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Le choix de l'intégration locale en Guinée, quand rentrer chez soi n'est pas envisageable

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Le choix de l'intégration locale en Guinée, quand rentrer chez soi n'est pas envisageable

Plus de 97 000 réfugiés sierra-léonais sont rentrés chez eux depuis la Guinée avec l'aide de l'UNHCR ces dernières années, mais 2 111 d'entre eux ont décidé de rester dans leur pays d'accueil. L'UNHCR travaille avec le gouvernement guinéen pour aider ces derniers à s'intégrer au sein de la société locale.
20 Juillet 2005 Egalement disponible ici :
Le réfugié sierra-léonais Osmane Mansaray et sa famille dans la salle de classe où sa femme est institutrice-assistante à Boreah, en Guinée.

CONAKRY, Guinée, 20 juillet 2005 (UNHCR) - Ousmane Mansaray est bien déterminé à rester en exil en Guinée toute proche de la Sierra Leone, son pays d'origine, alors que des dizaines de milliers de ses compatriotes sont maintenant rentrés.

« Je ne souhaite pas retourner dans mon pays où mon père a été sauvagement assassiné devant moi », a tristement déclaré Ousmane, les yeux remplis de larmes.

Auparavant commerçant en Sierra Leone, il achetait et revendait des bijoux. Maintenant, il habite au camp de Boreah dans la sous-préfecture d'Albadariah à Kissidougou (au sud-ouest de la Guinée), où il cultive pour vivre alors que son épouse est institutrice-assistante. Ses quatre enfants sont tous scolarisés dans les écoles du camp.

Ousmane fait partie des 2 111 réfugiés sierra léonais restés en Guinée, après la clôture du rapatriement volontaire organisé par l'UNHCR de décembre 2000 à juin 2004. Au cours de cette période, plus de 97 000 réfugiés sierra-léonais sont rentrés chez eux durant cette opération qui a duré plus de trois ans et demi.

« Je souhaite m'installer définitivement en Guinée, ce pays qui nous a offert son hospitalité. J'entretiens de bonnes relations avec la population locale et l'UNHCR ne ménage aucun effort pour nous apporter l'assistance dont nous avons besoin », poursuit-il.

« Aujourd'hui, mon rêve est de trouver un lopin de terre où je bâtirai une maison pour y vivre avec ma famille », dit-il, ajoutant qu'il a déjà entrepris une négociation avec la communauté locale. « Tout ce qui me reste à ce jour, c'est l'appui de l'UNHCR et de ses partenaires pour mettre en oeuvre une activité génératrice de revenus qui me permettra de mener une vie décente après mon installation dans le village, car c'est à Boreah même que je souhaite demeurer. »

En vue de faciliter cette intégration aux réfugiés qui le désirent, l'UNHCR a mis en place trois projets dont l'agriculture, les activités génératrices de revenus et l'éducation. Cette dernière option permet aux jeunes en âge d'aller à l'école, de bénéficier d'une formation rapide en français, en vue de faciliter leur intégration dans le milieu scolaire.

En plus, l'UNHCR a sollicité de la part du gouvernement guinéen, la régularisation de ces réfugiés en leur délivrant des documents d'identification appropriés.

« Les réfugiés concernés sont tous ressortissants des pays de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest), il ne devrait donc pas y avoir de problème dans ce sens », a affirmé le Ministre guinéen de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation, offrant aux réfugiés qui le désirent la possibilité d'obtenir une résidence permanente et la nationalité.

Depuis plus d'une décennie, l'UNHCR a apporté protection et assistance à près d'un million de réfugiés ayant fui la guerre civile au Libéria, en Sierra Leone, en Guinée Bissao et en Côte d'Ivoire.

A ce jour, les six camps de réfugiés, situés en Guinée forestière au sud-ouest du pays, abritent, un total de 69 197 réfugiés, dont 2 111 réfugiés de Sierra Leone, 63 062 du Libéria et 4 024 de la Côte d'Ivoire.

Plus de 15 000 réfugiés libériens ont déjà été rapatriés depuis la Guinée, avec l'assistance de l'UNHCR, depuis le début de l'opération de rapatriement vers le Libéria en octobre 2004.

Par Fatoumata Diariou Tounkara et Rahma Hassouna à Conakry