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Le matériel de secours pour le Timor arrive à Darwin, alors que l'insécurité à Dili terrorise toujours les déplacés

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Le matériel de secours pour le Timor arrive à Darwin, alors que l'insécurité à Dili terrorise toujours les déplacés

Un avion cargo a atterri ce mercredi à Darwin, au nord de l'Australie, acheminant 115 tonnes de matériel de secours de l'UNHCR destiné au Timor-Leste. A Dili, malgré la présence de troupes étrangères envoyées sur place pour restaurer la sécurité, de nombreuses personnes déplacées ont encore trop peur de rentrer chez elles.
7 Juin 2006 Egalement disponible ici :
Les biens de secours de l'UNHCR sont déchargés du Boeing-747 cargo à Darwin, au nord de l'Australie, mercredi. Ils seront ensuite acheminés par voie aérienne ou maritime vers le Timor-Leste pour aider les déplacés dans et autour de Dili, la capitale en proie à des troubles.

DILI, Timor de l'est, 7 juin (UNHCR) - Un Boeing 747 a atterri mercredi matin à Darwin, dans l'Australie du nord, apportant l'aide d'urgence de l'UNHCR destinée aux victimes des violences récentes au Timor-Leste. A Dili, encore de nombreuses personnes parmi les dizaines de milliers qui ont fui combats, incendies criminels et pillages dans la capitale sont trop terrorisées et traumatisées pour rentrer chez elles.

Un deuxième avion cargo est attendu à Darwin jeudi, également portant 115 tonnes de matériel de secours. Un premier avion acheminant l'aide de l'UNHCR avait atterri à Dili lundi. Le matériel de secours arrivé récemment sera transporté de Darwin à Dili par avion et par bateau. Un Antonov-12 va faire la navette deux fois jeudi et une autre fois vendredi, de façon à fournir une assistance immédiate pour au moins 5 000 personnes. Le reste du matériel de secours va arriver à Dili par bateau au début de la semaine prochaine.

Environ 13 000 personnes déplacées nécessitant cette aide sont actuellement accueillies au Collège Don Bosco, dans le quartier Comoro de Dili. Plusieurs d'entre elles n'osent pas rentrer à la maison malgré la présence de troupes australiennes, malaisiennes et d'autres nationalités arrivées sur place pour restaurer et maintenir la paix.

Parmi elles, Luizinha Pereira Carvalha, dont la maison près de l'aéroport de Dili a été vandalisée il y a à peu près une semaine. Elle a trop peur d'y retourner - même pendant la journée, alors que de nombreuses personnes déplacées ont recommencé à sortir dans la ville ou sont retournées voir leurs maisons.

Elle doit s'occuper de ses quatre enfants toute la journée, se procurer du bois de chauffage et laver les vêtements. Les Carvalha sont une des 98 familles vivant dans un spacieux gymnase ombragé du parc du collège, mais il n'y a pas d'intimité et les gens utilisent des cordes pour délimiter leur espace. Autour de Luizinha Carvalha, une trentaine d'enfants se pressent pour regarder la télévision qu'elle a réussi à sauver avant de s'enfuir de sa maison.

Luizinha Carvalha dit qu'elle rentrera seulement lorsqu'elle sentira qu'il y a assez de sécurité. Elle pense que cela sera possible uniquement avec l'aide de troupes étrangères et suite à une solution politique. « Les membres de notre gouvernement doivent coopérer pour résoudre ce problème, pour que nous puissions retourner chez nous », a-t-elle indiqué.

Le Père Thomas Alves, un prêtre du collège, a indiqué que les déplacés sont désorientés et toujours craintifs, malgré la présence de la force militaire internationale. « Les gens sont arrivés ici depuis maintenant plus d'un mois, mais seuls quelques représentants des autorités sont venus se rendre compte de leurs souffrances », a-t-il indiqué. « Même avec une force de maintien de la paix sur le terrain, il n'y a aucune garantie de sécurité.... Nous ne savons pas quand les gens pourront rentrer chez eux. »

Environ 100 000 personnes sont déplacées au Timor-Leste. Quelque 65 000 d'entre elles vivent dans quelque 40 campements à Dili, alors que 35 000 autres personnes ont fui vers les campagnes. Le collège Don Bosco est devenu le plus grand site accueillant des déplacés à Dili.

Le directeur du collège, le frère Adriano M. de Jesus, a indiqué que 1 847 familles, soit au total 13 200 personnes, ont été enregistrées sur le site depuis le 28 avril. Il a ajouté que même si cette population se sent plutôt en sécurité, l'arrivée de 30 soldats malaisiens mardi pour monter la garde au collège Don Bosco a été bien accueillie.

Les responsables du Collège Don Bosco ont établi sept groupes volontaires parmi les résidents pour gérer l'enregistrement et la distribution de nourriture. Un autre groupe de 150 personnes, des représentants de villages et de familles, s'occupent des questions de sécurité et aident à la prévention des conflits à l'intérieur du camp.

Modesto da Costa, qui est âgé de 25 ans, a indiqué que la moitié de la population du camp vient de l'ouest du pays et l'autre moitié de l'est. Les tensions entre les habitants des deux régions sont souvent évoquées comme étant à l'origine des violences qui ont commencé fin avril. Mais Modesto da Costa a ajouté que les volontaires ne pratiquaient aucune discrimination, ajoutant : « Ici nous travaillons tous ensemble et nous aidons tout le monde. »

Le frère Adriano et ses collègues ont aussi mis en place des programmes et des services pour faciliter la vie des personnes dont ils ont la charge, notamment une clinique, des programmes de travail rémunéré et une école. Une compétition de football est prévue ce mois-ci, qui coïncidera avec la coupe du monde.

Les biens de secours de l'UNHCR sont déchargés du Boeing-747 cargo à Darwin, au nord de l'Australie, mercredi. Ils seront ensuite acheminés par voie aérienne ou maritime vers le Timor-Leste pour aider les déplacés dans et autour de Dili, la capitale en proie à des troubles.

Mais le camp est surpeuplé et la question de l'eau, des sanitaires et des combustibles pour la cuisson des aliments reste préoccupante. Les planificateurs de site de l'UNHCR et le personnel de protection ont visité le collège Don Bosco mercredi pour voir comment l'agence pour les réfugiés peut aider à résoudre ces problèmes. Ils étudient la possibilité de mettre en place des abris supplémentaires au sein même du collège pour remédier à la surpopulation.

Par Ariane Rummery à Dili, Timor-Leste