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Une étude du HCR remet en cause les présomptions sur le lien existant entre les réfugiés et la propagation du VIH

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Une étude du HCR remet en cause les présomptions sur le lien existant entre les réfugiés et la propagation du VIH

Une nouvelle étude menée par le HCR dans sept pays africains remet en cause l'hypothèse selon laquelle les conflits, les déplacements forcés et les viols à grande échelle augmentent la prévalence du VIH en Afrique sub-saharienne et les réfugiés fuyant les conflits contaminent les communautés d'accueil.
29 Juin 2007 Egalement disponible ici :
Le théâtre sert d'outil de sensibilisation à la lutte contre le VIH dans un camp de réfugiés au Rwanda. Un nouveau rapport de l'UNHCR remet en cause l'hypothèse communément répandue sur la forte prévalence du VIH parmi les réfugiés.

GENEVE, 29 juin (UNHCR) - Une nouvelle étude menée par l'UNHCR dans sept pays africains remet en cause l'hypothèse selon laquelle les conflits, les déplacements forcés et les viols à grande échelle augmentent la prévalence du VIH en Afrique sub-saharienne et les réfugiés fuyant les conflits contaminent les communautés d'accueil.

L'étude, publiée cette semaine dans le journal médical The Lancet, indique qu'une enquête sur la prévalence du VIH dans 12 camps de réfugiés a montré que neuf ont en fait un taux de contamination inférieur à celui des communautés d'accueil environnantes, deux ont des taux similaires et un a une prévalence plus élevée.

L'auteur ayant dirigé cette étude, le docteur Paul Spiegel, a souligné que les résultats de l'étude ne peuvent pas être généralisés à tous les conflits dans le monde. « Chaque cas doit être examiné individuellement et le contexte est très important », a indiqué le docteur Paul Spiegel, qui est à la tête de l'unité VIH/SIDA de l'UNHCR. Il a ajouté que les résultats ne devraient pas réduire la vigilance apportée à la lutte contre le VIH durant un conflit.

Le docteur Paul Spiegel et ses collègues ont utilisé à la fois les données collectées directement par l'UNHCR et les travaux déjà publiés en la matière pour comparer la prévalence de l'infection au VIH en République démocratique du Congo, au Sud-Soudan, au Rwanda, en Ouganda, en Sierra Leone, en Somalie et au Burundi.

Un communiqué de presse publié par le journal « The Lancet » note l'existence d'une hypothèse communément admise selon laquelle la violence et le viol aggravent l'épidémie de VIH dans les pays affectés par un conflit, et que par conséquent les réfugiés fuyant ces pays souffrent d'un fort de taux de prévalence au VIH.

Le rapport de l'UNHCR remet en cause ce point de vue. « Dans les sept pays africains, il est apparu que les pays affectés par un conflit tendent à maintenir le taux de prévalence au VIH plus bas que les pays environnants qui ne connaissent pas de conflit », a expliqué le docteur Spiegel, en présentant les résultats de l'étude. « Etant donné que les réfugiés proviennent de ces zones, ils ont souvent une prévalence au VIH plus basse que dans les communautés des pays environnants, ce qui en fin de compte augmentent leur vulnérabilité au VIH », a-t-il ajouté.

Les auteurs de l'étude ont aussi découvert qu'en dépit des viols à grande échelle perpétrés dans de nombreux pays, aucune donnée ne permettait de démontrer que le viol avait accru la prévalence au VIH au niveau de la population. « Cela ne veut pas dire que le viol à grande échelle ne peut pas accroître pas la prévalence au VIH dans des circonstances données », a indiqué le docteur Spiegel, ajoutant que « chaque viol est une tragédie et nous devons assurer un suivi et un soutien importants aux victimes de viol à tout moment. »

Le docteur Spiegel et son équipe ont expliqué que la dynamique du conflit et des déplacements forcés pourrait altérer les comportements sexuels des personnes affectées et en fait réduire les cas de transmission du VIH qui auraient pu survenir si le conflit n'avait pas eu lieu.

Les auteurs invoquent les méthodes défaillantes utilisées et une interprétation biaisée des données ayant pu conduire aux forts taux d'infection au VIH précédemment rapportés lors de conflits. Ils ont souligné que du fait de la difficulté de recueillir des données durant un conflit et de la prudence dont il faut faire preuve pour leur interprétation, de telles estimations doivent être complétées par des données fiables recueillies après les conflits. Ils concluent : « Cette étude démontre la nécessité de trouver des mécanismes pour fournir des informations récentes concernant l'effet d'un conflit sur la transmission de la maladie. »

Le docteur Spiegel a indiqué que les réfugiés pourraient en fait devenir davantage vulnérables à l'infection au VIH selon la prévalence au sein des communautés environnantes avec lesquelles ils interagissent. Il a ajouté que des programmes importants et globaux de prévention devaient être mis en place pour protéger les réfugiés contre le VIH lorsqu'ils se trouvent dans de telles situations de vulnérabilité.

Par ailleurs, il a souligné que l'étude avait aussi démontré que davantage d'attention devait être accordée à la période post-conflit, lorsque les moyens d'accès réhabilités et les populations retrouvant donc la mobilité après la guerre peuvent créer un environnement favorable à la propagation du VIH.

Ce représentant de l'UNHCR a aussi indiqué que le rapport avait notamment pour but que les décideurs politiques et les médias « n'accusent pas à chaque fois les réfugiés de tous les maux. » Le docteur Spiegel a ajouté que ce rapport bénéficierait aussi « aux acteurs sur le terrain » et permettrait d'assurer que l'UNHCR et ses partenaires intensifieront à nouveau leurs efforts de prévention auprès des réfugiés et établiront des stratégies sur les programmes de lutte contre le VIH dans les pays sortant d'un conflit.