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En Ouganda, le HCR met fin à l'assistance aux déplacés

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En Ouganda, le HCR met fin à l'assistance aux déplacés

Le HCR a fermé son bureau dans le nord de l'Ouganda après avoir aidé plus de 1,8 million de déplacés à rentrer chez eux en cinq ans.
6 Janvier 2012 Egalement disponible ici :
Lucky David Wilson (en rouge) lors du tournage de son clip vidéo avec Achan Katherine dans le marché d'Unyama, un ancien camp de déplacés au nord de l'Ouganda.

GULU, Ouganda, 6 janvier (HCR) - Lucky David Wilson est né dans une zone de conflit en période de troubles, mais il réussit toutefois à mener une vie digne de son nom « chanceux ».

Petit garçon, il a fui les attaques menées contre son village de Guru Guru quand le nord de l'Ouganda est devenu la ligne de front dans la bataille entre l'armée ougandaise et les rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur. Agé aujourd'hui de 19 ans, il est devenu un chanteur populaire qui utilise la musique pour plaider pour la paix et la reconstruction de son pays natal.

Lucky David Wilson est le symbole du nouveau nord, où une paix relative est revenue depuis la signature d'un cessez-le-feu en 2006.

Le HCR avait ouvert un bureau cette année-là dans la ville de Gulu au nord du pays pour gérer 251 camps et assurer une protection à environ 1,84 million de déplacés internes dans 11 districts. Depuis lors, plus de 1,8 million de personnes sont rentrées chez elles par leurs propres moyens. Pour assurer des retours durables, le HCR a travaillé avec les autorités locales pour fournir des services essentiels dans les villages de retour. Le HCR a fourni une aide de base à la réintégration en assurant la distribution d'eau potable, la construction de routes, d'écoles, de dispensaires, de postes de police et d'autres infrastructures et en établissant une infrastructure pour l'administration publique.

Le HCR a également engagé des agences comme la FAO (Food and Agriculture Organization), USAID, Care, World Vision et Northern Uganda Social Action Fund II pour le développement à long terme dans les zones de retour.

« C'est une journée heureuse pour tous », a indiqué le Représentant du HCR en Ouganda, Kai Nielsen, lors de la fermeture du bureau de Gulu la semaine dernière. « Avec le gouvernement et les agences humanitaires, nous avons réussi à trouver des solutions pour l'une des plus importantes crises de déplacés au monde et nous avons aidé des centaines de milliers d'Ougandais à rentrer chez eux. »

Alors que la plupart des déplacés sont rentrés chez eux par leurs propres moyens, l'agence et ses partenaires ont aidé 11 600 déplacés les plus vulnérables au retour chez eux ou à l'intégration locale. Le travail a notamment consisté à la résolution de conflits fonciers, à la construction de huttes et de latrines pour les nécessiteux, à la fourniture de kits de matériel de démarrage et d'appui sous forme de couvertures, d'ustensiles de cuisine, de bétail, de semences et d'outils.

Achan Katherine est l'une des bénéficiaires. Elle est handicapée physique avec une mobilité réduite. Elle a choisi de rester au centre Unyama trading, un ancien camp de déplacés. Le HCR a travaillé avec l'Union nationale pour les personnes handicapées en Ouganda (National Union for Disabled Persons in Uganda - NUDIPU) pour évaluer les besoins des personnes comme elle. L'Agence a récemment distribué des chaises roulantes pour les handicapés dans le district de Gulu conjointement avec l'Association pour les volontaires au Service international (AVSI).

Des chaises roulantes, des tricycles, des cannes blanches et des paires de béquilles ont été créés et produits localement par l'Association pour le développement de la jeunesse de Gulu pour créer des emplois, développer des compétences parmi les jeunes et rendre ces équipements accessibles à toute la communauté.

Katherine, qui s'est déplacée avec ses mains pendant des années, est très heureuse avec sa nouvelle chaise roulante. « Désormais je peux me déplacer dans le complexe par mes propres moyens et rendre visite à mes amis », explique-t-elle dans sa langue natale, l'Acholi-Luo. « Les agences se doivent de poursuivre ce type d'assistance. »

Elle s'est doublement réjouie quand Lucky David a lui-même procédé à la distribution et lui a demandé d'être figurante dans son clip vidéo pour son nouveau hit Roco Gang (reconstruire son foyer). Ses proches et ses voisins ont dansé autour d'elle quand il a interprété ce morceau encourageant la jeunesse à aider les personnes vulnérables et âgées au sein de leurs propres communautés.

« Dans notre culture, lorsque vous aidez des personnes qui sont handicapées ou qui ont des problèmes, toute la communauté apprécie », indique Lucky David, qui vit désormais à Gulu. « Je suis si heureux d'avoir la chance de diffuser ces messages. »

Aujourd'hui, quelque 30 000 Ougandais sont toujours déplacés dans le nord de l'Ouganda. Ils vivent dans quatre camps, ainsi que dans d'autres camps transformés en marchés et en centres de transit. Plus de 6 000 personnes se sont définitivement installées là où elles avaient trouvé refuge. Leurs besoins en terme d'assistance et de protection ont diminué, alors que les communautés travaillent avec les agences humanitaires et les autorités locales pour développer et stabiliser la région.

Cependant, les rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur continuent à terroriser la population civile dans les pays voisins comme la République centrafricaine, la République démocratique du Congo et le Soudan du Sud.

Par Stephanie Perham, A Gulu, Ouganda