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La sécurité et la situation humanitaire se dégradent à Diffa au Niger ; Boko Haram poursuit ses attaques dans la région

Points de presse

La sécurité et la situation humanitaire se dégradent à Diffa au Niger ; Boko Haram poursuit ses attaques dans la région

24 Mai 2016 Egalement disponible ici :

Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, fait état de l'insécurité croissante et de la dégradation de la situation humanitaire dans la région de Diffa, au sud-est du Niger. Selon les statistiques gouvernementales à la mi-mai, la région accueillait plus de 241 000 personnes déracinées, y compris des réfugiés nigérians, des personnes déplacées internes au Niger et des ressortissants nigériens de retour qui vivaient auparavant au Nigéria. La situation sécuritaire aux alentours des villes de Diffa et Bosso, à l'est, s’est détériorée ces derniers mois avec une succession d'incidents criminels, y compris des attentats suicides à proximité des villages et des installations spontanées où vivent à la fois des réfugiés nigérians et des déplacés internes.

Quelque 157 000 personnes ayant fui les attaques commises par Boko Haram se sont installées dans 135 campements de fortune sur une distance de 200 kilomètres le long de la route nationale 1, la route principale qui longe la frontière avec le Nigéria et le fleuve Komadougou. Deux marchés importants le long de cette route ont été fermés depuis avril car on craint des attaques d’insurgés infiltrés. Ceci affecte les moyens d’existence et l'économie locale. Un couvre-feu de 19 heures à 5 heures du matin est en vigueur dans la région, où l’état d'urgence a été déclaré depuis février 2015.

La plupart des déplacés se trouvant actuellement le long de la route nationale 1 ont fui les attaques de Boko Haram l'année dernière au nord-est du Nigéria. La violence s’est parfois propagée au Niger, ce qui les a forcés à chercher refuge le long de la route. En effet, les villes et villages environnants accueillent déjà des personnes arrivées lors d'afflux précédents et sont surpeuplés. Beaucoup parmi ces personnes ont été déplacées deux ou trois fois avant de s'installer le long de la route. Les communautés locales et les déplacés craignent de nouvelles attaques.

Les conditions de vie le long de la route nationale 1 sont difficiles : dans cet environnement reculé et semi-désertique, les températures atteignent actuellement 48 degrés Celsius (c’est la saison sèche). Puis la saison des pluies qui suivra dans deux ou trois mois inondera les installations précaires. Les abris de fortune sont faits de paille et les installations d’assainissement sont basiques, avec quelques latrines et douches. Beaucoup d'enfants n'ont pas accès à l'éducation en raison des structures scolaires limitées dans les villages voisins, qui sont déjà surpeuplées et à cause de la fermeture de nombreuses écoles dans les zones d'insécurité à proximité de la frontière. Les approvisionnements alimentaires sont irréguliers. La population locale n’est pas toujours en mesure de partager ses maigres ressources avec les personnes déracinées.

Les organisations humanitaires luttent pour venir en aide aux personnes déracinées en raison de l'instabilité, du nombre croissant d’installations – dont certaines sont reculées - et d’un manque de financement. Sur la somme de 112 millions de dollars recherchée par 22 organisations humanitaires, y compris le HCR, pour les opérations dans la région de Diffa en 2016 (RRRP 2016), seulement 20 millions de dollars ont déjà été reçus. Les agriculteurs, les éleveurs, les pêcheurs, les commerçants et les commerçants ont perdu leurs principales sources de revenus à la suite du déplacement et de l'insécurité dans la région. Un financement supplémentaire est nécessaire pour développer des moyens d’existence pour ces personnes, pour qu’elles redeviennent autonomes et participent au développement économique de la région.

De plus en plus, des réfugiés et des déplacés internes nous font part de leur souhait de s’éloigner de la zone frontalière instable. Ils craignent que les insurgés mènent des attaques contre leurs installations au Niger, comme auparavant dans leurs villages au Nigéria et à Diffa. Il y a dix jours, à la demande des autorités du Niger, le HCR a commencé à transférer des centaines de réfugiés en provenance de deux installations spontanées le long de la route nationale 1 vers un camp localisé à environ 50 kilomètres de la frontière. Bien que la plupart d’entre eux préfèrent vivre hors des camps, ils ont décidé de rejoindre le camp pour des raisons de protection, afin d’y recevoir de la nourriture et de bénéficier de services essentiels. Le camp accueille actuellement quelque 3000 personnes. Le transfert volontaire de personnes déplacées internes depuis des zones frontalières vers d'autres localités plus à l’intérieur du pays, comme des camps et d'autres villages dans la région de Diffa où la sécurité est mieux assurée, est également prévu dans un avenir proche.

Au total, quelque 2,7 millions (2 674 421) personnes sont déracinées dans la région du bassin du lac Tchad en raison de la violence liée à Boko Haram. Quelque 2,1 millions de personnes sont déplacées internes au Nigéria. De plus, on compte 241 256 personnes déracinées au Niger (82 524 réfugiés nigérians, 31 524 ressortissants nigériens de retour, 127 208 Nigériens déplacés internes), y compris 157 945 le long de la route nationale 1. Par ailleurs, 270 210 personnes sont déracinées au Cameroun (64 938 réfugiés nigérians, 169 970 Camerounais déplacés internes, 35 302 ressortissants camerounais de retour) ;  et 7337 réfugiés nigérians se trouvent au Tchad.

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