Fermer sites icon close
Search form

Recherchez un site de pays.

Profil du pays

Site web du pays

Des milliers de personnes fuient en quête d'abri vers Quetta après des alertes aux inondations

Articles et reportages

Des milliers de personnes fuient en quête d'abri vers Quetta après des alertes aux inondations

Des dizaines de milliers de personnes ont rejoint Quetta, une ville du sud du Pakistan en quête d'abri, après avoir fui la province voisine de Sindh pour échapper aux inondations.
23 Août 2010 Egalement disponible ici :
Un enfant devant l'une des nombreuses tentes du HCR établies dans la banlieue de Quetta pour les personnes déplacées de Sindh.

QUETTA, Pakistan, 23 août (HCR) - Des dizaines de milliers de personnes ont rejoint Quetta, une ville du sud du Pakistan, en quête d'abri car ils ont fui leurs maisons situées dans la province voisine de Sindh après des alertes aux inondations.

« J'ai entendu une annonce d'évacuation à la radio. Il nous a été demandé de quitter la ville dans un délai de trois heures », a indiqué Hazar Khan, un habitant de Jacobabad à Sindh, à des employés du HCR à la fin de la semaine dernière dans un camp de déplacés établi par les autorités provinciales dans la banlieue de Quetta.

Comme de nombreux autres déplacés se trouvant désormais à Quetta, il n'a jamais voyagé aussi loin de sa maison, située à une distance de 300 kilomètres. Les civils déplacés proviennent des districts voisins des provinces du Baloutchistan et de Sindh.

« Nous n'avons plus pensé qu'à notre sécurité. J'ai rassemblé mes enfants, j'ai loué un minibus, qui nous a couté cinq fois plus cher que d'habitude et j'ai quitté la maison sans bagages ni vivres ni vêtements de rechange », a-t-il expliqué.

Après les ordres d'évacuation, les crues ont envahi des régions de la province de Sindh, y compris Jacobabad, et du Baloutchistan, où les villes de Nasirabad et de Jaffarabad ont été particulièrement frappées. Les inondations dans le nord du pays avaient déferlé au début du mois sur des centaines de villages et des millions de personnes déplacées dans les provinces de Khyber Pakhtonkhuwa et du Punjab.

Les personnes ont rejoint par leurs propres moyens des lieux plus sûrs comme Quetta, mais le prix des transports publics et privés a monté en flèche du fait de la demande et de l'augmentation exponentielle des prix de l'essence. Certaines personnes ont indiqué avoir utilisé toutes leurs économies pour payer ce transport, alors que d'autres ont voyagé dans des tracteurs et des remorques.

Le prix s'élève désormais à 80 000 roupies (environ 1 000 dollars) pour louer un camion à bord duquel peuvent voyager deux ou trois familles ainsi que leurs possessions depuis Jacobabad à Quetta. C'est plus de trois fois le prix observé habituellement.

Mir Muhammad, qui est arrivé à Quetta depuis Shikarpur dans la province de Sindh, a indiqué qu'il avait dû vendre une vache à seulement 35 000 roupies pour qu'il puisse payer un chauffeur de camion pour que sa famille rejoigne un lieu sûr. En temps normal, une vache en bonne santé peut se vendre à plus de 100 000 roupies.

Le gouvernement estime qu'environ 700 000 personnes ont fui leurs maisons dans la province de Sindh pour chercher abri au Baloutchistan, alors que 3,6 millions de personnes sont sans abri dans la province de Sindh. Par ailleurs, quelque 400 000 personnes sont déplacées au Baloutchistan du fait des inondations.

Le camp de Quetta, la capitale du Baloutchistan, peut héberger à peine 3 000 personnes. Toutefois un grand nombre de civils épuisés, affamés et assoiffés, y compris un grand nombre d'enfants, arrivent dans la ville et ils ont besoin d'un abri. Ils se trouvent dans des rues, des écoles, à la gare et partout où ils peuvent monter un petit abri. Ces tout derniers arrivants sont confrontés à des difficultés pour trouver de l'aide et un hébergement.

« Avec nos enfants, nous mangeons du riz qui nous est donné deux fois par jour par des organisations caritatives », a indiqué une femme originaire de Jacobabad se trouvant parmi une foule de personnes déplacées dans un camp de secours. « Ma fillette de deux ans n'a pas eu de lait depuis que nous avons quitté la maison il y a plusieurs jours », a-t-elle ajouté.

Parallèlement, les personnes vivant dans les zones les plus touchées comme Nasirabad, Jaffarabad et Jacobabad ne pourront pas rentrer chez elles de sitôt car cela prendra des mois avant que les eaux saumâtres ne se retirent. Les déplacés ont besoin de nourriture, d'eau potable, de soins de santé et d'installations sanitaires ainsi qu'un toit au-dessus de leur tête.

Au Baloutchistan, le HCR travaille avec ses partenaires ONG et les autorités provinciales pour distribuer de l'aide, y compris des tentes, des bâches en plastique pour les abris, des couvertures, des jerrycans, des batteries de cuisine et des moustiquaires. Le HCR prévoit de venir en aide à quelque 140 000 personnes (20 000 familles) dans les prochaines semaines.

Par Duniya Aslam Khan à Quetta, Pakistan