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45 000 civils somaliens ont fui Mogadiscio ces deux dernières semaines

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45 000 civils somaliens ont fui Mogadiscio ces deux dernières semaines

Malgré une accalmie des combats à Mogadiscio, le nombre de personnes fuyant la capitale somalienne depuis ces 12 derniers jours s'élève désormais à 45 000.
20 Mai 2009 Egalement disponible ici :
Un groupe de déplacés internes somaliens. Certains vivent dans des conditions très difficiles.

NAIROBI, Kenya, 20 mai (UNHCR) - Malgré une accalmie des combats à Mogadiscio, le nombre de personnes fuyant la capitale somalienne depuis ces 12 derniers jours s'élève désormais à 45 000. Des affrontements intenses entre les forces gouvernementales et les groupes d'opposition Al-Shabaab et Hisb-ul-Islam ont éclaté dans plusieurs quartiers du nord-ouest de Mogadiscio le 8 mai dernier.

Une proportion significative de déplacés se dirige vers le couloir d'Afgooye au sud-ouest de Mogadiscio, venant ainsi gonfler les effectifs des camps de fortune. Ces camps tentaculaires, ayant vu le jour ces deux dernières années, accueillent déjà une population estimée à 400 000 personnes.

Cependant, nombre d'entre elles n'avaient simplement pas les moyens d'effectuer ce trajet de 30 kilomètres et elles se sont dirigées vers des quartiers relativement sûrs de Dharkeynley et de Deyninle, dans le sud-ouest de la ville.

Certains des déplacés disent qu'ils ne pensent pas pouvoir retourner un jour dans la ville de Mogadiscio en paix. D'autres, qui étaient récemment revenus chez eux pour recommencer une nouvelle vie après des années passées en tant que réfugiés dans des pays voisins, sont profondément déçus.

Ils ont évoqué, lors d'entretiens avec des partenaires locaux du HCR, les obstacles qu'ils ont dû franchir pour rejoindre des zones sûres, passant plusieurs barrages routiers et restant bloqués des jours entiers sur des routes rendues impraticables par de fortes pluies. Beaucoup d'entre eux ont rejoint des proches qui ont enduré deux années de vie difficile dans des sites accueillant des déplacés internes et qui n'ont ni abri approprié, ni suffisamment de nourriture.

La détérioration de la situation sécuritaire a brusquement réduit l'espace humanitaire dans la zone de conflit, entravant ainsi la distribution de l'aide aux déplacés. Même les agences humanitaires locales, qui ont souvent acheminé l'aide humanitaire aux déplacés internes, rencontrent de nouveaux risques alors qu'elles essaient d'assurer une assistance aux personnes dans le besoin.

L'un des besoins les plus urgents concerne l'hébergement et d'autres articles non alimentaires, que les agences humanitaires, dont le HCR est chef de file, prévoient de fournir d'abord à plus de 100 000 personnes dans le couloir d'Afgooye et dans les quartiers du nord-ouest de Mogadiscio puis, dès que les conditions de sécurité le permettront, à ceux situés dans d'autres zones touchées de la ville.

Dans le même temps, le nombre de réfugiés somaliens, fuyant vers des pays voisins comme le Yémen et le Kenya ou traversant le golfe d'Aden, augmente chaque jour. Le nombre de réfugiés hébergés dans le complexe de réfugiés de Dadaab, dans le nord-est du Kenya, atteint désormais le record de 272 800 personnes, qui sont pour la plupart d'origine somalienne. Le nombre des bénéficiaires y est trois fois supérieur à la capacité prévue d'origine pour le camp de Dadaab, ce qui exerce une énorme pression sur les équipements et ce qui met à rude épreuve les ressources du camp.

Pour prévenir une crise humanitaire, le HCR a exhorté, à plusieurs reprises, les autorités kényanes à allouer des terrains supplémentaires afin d'aider à décongestionner le camp, ainsi que les donateurs, pour que davantage de fonds soient versés afin de venir en aide à un nombre croissant de réfugiés fuyant le conflit en Somalie. Le HCR prévoit aussi de transférer quelque 10 000 réfugiés vers le camp de Kakuma, dans le nord-ouest du Kenya, pour aider à réduire la surpopulation à Dadaab.

Cependant, l'agence pour les réfugiés attend toujours la réponse du gouvernement s'agissant des terrains supplémentaires, alors que pour le financement, la mission du HCR au Kenya est confrontée à un sérieux déficit, soit un manque de 16,5 millions de dollars sur le total de l'appel initial de 91,6 millions de dollars reçus dans le cadre du Programme d'aide d'urgence pour les réfugiés somaliens de Dadaab.

Le HCR fournit protection et assistance à plus de 499 000 réfugiés somaliens présents dans les pays voisins, comme le Kenya (292 194), le Yémen (142 394), l'Ethiopie (40 439), l'Ouganda (8 889), Djibouti (8 741), l'Erythrée (4 636) et la Tanzanie (1 527). L'organisation coordonne, par ailleurs, des activités de protection et d'abri pour 1,3 million de déplacés internes en Somalie.

Par Roberta Russo à Nairobi, Kenya