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Questions/Réponses : Un responsable du NHCR parcourt l'Afrique australe pour enregistrer les réfugiés

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Questions/Réponses : Un responsable du NHCR parcourt l'Afrique australe pour enregistrer les réfugiés

Andrew Hopkins, responsable régional du HCR pour l'ensemble des opérations d'enregistrement en Afrique australe, passe la plupart de son temps en mission pour aider à enregistrer et à établir des documents pour les réfugiés et les demandeurs d'asile dans la région. En 2006, il a participé à un enregistrement au Zimbabwe et, en 2007, il prévoit d'organiser le même type d'opération en Angola et en Zambie. Andrew Hopkins vient de terminer une opération d'enregistrement en Namibie.
30 Mars 2007 Egalement disponible ici :
Andrew Hopkins, responsable régional de l'UNHCR pour l'ensemble des opérations d'enregistrement en Afrique australe, expose les grandes lignes de la procédure d'enregistrement à la Ministre de l'intérieur et de l'immigration de Namibie, Rosalia Nghidinwa.

PRETORIA, Afrique du Sud, 30 mars (UNHCR) - Andrew Hopkins, responsable régional de l'UNHCR pour l'ensemble des opérations d'enregistrement en Afrique australe, travaille à Pretoria mais passe la plupart de son temps en mission pour l'enregistrement et l'établissement des documents des réfugiés et des demandeurs d'asile. En 2006, il a participé à un enregistrement au Zimbabwe et, en 2007, il prévoit d'organiser le même type d'opération en Angola et en Zambie. Andrew Hopkins, interviewé récemment par Jack Redden, chargé de l'information, vient de terminer une opération d'enregistrement en Namibie, où plus de 7 000 réfugiés et demandeurs d'asile vont recevoir des documents d'identité sophistiqués. Voici quelques extraits de l'interview :

Quel est le rôle du responsable d'enregistrement ?

Le travail consiste à enregistrer des demandeurs d'asile et des réfugiés et à leur donner des documents d'identité. Mais cela va bien au delà des chiffres. Vous ne pouvez pas travailler avec une population que vous ne connaissez pas ; l'enregistrement est la première étape. Nous pouvons intervenir pour protéger les gens à condition qu'ils soient enregistrés dans nos bases de données. Les connaître individuellement fait toute la différence pour que nous puissions les assister ou non.

L'enregistrement et la gestion des données peuvent vous aider à accomplir nombre d'actions en faveur des populations avec lesquelles vous travaillez. Parfois, le personnel qui s'occupe de l'enregistrement a une formation surtout technique, quelquefois il s'agit plutôt de personnes spécialisées dans la protection ; si on arrive à combiner les deux types de formation, les résultats en matière d'assistance seront très satisfaisants.

Quel type d'informations recueillez-vous ?

L'UNHCR a établi certains critères bien précis que nous devons respecter lors de l'enregistrement des réfugiés. Ces critères sont, pour chaque individu enregistré, le nom, la date de naissance, le pays d'origine, le pays d'asile, la date d'arrivée, le sexe, la religion, l'ethnie, le niveau d'instruction, les compétences professionnelles et encore beaucoup d'autres. Il est également très important d'avoir une photo de la personne, pour pouvoir l'identifier et vérifier les données. Nous avons aussi besoin d'adresses, dans le pays d'origine comme dans celui d'asile - dans le cadre d'une opération de rapatriement, par exemple, vous saurez où se situe le village d'origine où la personne va rentrer, si une personne se trouve dans un camp ou dans une ville, on pourra la trouver pour lui porter assistance.

Vous semblez mettre en évidence l'importance des individus ...

Je n'insisterai jamais assez sur l'importance de l'enregistrement individuel pour assister une population. Lorsque vous collectez des informations, il est essentiel de ne pas prendre de raccourcis. Si je suis en train d'enregistrer un enfant de 12 ans, je vais m'adresser à l'enfant de 12 ans, je ne vais pas m'adresser à sa mère pour lui demander son nom. Si vous regardez dans les yeux chaque personne qui est en face de vous en gardant à l'esprit que vous êtes en train de la protéger et de l'assister, vous utilisez l'enregistrement comme un outil de protection extrêmement efficace.

Comment utilisez-vous les informations que vous avez collectées ?

Quand les gens rentrent en contact avec l'UNHCR, nous prenons rapidement connaissance de leur parcours personnel, nous savons par quels endroits ils sont passés, nous savons s'ils ont reçu des rations alimentaires ou non.... Cela intervient en faveur du réfugié. Si nous connaissons ses besoins spécifiques, par exemple, nous savons alors quel suivi est nécessaire pour lui. Cela nous aide à faire notre travail et cela aide aussi les réfugiés et les demandeurs d'asile à mieux accéder aux services de l'UNHCR.

Quelle implication pour l'UNHCR a l'enregistrement dans la recherche de solutions durables ?

Un enregistrement de qualité est essentiel pour débuter la recherche de solutions durables. Par exemple, l'enregistrement et l'intégration locale sont intimement liés. Dans le cas de la Namibie, nous disposons d'informations s'avérant utiles pour que le gouvernement prenne des décisions sur l'éligibilité pour un soutien supplémentaire en vue d'une intégration locale. En Angola, un groupe de Congolais présents de longue date n'a pas été enregistré correctement. Le gouvernement s'est montré très favorable pour leur octroyer le droit à la résidence permanente, mais les réfugiés n'ayant pas été enregistrés correctement, nous n'avons pas pu passer à l'étape suivante de façon efficace et leur fournir effectivement un permis de résidence.

Les réfugiés reçoivent-ils un document d'identité après la procédure ?

L'enregistrement en Namibie est réalisé selon les standards que nous appliquons globalement. Nous assurons que chacun reçoive un document facilement identifiable émis par un département du gouvernement plutôt qu'une carte temporaire de l'UNHCR. Nous travaillons en collaboration avec le Ministère de l'intérieur et de l'immigration ; nous avons englobé nos critères dans les systèmes de documentation existants, utilisés pour leurs ressortissants et pour lesquels le pays dispose d'une très bonne infrastructure.

Les réfugiés sont très heureux de recevoir des documents d'identité. La réaction des groupes de femmes a été particulièrement enthousiaste car elles n'ont plus à dépendre de leurs maris pour être reconnues en tant que telles. Nous parlons de la reconnaissance en tant qu'individu par des documents d'identité nominatifs.

Quels sont les bénéfices pour les réfugiés disposant de documents nominatifs ?

Il y a un résultat très direct. Les réfugiés et les demandeurs d'asile peuvent accéder aux services et à la protection grâce à leur enregistrement et à leurs documents d'identité. Si on se fait arrêter dans la rue par un policier, il peut regarder le document et dire : « d'accord, vous dépendez de la protection du gouvernement de ce pays ou de la protection de la Convention de 1951 [relative au statut des réfugiés]. » Alors la liberté de mouvement est plus facile. De même, les choses simples comme recevoir des transferts bancaires sont plus faciles.

Que se passe-t-il après le départ de l'équipe d'enregistrement ?

Nous avons besoin d'assurer qu'après la fin des exercices importants d'enregistrement, une infrastructure soit mise en place à destination de la population. Les naissances, les décès, les divorces, les mariages, tous ces événements qui font partie de la vie, doivent être enregistrés dans les bases de données. Nous devons assurer qu'il soit toujours possible de procéder à l'enregistrement. C'est fait de plus en plus par les gouvernements hôtes, mais l'UNHCR en prend toujours la responsabilité. Franchement, notre capacité n'est pas seulement sur le terrain, mais la seule façon pour nous d'institutionnaliser de bonnes pratiques d'enregistrement et de fournir des documents d'identité est d'impliquer le gouvernement et de former les fonctionnaires sur ce système pour le long terme.