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Le HCR se félicite d'un projet de loi qui autorisera les médecins réfugiés à exercer en Irlande

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Le HCR se félicite d'un projet de loi qui autorisera les médecins réfugiés à exercer en Irlande

Mercredi, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a accueilli chaleureusement un projet de loi qui autorisera, pour la première fois, des médecins réfugiés diplômés, à s'inscrire au registre national et à exercer en Irlande. La proposition est incluse dans le projet de loi sur les médecins, ayant pour but de moderniser la profession.
28 Février 2007 Egalement disponible ici :
Le Dáil, la Chambre des députés irlandaise, où le projet de loi sur les médecins, qui propose d'autoriser les médecins réfugiés à s'inscrire et à exercer dans le pays, a été présenté ici même.

DUBLIN, Irlande, 28 février (UNHCR) - Mercredi, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a accueilli chaleureusement un projet de loi qui autorisera, pour la première fois, des médecins réfugiés diplômés, à s'inscrire au registre national et à exercer en Irlande.

Les médecins diplômés réfugiés se félicitent de cette initiative, qui devrait aussi être une bonne nouvelle pour l'Organisation des médecins irlandais. Selon cette organisation, l'Irlande souffre d'un déficit généralisé de médecins. Selon l'UNHCR, quelque 100 à 200 médecins ont déposé une demande d'asile en Irlande durant les dix dernières années, mais la plupart n'ont pas le droit d'exercer.

Cette nouvelle proposition fait partie du projet de loi sur les médecins, ayant pour but de moderniser la profession. Le 23 février, lors de la présentation de ce projet devant la Chambre des députés irlandaise, la Ministre de la santé Mary Harney a indiqué que ce projet comprenait des clauses « pour aider les médecins ayant été reconnus comme réfugiés à pouvoir s'inscrire au registre ».

Mercredi, le délégué de l'UNHCR en Irlande, Manuel Jordão, a lancé un appel pressant aux députés pour qu'ils soutiennent au fur et à mesure des diverses étapes de son étude devant la Chambre des députés, le Dáil. « L'intégration des migrants et des réfugiés présents dans le pays sera l'une des premières priorités de l'Irlande dans les prochaines années. Bien qu'elle ne soit que l'une des initiatives prises dans ce domaine, la proposition d'aider les médecins réfugiés à exercer sera extrêmement bénéfique pour leurs projets d'intégration, et d'un grand bénéfice aussi pour l'Irlande », a-t-il dit.

Du fait de l'impossibilité de rentrer chez eux ou de se déplacer facilement dans un autre pays à laquelle ils sont confrontés, les médecins réfugiés rencontrent fréquemment des problèmes pour retrouver ou présenter les originaux de leurs certificats et diplômes. Bien souvent, ils ne disposent que de rares opportunités pour remettre à niveau leurs compétences afin de pouvoir s'inscrire au registre des médecins dans leurs pays d'asile.

Lors d'une récente conférence sur l'intégration à Dublin, Guy Ouellet, de l'UNHCR, a encouragé un système permettant de reconnaître les réfugiés médecins, estimant qu'il s'agit d'« un exemple concret d'une avancée positive vers l'intégration des réfugiés. »

Guy Ouellet, le directeur adjoint du Bureau Europe de l'UNHCR, a indiqué que l'Irlande avait déjà mis en place d'importantes mesures pour l'intégration dans des domaines comme l'aide sociale, l'éducation, l'emploi, la naturalisation et la non-discrimination.

Cependant Guy Ouellet a mis en garde contre le durcissement des comportements au sein des populations parallèlement à l'augmentation des immigrants. Il a indiqué qu'il était crucial « d'anticiper cette intolérance, en soutenant un système où les compétences et le potentiel des étrangers, y compris des réfugiés, pourraient être les mieux utilisés. »

Guy Ouellet a indiqué que des programmes pilotes ayant démontré les atouts et les compétences qu'amènent avec eux les réfugiés pourraient être bénéfiques pour tous. « Dans un tel programme », a-t-il dit, « on pourrait, par exemple, contacter des médecins arrivés dans le pays comme réfugiés et voir comment ils s'en sont sortis, organiser un groupe et leur permettre de remettre à niveau leurs compétences par le biais d'un programme spécifique. »

Il a indiqué qu'environ 100 à 200 médecins ayant déposé une demande d'asile formeraient un « groupe initial bien ciblé pour leur permettre de remettre à jour leurs compétences nécessaires pour compléter leurs connaissances médicales déjà acquises. »

Guy Ouellet faisait référence à des gens comme Mona*, ancienne requérante d'asile palestinienne et médecin diplômée. « Quand je suis arrivée ici, mon diplôme a été reconnu mais pas mon stage initial à l'hôpital suivi après l'obtention de mon diplôme. Le Conseil médical ne m'a pas permis de m'inscrire et je n'ai reçu aucune aide pour refaire un stage ou l'internat », a-t-elle expliqué.

Malgré son doctorat obtenu auprès du Collège Royal des Chirurgiens d'Irlande, Mona n'a pas pu s'inscrire auprès de l'ordre des médecins. Elle a récemment reçu la nationalité irlandaise.

Mona a déclaré espérer que les réfugiés pourraient bénéficier des nouvelles propositions, mais a averti qu'ils auraient encore besoin d'aide pour remettre à jour leurs compétences. « Nous avons longtemps attendu un changement. En tant que réfugiée, je n'ai pas pu quitter l'Irlande pour aller ailleurs. Le statut de réfugié vous immobilise. Personne ne veut de vous. C'est comme une maladie », a-t-elle ajouté.

« J'étais bloquée ici avec toutes mes difficultés d'enregistrement. Ma première préoccupation a été ma sécurité, mais j'ai ensuite ressenti que ma dignité était bafouée, tout spécialement parce qu'on ne me donnait pas la chance de faire mes preuves », a-t-elle ajouté.

* Nom fictif

Par Steven O'Brien à Dublin, Irlande