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A Oxford, le chef du HCR souligne les nouveaux défis de l'action humanitaire

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A Oxford, le chef du HCR souligne les nouveaux défis de l'action humanitaire

Le chef du HCR António Guterres lance un nouvel appel au sujet du rétrécissement de l'espace humanitaire au sein duquel peuvent opérer les organisations humanitaires.
14 Octobre 2010 Egalement disponible ici :
Des réfugiés somaliens au Kenya. Selon le chef du HCR António Guterres, les réfugiés somaliens sont systématiquement rejetés, stigmatisés et discriminés.

OXFORD, Royaume-Uni, 14 octobre (HCR) - Le chef du HCR António Guterres a lancé un nouvel appel au sujet du rétrécissement de l'espace humanitaire au sein duquel peuvent opérer les organisations humanitaires. Durant la conférence annuelle Harrell-Bond sur les droits humains au Centre d'études sur les réfugiés à l'Université d'Oxford, António Guterres a indiqué mercredi que le caractère évolutif et de plus en plus insoluble du conflit armé constitue l'un des défis les plus préoccupants pour le HCR et d'autres organisations humanitaires.

« Des crises majeures ont engendré un nombre immense de réfugiés et de personnes déplacées et elles ne montrent aucun signe de résolution…. Des organisations humanitaires comme la nôtre se voient refuser l'accès aux personnes affectées. Notre assistance fait l'objet de détournement ou de manipulation. Parfois nous sommes même expulsés hors de certains pays où notre présence n'est pas souhaitée pour une raison ou une autre », a indiqué le Haut Commissaire.

Selon António Guterres, une autre conséquence du caractère évolutif du conflit armé est l'émergence de populations de réfugiés mondiales quasi-permanentes recherchant la protection et des opportunités dont elles ne peuvent pas disposer dans leurs pays d'origine. Des réfugiés, des demandeurs d'asile et d'autres personnes en mouvement et originaires de l'Afghanistan ou de la Somalie sont les exemples les plus frappants de ce phénomène.

Dans ce contexte, il a mentionné la tragédie endurée par les réfugiés somaliens à travers le monde. « Je ne pense pas qu'il y ait un groupe de réfugiés aussi systématiquement rejeté, stigmatisé et discriminé », a indiqué le Haut Commissaire, qui a appelé les pays à arrêter d'expulser des réfugiés vers Mogadiscio, la capitale somalienne ravagée par le conflit, et vers Bagdad, la capitale de l'Iraq.

António Guterres a également évoqué le nombre croissant des situations de réfugiés prolongées, qui mettent à rude épreuve les pays en développement. Les 25 pays les plus affectés par la présence de réfugiés sont tous des pays en développement.

« Dans ce contexte, le HCR a appelé à une nouvelle entente pour le partage de la charge, afin d'assurer que la générosité et l'hospitalité des pays et des communautés hôtes correspondent pleinement à la solidarité des pays développés », a indiqué le Haut Commissaire, ajoutant que la réinstallation des réfugiés est une façon tangible et efficace de répondre à cet objectif.

Il a noté qu'entre les besoins et les capacités en matière de réinstallation, le fossé reste néanmoins immense. Par exemple, l'Europe fournit actuellement seulement 7,5% de toutes les places de réinstallation dans le monde. Un programme de réinstallation plus important au niveau de l'Union européenne (UE) fournirait des solutions pour des réfugiés et démontrerait parallèlement une solidarité envers les principaux pays hôtes.

Dans son discours, António Guterres a également exprimé son inquiétude sur la menace qui plane sur l'espace d'asile dans les pays développés, avec la difficulté croissante pour les personnes demandant le statut de réfugié à avoir accès aux territoires de pays industrialisés.

Bien que 120 000 personnes aient obtenu le statut de réfugié ou une protection complémentaire dans le monde industrialisé l'année dernière, il n'y a toujours pas de véritable système d'asile européen. Au lieu de cela, la région dispose d'un patchwork de différents systèmes nationaux. Par exemple, la reconnaissance de demandeurs d'asile somaliens dans les Etats membres de l'UE en 2009 a varié de 4% à 90%.

Le Haut Commissaire a souligné la difficulté accrue de maintenir la distinction traditionnelle entre réfugiés ou migrants ainsi qu'entre des mouvements volontaires ou forcés. Il a indiqué que le HCR a besoin de revoir sa façon de fournir protection et assistance pour refléter les changements dans la composition et la localisation des flux de réfugiés.

Aujourd'hui, davantage de réfugiés vivent dans des villes plutôt que dans des camps. Par ailleurs, les populations réfugiées tendent à être davantage dispersées et diversifiées qu'auparavant. António Guterres a également indiqué que le HCR avait besoin d'examiner la façon d'assurer une protection aux personnes en ayant besoin mais ne relevant pas des définitions existantes sur le statut d'un réfugié. Une recherche d'idées novatrices et originales s'avèrerait nécessaire sur ces nouveaux enjeux politiques.

Par Mans Nyberg à Oxford, Royaume-Uni