants faisant partie des 250 000 personnes environ qui, chaque année, traversent ou tentent de traverser le Mexique via des itinéraires de migration irrégulière. Durant les neuf premiers mois de cette année, plus de 56 000 migrants ont été placés en détention par les autorités mexicaines.

« La plupart des cas qui arrivent ici sont des garçons âgés de 15 à 17 ans, mais il y a également des cas de jeunes filles âgées de 13 ans seulement. Une fois, nous avons vu une jeune fille de 14 ans qui portait son bébé de huit mois », a expliqué Grecia Campos, une fonctionnaire mexicaine en charge de la protection de l'enfance. « Environ 70 pour cent des mineurs que nous voyons ici sont des Honduriens. Les autres sont originaires du Guatémala et du Salvador », a-t-elle ajouté.

Parallèlement, le HCR mène en permanence un programme visant à former les fonctionnaires des services d'immigration, ainsi que ceux en charge de la protection de l'enfance, sur les moyens d'apporter une assistance aux enfants réfugiés non accompagnés, ou à ceux ayant besoin du statut de réfugié et de protection.

« Avant de suivre cette formation, je pensais que je n'aurais jamais à m'occuper d'un dossier de réfugié. Toutefois, peu après ma formation, j'ai suivi le cas d'un enfant guatémaltèque qui avait été blessé par balle et persécuté par les membres d'un gang qu'il avait refusé de rejoindre », a expliqué Grecia Campos. « Il avait fini par obtenir le statut de réfugié, toutefois au début il refusait de me parler. Alors il m'a fallu être patiente et attendre qu'il grandisse pour gagner sa confiance. »

Les agents chargés de la protection de l'enfance demandent également à tous les enfants non accompagnés qu'ils interviewent de remplir un questionnaire sur les risques auxquels ils pourraient être confrontés s'ils étaient expulsés vers leur pays d'origine, y compris la violence domestique, la persécution et l'enlèvement. Il leur est également demandé de lister les abus qu'ils ont subis durant leur voyage.

« Nous entendons des histoires déchirantes », a indiqué Grecia Campos. « Vous ne pouvez pas imaginer les situations qu'ont dû gérer certains de ces enfants. »

En dehors de la région de Tabasco, le HCR procède également à la surveillance des flux migratoires mixtes dans les Etats de Chiapas, Quintana Roo et Oaxaca au sud du Mexique. Près de 60 pour cent du total des demandes d'asile au Mexique ont été déposées dans ces régions cette année.

Actuellement, le Mexique accueille environ 1 200 réfugiés. La plupart des nouveaux arrivants proviennent de la Colombie et d'Haïti, alors qu'un petit nombre est originaire d'Afrique et d'Asie, notamment du Moyen-Orient.

Par Mariana Echandi à Mexico, Mexique