Fermer sites icon close
Search form

Recherchez un site de pays.

Profil du pays

Site web du pays

Le Haut Commissaire António Guterres met en garde contre le risque très élevé de voir à nouveau la RDC sombrer dans la violence

Articles et reportages

Le Haut Commissaire António Guterres met en garde contre le risque très élevé de voir à nouveau la RDC sombrer dans la violence

Mettant en garde contre le « risque élevé de voir à nouveau un conflit émerger », le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a appelé depuis Kinshasa la communauté internationale à soutenir davantage la première transition de la République démocratique du Congo (RDC) vers la démocratie depuis 45 ans. António Guterres se trouve actuellement en RDC pour la première étape de la mission conjointe de cinq jours qu'il effectue, dans la région des Grands Lacs, avec les chefs de deux autres grandes agences humanitaires des Nations Unies.
27 Février 2006 Egalement disponible ici :
A Kinshasa, au centre des enfants défavorisés financé par le PAM et l'UNICEF, le Haut Commissaire António Guterres discute avec un jeune garçon âgé de 17 ans. De nombreux jeunes sont rejetés de leur foyer car ils sont soupçonnés de sorcellerie.

KINSHASA, 28 février (UNHCR) - Mettant en garde contre le « risque élevé de voir à nouveau un conflit émerger », le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a appelé la communauté internationale à soutenir davantage la première transition de la République démocratique du Congo (RDC) vers une démocratie pleine et entière depuis 45 ans.

António Guterres parlait depuis Kinshasa, la capitale de ce pays immense et agité qu'est la RDC, à l'occasion du premier jour de sa visite dans la région des Grands Lacs avec les chefs de deux des plus importantes agences humanitaires des Nations Unies, James Morris du Programme alimentaire mondial (PAM) et Ann M. Veneman de l'UNICEF, le fonds pour l'enfance.

« L'étendue du problème (en RDC), sa complexité et sa nature sont telles que, même en unissant nos forces, sa résolution sera délicate », a déclaré António Guterres aux ambassadeurs des pays donateurs. « Nous sommes moralement obligés d'intervenir », a-t-il ajouté. « Séparément, les agences des Nations Unies ne sont pas en mesure de faire grand-chose. Mais, ensemble, nous pouvons vraiment faire la différence. »

Il a aussi précisé que cette mission sans précédent des trois chefs d'agences humanitaires témoignait de leur « solidarité totale avec cette région et ses habitants » et de l'engagement des agences onusiennes de coopérer plus étroitement les unes avec les autres.

Dimanche matin, les trois représentants ont visité un centre nutritionnel dans un bidonville de Kinshasa, où la malnutrition est un problème récurrent. Ils ont ensuite parlé avec des jeunes inscrits dans un programme pour enfants des rues et qui, pour beaucoup, ont été maltraités par leurs familles parce qu'ils sont soupçonnés de sorcellerie.

Des jeunes garçons des rues ont interprété une petite pièce dans laquelle les travailleurs humanitaires tentent de rétablir la paix entre deux hommes armés rivalisant pour la présidence de leur pays. Ils ont aussi montré les bâches en plastique données par l'UNHCR à une victime de la violence, le PAM distribuant de la nourriture et l'UNICEF donnant des livres scolaires à un enfant.

« La guerre est finie, la transition (vers la démocratie) aussi. En avant pour les élections » a déclaré un jeune garçon à la fin de la pièce.

Ce thème a été abordé par António Guterres, en mission pour la première fois dans la région des Grands Lacs.

« Un engagement ferme est indispensable pour soutenir les nouvelles institutions et le processus de développement congolais dans les prochaines années », a-t-il indiqué, « car il sera décisif pour la stabilité dans cette partie de l'Afrique. »

Son propos intervient alors que la RDC prévoit d'organiser des élections nationales au mois de juin, à la suite d'un référendum constitutionnel qui s'est déroulé avec succès et dans la paix. A l'occasion de cette consultation, les citoyens par leur vote, selon António Guterres, « ont clairement dit 'nous voulons l'arrêt de la guerre, nous voulons un seul et même pays, un gouvernement démocratique, une armée, tous agissant de façon civilisée.' Il revient maintenant aux politiciens de prendre leurs responsabilités et à la communauté internationale de les soutenir. »

La RDC a été le théâtre des combats les plus meurtriers depuis la deuxième guerre mondiale. Cette guerre a duré six ans et a coûté quatre millions de vies humaines. Des experts médicaux estiment que plus de 1 200 personnes y meurent encore inutilement chaque jour. Plus de 3,4 millions d'autres ont été déplacées de chez elles (dont 411 000 sont réfugiées dans les pays voisins), et 17 millions de personnes ne mangent pas régulièrement à leur faim.

António Guterres et ses deux pairs onusiens regrettent que cette tragédie soit oubliée des caméras de télévision et que le monde développé n'en prenne pas conscience. Les fonds reçus par les agences sont largement insuffisants pour permettre de répondre aux besoins rencontrés dans les trois pays des Grands Lacs qu'ils visitent actuellement.

Lundi matin, ils ont rencontré le Président de la RDC, Joseph Kabila, pendant 45 minutes. Ils ont évoqué la nécessité pour la communauté internationale d'aider la RDC à protéger ses citoyens. Plus tard dans la matinée, ils se sont rendus dans l'est de la RDC, où ils rencontreront mardi les réfugiés de retour chez eux depuis les camps de Tanzanie avec l'aide de l'UNHCR. Plus de 57 000 réfugiés congolais ont rejoint leur pays d'origine depuis octobre 2004, dont 22 000 d'entre eux ont été assistés par l'agence des Nations Unies pour les réfugiés.

Les trois dignitaires poursuivront leur voyage au Rwanda et au Burundi dans le but de souligner le besoin de trouver une solution régionale au conflit et à la question du déplacement dans la région des Grands Lacs.

A Kinshasa, au centre des enfants défavorisés financé par le PAM et l'UNICEF, le Haut Commissaire António Guterres discute avec un jeune garçon âgé de 17 ans. De nombreux jeunes sont rejetés de leur foyer car ils sont soupçonnés de sorcellerie.

« Vous ne pouvez pas résoudre les problèmes politiques congolais sans aborder aussi la question des Burundais et des Rwandais », a affirmé le Haut Commissaire.

Par Kitty McKinsey à Kinshasa, RDC