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Un camp de réfugiés de l'est du Népal célèbre la Journée mondiale de lutte contre le SIDA sur un air de reggae

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Un camp de réfugiés de l'est du Népal célèbre la Journée mondiale de lutte contre le SIDA sur un air de reggae

Dans un petit coin à l'est du Népal, les célébrations organisées à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA ont été l'occasion d'une rencontre inédite avec la musique caribéenne : des milliers de personnes, réfugiés et habitants, ont fêté en assistant à un concert de reggae qui avait pour objectif de sensibiliser ses auditeurs à la lutte contre le VIH/SIDA.
1 Décembre 2006 Egalement disponible ici :
Le concert de Jerry Julian et son groupe lors de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA au camp de réfugiés Beldangi I.

CAMP DE REFUGIES BELDANGI I, Népal, 1er décembre (UNHCR) - Ce petit coin de l'est du Népal a rencontré les Caraïbes vendredi, alors que des milliers de réfugiés et de locaux se joignaient au reste du monde pour célébrer la Journée mondiale de lutte contre le VIH/SIDA.

« Seulement toi et moi pouvons apporter ce changement, seulement toi et moi pouvons essayer », chantait Jerry Julian devant une foule de spectateurs arborant un ruban rouge, lors du concert organisé par l'UNHCR et le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA.

« C'est le premier concert de ce genre dans les camps de réfugiés du Népal et cette manifestation a réuni les réfugiés et la population locale dans la lutte contre le VIH/SIDA », a déclaré Kaoru Nemoto, responsable de la sous-délégation de l'UNHCR dans la ville voisine de Damak, pendant que les airs de reggae de Julian Jerry, originaire de République dominicaine, enthousiasmaient la foule.

Le concert, qui a duré trois heures, a été organisé en plein air à Beldangi I, l'un des sept camps de l'est du Népal qui accueille quelque 106 000 réfugiés originaires du Bhoutan voisin. Julian a joué avec son groupe et avec d'autres musiciens issus des communautés réfugiée et locale.

« Réfugiés et habitants : une seule et unique voix contre le VIH. Etre conscient du SIDA, refuser le SIDA », indiquait un panneau décorant la scène de fortune. Des danses, des chansons et des saynètes ont également été interprétées pour sensibiliser le public au sujet de cette maladie mortelle.

A Genève, vendredi, le Haut Commissaire António Guterres s'est adressé au personnel et a déclaré que l'agence pour les réfugiés avait considérablement intensifié son combat contre le VIH/SIDA. Il a ajouté que, l'année dernière, l'UNHCR avait été désigné par l'ONUSIDA comme agence chef de file chargée de la coordination des activités relatives aux réfugiés et aux déplacés internes.

« Si l'UNHCR a enregistré des progrès dans son action au cours des dernières années, nous ne devons nous faire aucune illusion sur la gravité de cette pandémie dans le monde qui compte un nouveau cas toutes les 2 secondes », a-t-il dit. « Le thème de la Journée mondiale du SIDA cette année - STOP au SIDA. Tenir sa promesse - est donc très approprié. Il reste encore beaucoup à faire pour honorer cet engagement. Nous ne pouvons ignorer ni l'épidémie du VIH/SIDA ni notre devoir de la combattre. »

Le message d'António Guterres et le concert de sensibilisation à Beldangi I ont eu lieu alors que le Gouvernement népalais, l'UNHCR et d'autres agences des Nations Unies, ainsi que des organisations non gouvernementales (ONG) ont conclu une importante mission d'évaluation de 12 jours sur les populations affectées par le conflit, y compris les personnes déplacées, au Népal.

« Bien qu'aucun lien direct entre l'augmentation de l'infection au VIH et le conflit n'ait été trouvé, des liens potentiels ont été identifiés entre la guerre et l'accroissement du risque et de la vulnérabilité au VIH », a indiqué Paul Spiegel, directeur de l'unité VIH/SIDA de l'UNHCR.

« Par conséquent la coordination doit être améliorée entre le gouvernement, les ONG et les agences des Nations Unies travaillant dans le secteur de la lutte contre le VIH/SIDA et les mécanismes de protection doivent être renforcés pour les plus vulnérables dans les contextes de guerre », a-t-il ajouté.

Le Népal est ravagé depuis 1996 par une insurrection maoïste, mais les rebelles ont conclu un accord de paix avec le gouvernement l'année dernière. La mission a déterminé que les effets du conflit pourraient avoir abouti à une augmentation des migrations, spécialement pour les hommes les plus jeunes qui sont reconnus comme un groupe davantage vulnérable au VIH.

Les femmes et les enfants, qui représentent souvent le groupe le plus vulnérable affecté par les conflits dans le monde, ont aussi souffert au Népal.

Parallèlement, les participants au concert de vendredi ont été encouragés à suivre des contrôles médicaux réguliers. « Nous encourageons tout le monde, les réfugiés et les habitants, à venir s'informer et à passer un test VIH/SIDA », a indiqué Nirmal Rimal, un docteur travaillant pour l'Association of Medical Doctors in Asia, un partenaire d'exécution de l'UNHCR. Lors du concert, une unité mobile était présente et proposait de passer gratuitement le test et de recevoir des informations.

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a beaucoup travaillé pour alerter les réfugiés des dangers du VIH/SIDA grâce à des programmes et à des initiatives mises en oeuvre par ses partenaires non gouvernementaux. De plus, les préservatifs sont disponibles facilement dans les camps. Des brochures d'information ainsi que des affiches sont également disposées dans plusieurs endroits dans les camps.

« Je crois que nous pouvons faire la différence si nous nous engageons dans la lutte contre cette maladie mortelle », a conclu Ram Subedi, un réfugié.

Par Nini Gurung à Baldangi I, Népal