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Sahara Occidental : project de visite des familles

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Sahara Occidental : project de visite des familles

28 Juin 2004 Egalement disponible ici :
De telles scènes poignantes sont fréquentes : des familles, séparées depuis longtemps, sont réunies, grâce au HCR, lors de visites entre des camps en Algérie et le Sahara occidental.

TINDOUF, Algérie, 28 juin 2004 (UNHCR) - Quelque 18 000 personnes originaires du Sahara Occidental ont demandé à participer à un programme des Nations Unies pour leur permettre de rencontrer les familles qui vivent de l'autre côté de la frontière.

L'UNHCR a mis en place un projet pilote pour permettre aux familles séparées du Sahara Occidental de renouer des liens.

Déjà plus de 800 personnes ont pu participer à ces visites et quelque 18 000 autres attendent leur tour.

Commencées en mars, les visites familiales se poursuivent entre les réfugiés des camps du sud-ouest de l'Algérie et les localités du Sahara Occidental.

Pour de nombreux participants, c'est la première fois qu'ils ont pu revoir leurs familles depuis presque 30 ans.

El Ghalia et sa soeur Aghbana ont vécu dans le camp de Smarra depuis qu'elles ont fui leur maison dans les années 70. Elles font partie de ceux qui ont eu la chance d'être sélectionnés pour rendre visite à leurs parents au Sahara Occidental, avec un groupe de 25 réfugiés âgés de 4 ans à 71 ans.

Tous prenaient l'avion pour la première fois. Deux heures plus tard, ils étaient arrivés dans la ville de Smarra, où le père Mohamed Fathil attendait anxieusement. Lors d'une réunion très forte en émotion, le vieil homme a pu non seulement embrasser ses deux filles, mais aussi ses 5 petits-enfants qu'il n'avait jamais vus.

Le même jour, un vol spécial des Nations Unies a décollé dans la direction opposée, transportant 24 personnes de la ville de Smarra au Sahara Occidental vers le camp de Smarra en Algérie. A bord se trouvaient Abtila et Essalk Al Moukhtar, qui ont été séparés de leurs parents pendant le conflit de 1975.

Ils ne se souviennent plus vraiment à quoi ressemblent leurs parents mais ils disent ne jamais avoir oublié leur amour. Le frère et la soeur étaient inquiets de savoir dans quel état de santé ils retrouveraient leurs parents maintenant âgés. Leur réunion fut aussi un moment d'intense émotion.

« Nous n'avons pas vu nos parents depuis presque 30 ans et nous remercions Dieu, nous les avons vus aujourd'hui, ils sont en bonne santé et tout semble aller bien pour eux » a dit Essalk Al Moukhtar, 46 ans.

« Nous avons rêvé et espéré que nous pourrions les revoir » a dit sa soeur Abtila, 40 ans, les yeux emplis de larmes. « Merci à Dieu de nous en avoir donné l'opportunité, aujourd'hui nous sommes venus et nous les avons retrouvés. J'ai du mal à en croire mes propres yeux, je me sens tellement heureuse. »

Les émotions furent fortes pendant ces visites familiales de cinq jours. Des parents ont retrouvé leurs enfants, des frères ont rencontré leurs soeurs. Chacun a changé et les décennies de séparation ont laissé des traces.

Les visites familiales ont eu lieu sous la supervision constante de l'UNHCR du début à la fin : les équipes de l'Agence pour les réfugiés ont sélectionné les candidats, ont organisé les visites des deux côtés de la frontière et assuré que tout se passe pour le mieux.

« L'UNHCR a distribué des formulaires dans les camps de réfugiés pour qu'ils puissent s'enregistrer » a expliqué Zerrin Ibrahim, un chargé de programme à Tindouf en Algérie. « Pour ceux désireux de rencontrer leurs familles, nous avons fait des vérifications et après nous avons arrangé les visites. »

L'UNHCR a récemment informé les gouvernements qu'il serait bon d'étendre ce programme de visites et d'amplifier d'autres aspects destinés à restaurer la confiance qui ont été établis plus tôt cette année avec la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara Occidental.

Cela nécessitera d'autres fonds pour organiser une seconde rotation aérienne, payer le carburant et les autres besoins, mais également mettre en place de nouvelles installations téléphoniques pour permettre à un plus grand nombre de réfugiés de communiquer avec leurs familles.

Si ces apports supplémentaires ont lieu, l'UNHCR estime que plus de 2 400 habitants du Sahara pourraient participer à ces échanges familiaux d'ici la fin de l'année.

L'Agence pour les Réfugiés souhaite également que l'initiative de central téléphonique soit développée, qui a déjà enregistré plus de 3 000 appels dont 60 % proviennent de femmes réfugiées.

Si les fonds arrivent, l'UNHCR veut augmenter la capacité des centraux téléphoniques vers les camps de réfugiés de Smarra et Awserd et acquérir un équipement pour raccorder le camp de réfugiés de Dakhla, ce qui permettrait aux réfugiés de passer jusqu'à 15 000 appels à leurs familles avant la fin de 2004.

Selon des estimations du gouvernement algérien, les cinq camps installés dans le pays accueillent quelque 165 000 réfugiés qui ont fui le Sahara Occidental en 1975 pendant le conflit qui a succédé au retrait de la souveraineté espagnole sur la région.