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Journée mondiale de lutte contre le SIDA : du théâtre pour l'éveil des consciences

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Journée mondiale de lutte contre le SIDA : du théâtre pour l'éveil des consciences

Les réfugiés d'un quartier déshérité de Rio de Janeiro utilisent le théâtre et la comédie pour ouvrir le débat sur des sujets tabous comme le VIH/SIDA.
1 Décembre 2011 Egalement disponible ici :
Des réfugiés et des acteurs posent pour une photo de groupe après la représentation de la pièce de théâtre « O Auto da Maré Alta » à Rio de Janeiro.

RIO DE JANEIRO, Brésil, 1er décembre (HCR) - Des réfugiés d'un quartier déshérité de la métropole brésilienne Rio de Janeiro utilisent le théâtre pour ouvrir le débat sur des sujets tabous comme le VIH/SIDA ainsi que la violence sexuelle et sexiste.

Récemment, le HCR a assisté, dans les locaux de Caritas à l'archevêché de Rio de Janeiro, à la représentation d'une pièce de théâtre parmi une audience composée d'environ 100 réfugiés de différentes nationalités. Cette pièce s'intitulant « O Auto da Maré Alta » était financée par le HCR et l'ONG Ação Comunitaria.

La pièce a été créée, mise en scène et jouée par un groupe de jeunes acteurs amateurs vivant dans le Maré Complex, l'un des bidonvilles de Rio. Bien qu'elle aborde des questions fondamentales, la pièce utilise également l'humour pour capter l'attention des réfugiés ayant déjà beaucoup souffert.

La pièce raconte l'histoire d'un jeune bon vivant qui entretient une relation avec la fille d'un commerçant surprotecteur, tout en se rendant en secret dans le quartier des prostituées et dans des soirées de samba. La situation dégénère lorsque le père découvre cette pratique et lorsqu'un médecin effectue des dépistages dans le quartier des prostituées révélant que des danseurs ainsi que des prostituées sont porteurs du virus du VIH/SIDA.

Des chefs religieux et communautaires locaux participent ensuite au débat enflammé qui en résulte. Mais l'histoire se termine bien. Le médecin oriente toutes les personnes atteintes du VIH vers un hôpital public pour qu'elles y suivent un traitement. Il explique également les mesures préventives à prendre contre le VIH/SIDA. Alors le père consent à la relation entre sa fille et son ami volage, qui promet de ne plus se rendre aux soirées de samba.

La présentation a probablement atteint son objectif auprès des spectateurs, avec des messages clés présentés sur le ton de la comédie. Parallèlement à la pièce de théâtre, une brochure des Nations Unies, « Droits des femmes : Prévention de la violence et du VIH/SIDA » a également été distribuée. On peut y trouver les adresses utiles pour effectuer un test de dépistage du VIH ou rapporter des cas de violence à l'encontre des femmes.

« Les acteurs ont évoqué des problèmes très importants dont nous devons être au courant », a indiqué Diana, une adolescente originaire de la République démocratique du Congo. Elle a quitté sa région natale des Grands Lacs pour échapper au conflit il y a deux ans, pour rejoindre le Brésil où elle vit seule. Agée de 18 ans, elle a apprécié la combinaison entre des sujets importants évoqués sur un ton ludique, souriant en spectatrice avertie à l'évocation de sujets tabous comme le sexe.

Rodrigo, un réfugié colombien assis auprès d'elle, a indiqué que la pièce avait insisté sur les relations sexuelles sûres. « J'ai adoré les danseurs », a ajouté ce jeune de 20 ans, qui a cherché refuge au Brésil il y a un an pour échapper à la persécution contre sa famille par un groupe irrégulier armé dans le centre de son pays natal.

Cette initiative s'est déroulée dans le cadre de l'aide pour les soins de santé assurée par le HCR en milieu urbain. Elle vise à établir des mécanismes efficaces de communication pour faciliter l'accès aux services de santé de base et pour améliorer la santé des réfugiés et d'autres personnes relevant de la compétence du HCR.

« Quand vous avez des adolescents engagés dans ce type d'initiative, ils diffusent autour d'eux tous les messages, toutes les informations présentées dans la pièce », a souligné Vicente Pereira de l'organisation Ação Comunitaria. « C'était un événement culturel important pour les réfugiés et l'opportunité pour eux d'en savoir plus sur la prévention du VIH/SIDA évoquée de façon ludique », a ajouté Heloisa Nunes, directrice de ce projet.

Le Brésil accueille environ 4500 réfugiés de plus de 75 nationalités. Tous ont le droit à la gratuité des soins dans le cadre des politiques de santé publique, y compris celle couvrant la prévention et la lutte contre le VIH/SIDA.

« Nous travaillons avec un large éventail d'acteurs pour promouvoir la responsabilité partagée et garantir la qualité des services de santé [y compris la prévention et la lutte contre le VIH/SIDA] au même niveau que celui des Brésiliens », a indiqué Andrés Ramirez, le Représentant du HCR au Brésil.

Par Luiz Fernando Godinho à Rio de Janeiro, Brésil