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Des pâtres en exil rentrent au Nigéria

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Des pâtres en exil rentrent au Nigéria

420 réfugiés nigérians, principalement des membres de la tribu Fulani, ont mis fin à leur exil au Cameroun et sont rentrés chez eux en convoi. Ils avaient fui en 2002 les combats dans l'état de Taraba, à l'est du Nigéria. On pense que beaucoup d'autres vont suivre, voyageant à pied avec leur troupeau.
18 Avril 2005 Egalement disponible ici :

BANYO, Cameroun, 18 avril (UNHCR) - Un groupe de 420 bergers en exil est rentré aujourd'hui du Cameroun. Ils y avaient cherché un refuge après avoir fui les combats dans leur pays d'origine, au Nigéria, il y a trois ans. Beaucoup d'autres devraient suivre, voyageant à pied avec leur troupeau.

Ce matin, le groupe a quitté Banyo, dans le nord-est de la province camerounaise d'Adamaoua, à bord de 26 véhicules à six roues conçus pour affronter des terrains hors piste. Ils ont cheminé sur des routes défoncées à la vitesse de 3 à 5 km/h vers le poste-frontière avec le Nigéria de Kanyaka. De là, les réfugiés continueront leur route vers l'état de Taraba, à l'est.

« Les femmes et les enfants souriaient », a observé le délégué de l'UNHCR au Cameroun, Jacques Franquin, qui a voyagé avec le convoi. « Ils ont dit être très heureux de pouvoir rentrer chez eux dans des conditions sûres et dignes. Ils ont remercié le gouvernement camerounais pour son hospitalité, et l'UNHCR d'avoir rendu leur retour possible. »

Il a cependant remarqué que certains des réfugiés rapatriés étaient assez nerveux et ne savaient pas à quoi s'attendre lorsqu'ils seraient au pays.

Le groupe fait partie des 30 000 réfugiés nigérians - principalement des pâtres musulmans de la tribu des Fulani - qui ont fui en 2002 l'état de Taraba après les affrontements avec la communauté de fermiers chrétiens de la tribu Mambila. Par la suite, un grand nombre d'entre eux sont rentrés chez eux en laissant 17 000 compatriotes dans les provinces camerounaises d'Adamaoua et du Nord-Ouest.

Les préparatifs du rapatriement ont commencé en août 2004 : après une mission d'évaluation de l'UNHCR, d'autres agences des Nations Unies et des représentants des pays donateurs, il a été conclu que la paix et la sécurité avaient été restaurées dans l'état de Taraba et que le retour ne posait plus de problèmes de sécurité.

L'UNHCR a commencé à rapatrier les réfugiés au Nigéria en décembre dernier. Le convoi d'aujourd'hui était le deuxième concernant le groupe de 17 000 personnes encore au Cameroun. Encore 220 devaient retourner mardi. En tout, l'agence prévoit d'aider 5 000 réfugiés nigérians à rentrer chez eux cette année. Elle organise également le retour de ceux qui veulent rentrer à pied avec leur troupeau.

En signant la semaine dernière l'accord tripartite avec les gouvernements nigérian et camerounais, l'UNHCR, par la voix de M. Franquin, a remercié les autorités camerounaises d'avoir permis aux réfugiés de s'installer dans les villages, où ils font paître leurs troupeaux librement. Il a déclaré que la souplesse du gouvernement « avait sauvé les réfugiés. Il est en effet difficile d'imaginer comment ces peuples semi-nomades, qui ont l'habitude de voyager sur de longues distances pour faire paître leurs troupeaux, auraient réagi s'ils avaient été obligés de rester dans des camps, privés de leur mode de vie traditionnel. »

Par Fati Kaba