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Le rapatriement des réfugiés burundais de 1972 passe le cap des 50 000

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Le rapatriement des réfugiés burundais de 1972 passe le cap des 50 000

Le rapatriement de réfugiés ayant fui le Burundi il y a plus de trente ans et installés dans certaines zones situées dans l'ouest de la Tanzanie atteint le seuil des 50 000 personnes.
15 Septembre 2009 Egalement disponible ici :
La 50 000ème rapatriée, une petite fille appelée Happiness, pose avec ses parents et sa famille autour de la bicyclette offerte par le HCR.

KATUMBA, Tanzanie, 15 septembre (HCR) - Le rapatriement de réfugiés burundais installés dans trois « anciennes zones d'installation » situées dans l'ouest de la Tanzanie a atteint le cap des 50 000 personnes. Ce seuil a été atteint dimanche lorsque 496 rapatriés ont franchi la frontière vers le Burundi, un pays que nombre d'entre eux avaient fui en 1972 pour échapper à la violence ethnique.

Le HCR et ses partenaires locaux ont organisé une cérémonie dans l'installation de Katumba pour faire honneur à la 50 000ème rapatriée, une petite fille de 11 mois appelée Happiness. Ses parents, tous deux agriculteurs, nés et élevés dans cette installation de réfugiés, se sont vu offrir une nouvelle bicyclette à rapporter au Burundi.

Son père, Fanuel Justin Kigomyi, a été ravi de ce cadeau inattendu. « Je prendrai soin de ce vélo jusqu'à ce que ma fille puisse s'en servir pour aller à l'école. Si la vie au Burundi s'avère trop difficile, je le vendrai pour payer ses frais de scolarité », a-t-il déclaré, alors que des tambours traditionnels burundais résonnaient au loin.

Pour ces réfugiés burundais arrivés en 1972, rentrer chez eux après un si long séjour à Katumba ou dans les deux autres « anciennes zones d'installation » de Tanzanie représente un immense défi. Un grand nombre d'entre eux sont confrontés à des problèmes pour récupérer leurs terres et le HCR leur fournit un abri temporaire ainsi qu'un soutien à la médiation pacifique de leurs litiges. Par ailleurs, les rapatriés sans terres sont aidés par le gouvernement et les partenaires des Nations Unies pour s'installer dans certains villages ruraux intégrés, dont six ont été ouverts en 2008 et 2009.

Dans le cadre d'un vaste programme lancé par le HCR et le Gouvernement tanzanien en mars 2008, quelque 55 000 réfugiés issus des installations de Katumba, de Mishamo et d'Ulyankulu ont décidé de rentrer au Burundi. Après le retour de 50 000 personnes dans leur pays d'origine, les 5 000 restantes devraient être rapatriées au Burundi dans les prochains mois. Quelque 162 000 autres personnes ont choisi l'intégration locale en Tanzanie dans le cadre du programme, avec la possibilité d'obtenir la citoyenneté.

« Le retour volontaire assisté, organisé par le HCR en coopération avec les Gouvernements de Tanzanie et du Burundi, fait partie d'une stratégie de solutions ambitieuses mais réalistes visant à mettre un terme à l'une des situations de réfugiés les plus anciennes au monde », a déclaré Yacoub El Hillo, le délégué du HCR en Tanzanie.

Kuriye Kasagamba, un Burundais d'âge moyen, faisait partie de ceux qui, lors de la cérémonie de Katumba, attendaient de rentrer dans leur pays d'origine. Il tenait serrée contre lui une valise défraîchie et cabossée que son père avait achetée au Burundi il y a 41 ans. « Quelques années plus tard, la guerre a éclaté et mes parents ont été contraints de fuir. Cette valise contenait tout ce qu'ils ont pu emporter avec eux. En tant qu'aîné, j'ai hérité de cette valise et aujourd'hui je suis enfin en mesure de la rapporter au Burundi, avec tous mes souvenirs de Tanzanie ».

Cet homme, le bébé Happiness et les autres rapatriés ont ensuite été transférés en train vers le port de Kigoma sur le lac Tanganyka, où ils ont emprunté des cars et des camions pour faire le voyage jusqu'à la frontière. Au centre de transit de Gitara au Burundi, ils ont été soumis à un contrôle médical et ils ont reçu un kit d'aide pour faciliter leur réintégration, composé d'argent liquide, de nourriture et d'articles domestiques. Le HCR a organisé leur transport, avec leurs effets personnels, vers des villages et des villes dans les provinces de Bururi, de Makamba et de Rutana.

Les réfugiés burundais arrivés en 1972, qui subvenaient à leurs besoins dans les « anciennes zones d'installation », se distinguent des réfugiés ayant fui le Burundi vers la Tanzanie dans les années 90, ces derniers étant principalement hébergés dans les camps de réfugiés des régions de Kigoma et de Kagera. Avec le retour d'une paix relative, nombre d'entre eux ont décidé de rentrer.

Depuis 2002, plus de 430 000 réfugiés parmi ceux qui vivaient dans ces camps sont rentrés au Burundi. Quelque 36 000 autres sont toujours hébergés à Mtabila, le dernier camp de réfugiés burundais en Tanzanie.

Par Edwin Seleli à Katumba et Eveline Wolfcarius à Dar Es Salaam, Tanzanie