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Les traversées du golfe d'Aden continuent malgré des mesures de répression contre les passeurs

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Les traversées du golfe d'Aden continuent malgré des mesures de répression contre les passeurs

Malgré des mesures visant à réprimer la traite d'êtres humains, nombre d'individus continuent de traverser le golfe d'Aden. Depuis le début de la saison favorable à la navigation, qui dure de septembre à mars, 35 bateaux de contrebande transportant 3 536 personnes ayant effectué la traversée entre la Somalie et le Yémen ont été identifiés ; au moins 54 personnes ont péri pendant le voyage et 60 autres sont portées disparues.
6 Octobre 2006 Egalement disponible ici :
Une famille somalienne au Yémen après qu'elle ait effectué la traversée périlleuse du golfe d'Aden.

SANA'A, Yémen, 6 octobre (UNHCR) - Malgré des mesures visant à réprimer la traite d'êtres humains en Somalie, nombre de gens continuent de traverser le golfe d'Aden. Pour la seule journée de dimanche dernier, quelque 600 personnes de nationalité somalienne et éthiopienne ont débarqué sur la côte yéménite.

Depuis le début de la saison de navigation, qui dure de septembre à mars, au moins 35 bateaux de passeurs avec à leur bord 3 536 personnes ont fait la traversée de la Somalie au Yémen. Le premier octobre, cinq bateaux transportant 575 Somaliens et Ethiopiens sont arrivés près de Bir Ali au Yémen, mais au moins 54 personnes ont perdu la vie pendant le voyage et 60 autres sont portées disparues.

Selon les personnes arrivées récemment au Yémen, la milice locale et la police de Bossasso, dans l'Etat autonome autoproclamé du Puntland, au nord-est de la Somalie, ont pris désormais des mesures contre la traite d'êtres humains. Ils ont indiqué aux employés de l'UNHCR au Yémen que nombre d'individus - sans distinction de nationalité, de sexe ou de statut - auraient été envoyés à Mogadiscio ou seraient détenus à Bossasso. Ces actions seraient le résultat d'un décret signé le 25 septembre dernier par le Président de l'Etat du Puntland, interdisant la traite d'êtres humains.

L'UNHCR a régulièrement appelé à une action de la communauté internationale et au soutien des donateurs pour éradiquer les causes de ces trafics d'êtres humains dans le golfe d'Aden, notamment en assurant la protection des victimes et en poursuivant les trafiquants.

« Nous apprécions que les autorités locales réduisent activement les agissements des groupes de passeurs opérant depuis des années autour de Bossasso », a déclaré Betsy Greve, chargée des affaires juridiques en Afrique pour l'UNHCR.

« Toutefois nous recommandons que les mesures prises soient ciblées avec précaution et n'aboutissent pas à la détention ou au renvoi vers des situations de danger de personnes qui ont besoin de protection », a-t-elle ajouté.

Les nouveaux arrivants ont dit à l'UNHCR qu'ils avaient été mis en contact avec les trafiquants par de soi-disant « agents » à Bossasso et qu'ils avaient attendu plus d'une semaine dans différents lieux leur départ du Puntland. Les prix demandés pour le voyage ont chuté de 50 % en septembre dernier, mais auraient à nouveau augmenté - passant de 50 à 70 dollars - ces derniers jours. Avec les répressions engagées à Bossasso, les bateaux partiraient maintenant d'autres points le long des 700 kilomètres de côte du Puntland.

En 2006, l'UNHCR a lancé une campagne de sensibilisation au Puntland ayant pour objectif d'alerter les passagers éventuels du danger de recourir à des trafiquants pour traverser le golfe d'Aden. Malgré ces efforts, nombre de gens continuent à en prendre le risque et certains meurent avant même d'avoir atteint la côte.

« C'est très inquiétant de voir un si grand nombre d'arrivées dès le début de la saison de la navigation. Nous avons constaté une augmentation des arrivées de 100 pour cent par rapport à l'année dernière à la même période », a indiqué Saado Quol, chargé de protection de l'UNHCR au Yémen.

« Malgré nos tentatives pour prévenir les déplacés et la communauté internationale des risques graves encourus et de la cruauté des trafiquants, les gens semblent si désespérés qu'ils quittent leurs maisons et risquent leurs vies en quête de sécurité et de nouvelles opportunités », a-t-il ajouté.

Sur plus de 3 500 personnes arrivées au Yémen depuis début septembre, plus de 1 900 nouveaux arrivants sont passés par le centre de réception de Mayfa'a géré par l'UNHCR, près de Bir Ali sur la côte sud du Yémen. Souvent déshydratés et gravement traumatisés par leur voyage, les survivants arrivés au centre reçoivent de la nourriture, des soins médicaux et d'autres formes d'assistance.

En septembre, quelque 526 demandeurs d'asile, pour la plupart des Somaliens, ont été transférés au camp d'Al Kharaz, à environ 100 kilomètres à l'ouest d'Aden. Al Kharaz compte plus de 9 100 réfugiés et demandeurs d'asile originaires de Somalie et d'Ethiopie assistés par l'UNHCR.

Beaucoup de survivants, principalement des hommes, disent avoir quitté leur pays pour différents motifs : l'insécurité, la sécheresse et les conditions économiques très dures en Somalie, en Ethiopie et au Soudan. La plupart des Somaliens ont fait le voyage depuis les régions du sud et du centre aux alentours de Mogadiscio et Baidoa, la basse vallée du Juba et le Shabele central. Les Ethiopiens sont pour la plupart originaires d'Addis-Abeba, de Shoa Arsi, de Bale, d'Hara, du Tigray, de Walla et de la région d'Ogaden.