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Les nouvelles technologies pour répondre aux besoins des réfugiés au Soudan du Sud

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Les nouvelles technologies pour répondre aux besoins des réfugiés au Soudan du Sud

Depuis la saisie d'empreintes digitales et la localisation GPS des personnes aux réseaux de téléphonie mobile, le HCR utilise les nouvelles technologies pour mieux aider les réfugiés.
27 Décembre 2012 Egalement disponible ici :
Pour les enfants réfugiés, le plus fascinant dans l'enregistrement biométrique, c'est la lumière rouge qui scanne leur empreinte digitale.

YIDA, Soudan du Sud, 27 décembre (HCR) - Les nouvelles technologies changent tous les aspects de la vie quotidienne, y compris l'aide humanitaire. Au Soudan du Sud, le HCR utilise des images satellite, des cartes interactives, la saisie des empreintes digitales par ordinateur et les sms pour renforcer la protection des réfugiés, aider les plus vulnérables et porter assistance aux réfugiés en milieu urbain.

Le HCR mène pour la première fois un programme d'enregistrement biométrique au Soudan du Sud en utilisant la technologie numérique permettant l'automatisation de la prise d'empreintes digitales. Près de 200 000 réfugiés ont été enregistrés dans des bases de données standard, mais la biométrie aidera à identifier les réfugiés encore plus vite pour qu'ils puissent être encore mieux aidés.

Dans l'installation de réfugiés de Yida, la plus importante au Soudan du Sud avec plus de 65 000 réfugiés, les enregistrements biométriques sont essentiels au HCR pour cibler les services, éviter les enregistrements multiples, planifier et effectuer les distributions plus efficacement.

Le site de Yida est localisé très près de la frontière. Il n'est pas rare que les réfugiés risquent leur vie en retournant chez eux pour accompagner d'autres membres de leur famille vers la sécurité. Ces mouvements rendent difficiles pour le HCR de maintenir des chiffres justes concernant la population de Yida.

L'enregistrement précis facilite également un suivi individuel pour les réfugiés les plus vulnérables, comme Housna Ali Kuku*, une mère célibataire de quatre enfants qui est arrivée à Yida en juillet dernier. Une campagne de communication à Yida a informé Housna exactement quand elle devait amener ses enfants au centre d'enregistrement du HCR.

« Je me remets d'une infection respiratoire et même si je suis malade et fatiguée, je sais que c'est important pour mes enfants et je viens au HCR pour l'enregistrement », a-t-elle expliqué au HCR. Les enfants d'Housna ne connaissent pas les nouvelles technologies utilisées par le HCR. Un par un, ils sont enregistrés et regardent, fascinés, l'employé effectuer l'enregistrement de leur empreinte digitale en tournant leur index sur la lumière rouge de l'écran du détecteur.

Le HCR utilise simultanément ce procédé pour mettre à jour l'information sur les besoins spécifiques pour des personnes comme des femmes chef de famille, des femmes enceintes ou allaitant leur bébé, ou des enfants souffrant de malnutrition. De cette façon, le personnel chargé de la protection peut rapidement identifier et couvrir les besoins des personnes les plus vulnérables dans un camp rempli à plus de 70% de femmes et d'enfants.

L'équipe enregistre également une nouvelle donnée : l'adresse des réfugiés. Le HCR a récemment travaillé avec ACTED, une ONG partenaire, qui enregistre les coordonnées GPS pour cartographier l'installation de Yida. Chaque bâtiment ou tente est saisi sur la carte.

Les cartes et les adresses sont liées dans la base de données du HCR, ce qui fournit un grand nombre d'informations via une technologie interactive. Ces cartes interactives nouvellement créées permettent aux travailleurs humanitaires d'en savoir plus sur la population du camp et la localisation de chaque abri, alors que la base de données met en lien les informations géographiques et démographiques au niveau de chaque foyer.

« Désormais, cerner un problème se fait en un clic », a expliqué Emilie Poisson, Directeur d'ACTED pour le Soudan du Sud.

« Voici un exemple : avant, si la clinique observait une hausse des patients atteints d'une certaine maladie, tout ce que nous avions, c'était des valeurs absolues. Maintenant, nous pouvons détecter les causes en analysant la carte. Est-ce que la maladie se propage dans une certaine communauté, près d'une certaine latrine ou dans des familles ayant des enfants scolarisés ? Ces informations nous aident à intervenir plus rapidement et de façon plus ciblée », a expliqué Emilie Poisson.

Avec l'aide des cartes interactives, les services pour les réfugiés les plus vulnérables peuvent être améliorés. Où sont localisés les personnes les plus âgées et les malades ? Quelle distance doivent-ils parcourir pour aller chercher de l'eau, se rendre au dispensaire ou transporter de la nourriture depuis des points de distribution ? Est-ce que des articles de secours ont été distribués à toutes les familles ? Les enfants de certains camps sont-ils sous-représentés dans des écoles des camps ?

D'autres problèmes existent à Juba, où plus de 6000 réfugiés sont dispersés à travers cette capitale tentaculaire. Ils ont des besoins en matière de protection et d'assistance, mais le plus grand problème pour le HCR est la communication avec eux. Une fois encore, c'est la technologie qui a fourni une réponse.

Le HCR a pris contact avec des représentants communautaires qui, à leur tour, essayaient de joindre les membres de leur communauté par téléphone ou en faisant personnellement des visites. La méthode était couteuse et prenait du temps pour les leaders communautaires et elle ne permettait pas au HCR de communiquer directement avec les bénéficiaires. Durant un récent enregistrement, on a observé que quasiment tous les réfugiés avaient un téléphone portable ou accès à celui d'un proche.

Les employés du HCR dans les domaines de la protection et des services informatiques ont passé un accord avec une entreprise de téléphonie mobile qui installe actuellement une plateforme de messages texte pour le HCR. Les numéros de téléphone des réfugiés ont été saisis dans une base de données et classés par zones géographiques. Le HCR peut désormais communiquer avec tous ou certains groupes de réfugiés dans plusieurs langues à la fois.

« Le système sera pleinement fonctionnel d'ici quelques jours », a expliqué un employé du HCR aux services communautaires, Alfonso Massa. « Cela nous permettra même d'organiser des élections démocratiques pour les représentants communautaires. » Le HCR enverra des instructions détaillées en anglais et en arabe à tous les réfugiés pour les guider - depuis la sélection des candidats jusqu'à la constitution d'un comité des dirigeants. »

* ce nom est fictif pour des raisons de sécurité.

Par Melita H. Sunjic à Juba et Kathryn Mahoney à Yida