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Des civils pakistanais nouvellement déplacés décrivent des conditions difficiles dans la vallée de Swat

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Des civils pakistanais nouvellement déplacés décrivent des conditions difficiles dans la vallée de Swat

La levée du couvre-feu a poussé des milliers de personnes à quitter la vallée de Swat en quête de sécurité dans la Province frontière du Nord-Ouest, alors que le HCR établit de nouveaux camps.
2 Juin 2009 Egalement disponible ici :
Une famille déplacée arrive au nouveau camp de Sugar Mill, dans le district de Charsadda.

CHARSADDA, Pakistan, 2 juin (UNHCR) - Depuis près d'un mois, ils vivaient dans des caves en se nourrissant d'épinards et de pain naan. Ils ont vu tomber les bombes qui ont détruit leurs maisons ou celles de leurs voisins.

Toutefois, même les habitants les plus têtus originaires de la vallée de Swat au Pakistan ont fini par être contraints à partir. Ce week-end, des milliers d'entre eux ont profité de la levée d'un couvre-feu établi par les autorités dans la région pour fuir vers des zones plus sûres dans les districts de Mardan, de Swabi et de Charsadda dans la Province frontière du Nord-Ouest au Pakistan.

« Nous pouvions entendre des bombardements et des tirs chaque jour, nous pouvions voir des hélicoptères », raconte Ali, âgé de 35 ans, un fermier originaire d'un village situé près de Mingora, la ville principale du district de Swat. Il est arrivé lundi avec sa femme et leurs cinq enfants à Sugar Mill, l'un des deux nouveaux camps établi par le HCR ce week-end. Sa maison a été complètement détruite il y a une semaine, dit-il, mais heureusement, personne ne s'y trouvait à ce moment-là. « Nous allons perdre nos récoltes, c'est inévitable à ce stade », a dit Ajij.

Une large part des nouveaux déplacés font état de sévères pénuries de nourriture et de médicaments à Swat. Bakhtali, âgé de 40 ans, est lui aussi arrivé au camp de Sugar Mill cette semaine. Avec sa femme et leurs six enfants, ils se cachaient dans leur cave à Mingora depuis un mois avant d'être finalement forcés à partir. « Nous avons eu peur des tirs pendant toute cette période », a-t-il dit. « Les enfants ne pouvaient pas dormir. Je devais mettre du coton dans leurs oreilles. »

Mohammet, âgé de 40 ans et père de deux jeunes enfants, est arrivé au camp de Sugar Mill cette semaine. Il dit qu'avec sa famille il avait peur de quitter sa maison à cause des tirs. « Toutefois, dès que nous avons entendu que le couvre-feu a été levé, nous avons marché dans la montagne vers Batkhila » d'où ils ont pris un bus vers Mardan.

Des centaines de milliers de personnes ont maintenant fui les combats dans la vallée de Swat, les districts de Lower Dir et de Buner ces derniers mois. Pour répondre à ce tout nouvel afflux, le HCR, en collaboration avec ses partenaires d'implémentation et les autorités de la Province frontière du Nord-Ouest, ont établi deux nouveaux camps dans les districts de Charsadda et de Peshawar.

Le camp de Sugar Mill, à Charsadda, a accueilli 400 familles, soit 2 400 personne, lundi puis 175 familles, soit 1 050 personnes, mardi. Le camp de Larama, qui est situé aux alentours de la ville de Peshawar, a reçu 98 personnes mardi.

L'accalmie des combats ce week-end a permis pour la première fois depuis longtemps à des familles qui étaient prises au piège dans ces régions de fuir vers des zones plus sûres. De nombreuses familles ont indiqué qu'elles avaient été transportées en dehors de la vallée de Swat dans des camions affrétés par les autorités qui les ont amenées dans le camp de Yar Hussain à Swabi ou dans celui de Sugar Mill à Charsadda.

D'autres ont dit avoir effectué une partie du trajet à pied avant de prendre des bus qui les ont amenés vers la sécurité. Certains ont pu louer des logements privés et d'autres ont été accueillis par des proches ou ils ont trouvé de la place dans des écoles.

Dans le nouveau camp de Charsadda - qui doit son nom à une raffinerie de sucre qui a fonctionné jusqu'en 1996 - le HCR a fourni des kits d'articles de secours comme des bâches en plastique, des jerrycans et des couvertures pour un total de 850 familles. L'Office pakistanais de coordination du District fournit des tentes.

L'Office pakistanais de coordination du District travaille aussi avec une ONG locale (IDRAK) pour fournir des équipements et déployer du personnel afin de nettoyer et de préparer le site. L'UNICEF s'occupe d'installer des latrines avec son partenaire Humanitarian Resources Development Society (HRDS). Des dispensaires devraient être ouverts dans les prochains jours.

Le HCR installe l'électricité dans le nouveau camp, construit des auvents au-dessus des tentes individuelles ou des salles communes et donne aux familles des briques pour construire des réchauds pour faire cuire la nourriture. Parallèlement, au camp de Jalala dans le district de Mardan, IDRAK, un partenaire du HCR, a monté 120 filets verts au-dessus des tentes familiales pour une meilleure protection contre la chaleur estivale. Quelque 900 structures similaires seront aussi mises en place dans les prochains jours.

Pour les personnes nouvellement déplacées comme Ajij, qui sont habituées à des températures plus fraîches dans la vallée de Swat, les températures élevées représentent une des nombreuses difficultés auxquelles elles doivent faire face. « Nous avons des petits enfants, c'est trop difficile pour eux », a-t-il expliqué au sujet de la chaleur régnant dans les camps. « Je veux rentrer dans mon village. »

Par Hélène Caux à Charsadda, Pakistan