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La situation prolongée de réfugiés s'améliore dans la région des Grands Lacs, malgré des défis restant à relever

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La situation prolongée de réfugiés s'améliore dans la région des Grands Lacs, malgré des défis restant à relever

Courant 2006, des dizaines de milliers de personnes se sont croisées dans la région des Grands Lacs pour rentrer dans leurs pays respectifs. De ce fait, la situation prolongée de réfugiés s'améliore dans cette région. Cependant il reste encore de sérieux défis à relever.
10 Janvier 2007 Egalement disponible ici :
Un rapatrié est accueilli par sa famille dans la province du Sud-Kivu. Il fait partie des 37 000 Congolais rapatriés en 2006, dont 26 000 ont pu rentrer chez eux avec l'assistance de l'UNHCR.

KINSHASA, République démocratique du Congo, 10 janvier (UNHCR) - Courant 2006, des dizaines de milliers de personnes se sont croisées dans la région des Grands Lacs pour rentrer dans leurs pays respectifs. De ce fait, la situation prolongée de réfugiés s'améliore dans cette région. Cependant il reste encore de sérieux défis à relever.

La République démocratique du Congo (RDC), dans la région des Grands Lacs, demeure l'opération de plus grande envergure pour l'UNHCR. L'agence pour les réfugiés a assisté plus de 26 000 Congolais parmi les quelque 37 000 qui sont rentrés chez eux l'année dernière. En 2005, plus de 47 200 personnes ont été rapatriées en RDC, dont 14 000 grâce à l'aide de l'UNHCR.

Les chiffres de l'année dernière ont été bien accueillis, quoiqu'ils restent en dessous des attentes. Les rapatriés ont surmonté plusieurs difficultés, parmi lesquelles des routes en mauvais état, des incertitudes quant à la première élection présidentielle de tous les temps, ainsi que de nouveaux conflits armés.

La RDC accueille également quelque 220 000 réfugiés originaires des pays voisins. Environ 30 000 d'entre eux sont rentrés chez eux l'année dernière, dont 13 200 assistés par l'UNHCR.

« Il faut toujours garder à l'esprit la complexité de telles opérations dans les deux sens », a déclaré Nsona Vela do Nascimento, en charge du rapatriement au bureau de l'UNHCR à Kinshasa. « Ce n'est pas seulement difficile du point de vue logistique, il faut également considérer les éléments de protection qui sont spécifiques à chaque opération. Nous ne voulons pas renvoyer des personnes vers des régions où la sécurité n'est pas assurée. »

Les préoccupations liées à la sécurité sont d'une importance primordiale pour de nombreux réfugiés qui doivent prendre la décision de rentrer chez eux ou non. Des personnes comme Tambwera Ramazani par exemple, qui est rentré en septembre dernier depuis la Tanzanie dans son village de la province du Sud-Kivu en RDC, tenaient absolument à revoir leurs maisons après tant d'années et ont décidé de surmonter à tout prix les risques encourus.

« Je n'étais pas sûr de vouloir rentrer, car la sécurité n'est pas complètement restaurée dans mon pays. Cependant ma santé est mauvaise, ma femme est décédée. Alors je suis de retour dans mon pays natal pour y vivre mes vieux jours », a-t-il indiqué dans le village de Mesissi.

Des sentiments similaires ont été exprimés l'année dernière à travers toute la région des Grands Lacs, qui a été longtemps en proie à des troubles. « Je me sens très bien depuis mon retour au Burundi », a expliqué Shamba Ezekiel Mbogoyi dans la ville de Mutimbuzi après avoir été exilé pendant une dizaine d'années. « Ma vie était partagée entre deux pays, le Burundi et la RDC. Maintenant tout ce que je veux, c'est de la stabilité. »

Les employés de l'UNHCR à Bujumbura, la capitale burundaise, et dans la ville frontalière d'Uvira en RDC ont été très occupés avec la gestion des retours de réfugiés originaires des deux pays. On compte actuellement plus de 23 000 réfugiés congolais au Burundi et quelque 18 000 Burundais en RDC.

Un projet d'accord tripartite entre l'UNHCR, le Burundi et la RDC a été achevé en octobre et il est maintenant pris en considération par les trois parties. Il a pour but de formaliser le processus de rapatriement entre les deux pays voisins.

En 2006, l'UNHCR a signé des accords tripartites de rapatriement avec la RDC et le Soudan en janvier, puis avec la RDC et la Zambie en octobre dernier. Des accords similaires existent entre l'agence et la RDC avec le Congo, la République centrafricaine et la Tanzanie.

L'UNHCR a aussi continué l'année dernière à aider les rapatriés à refonder leurs communautés. L'agence ne distribue pas seulement des kits d'aide au retour, elle oeuvre aussi au rétablissement des liens communautaires en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

« Nous voulons assurer que notre travail ne bénéficie pas seulement aux rapatriés dans les deux pays, mais que la communauté toute entière en profite aussi », a indiqué Lia Yip, chargé de rapatriement pour l'UNHCR à Baraka, le port situé sur le lac Tanganyika qui accueille les rapatriés de retour depuis la Tanzanie vers la province du Sud Kivu.

« Reconstruire une école, des routes ou des centres de santé aura un impact immédiat sur la vie des rapatriés ainsi que celle des familles qui étaient restées dans leur pays et qui maintenant aident les nouveaux arrivants, en l'occurrence leurs frères et soeurs, parents et amis », a ajouté Lia Yip.

Deux hôpitaux et huit centres de santé sont en cours de réhabilitation dans la province, ce travail doit être terminé en février. De nouvelles arrivées étant attendues cette année, ils seront d'une grande utilité dans cette région frappée par le paludisme, la tuberculose et le choléra.

Par Amber Phalen à Kinshasa, République démocratique du Congo