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Voyage à haut risque vers l'Afrique du Sud pour des demandeurs d'asile

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Voyage à haut risque vers l'Afrique du Sud pour des demandeurs d'asile

La mort par asphyxie de huit Ethiopiens au Mozambique rappelle les dangers auxquels s'exposent les demandeurs d'asile dans leur tentative de rejoindre l'Afrique du Sud.
8 Février 2011 Egalement disponible ici :
Des Ethiopiens éreintés se reposent sous un arbre dans la province de Cabo Delgado au Mozambique, après une longue marche depuis la côte vers le sud du continent au début de cette année.

PRETORIA, Afrique du Sud, 8 février (HCR) - La mort par asphyxie de huit Ethiopiens voyageant à travers le Mozambique rappelle les dangers auxquels s'exposent les demandeurs d'asile dans leur tentative de rejoindre l'Afrique du Sud.

La police a indiqué que huit demandeurs d'asile ont trouvé la mort dans un camion porte-conteneur fermé le 2 février. Ils faisaient partie d'un groupe de 26 jeunes Ethiopiens qui tentaient de rejoindre l'Afrique du Sud depuis le camp de réfugiés de Maratane dans le nord du Mozambique.

Le chauffeur du camion se serait aperçu du décès par asphyxie des huit personnes seulement lors d'une halte à Mocuba après sept heures de voyage depuis le camp. Le camion transportait également une cargaison d'huile.

Trois autres personnes de ce groupe ont dû être hospitalisées. Elles ont désormais quitté l'hôpital et ont été ramenées à Maratane avec les autres survivants. Le chauffeur de camion a été arrêté et une enquête de police est en cours.

Les dangers pour les personnes qui fuient la corne de l'Afrique vers le nord en traversant le golfe d'Aden et la mer Rouge sont bien connus. Les personnes se dirigeant vers le sud du continent africain via l'Afrique de l'Est ou l'océan Indien sont également confrontées à des risques importants.

« Nous estimons que les personnes se dirigeant vers le sud du continent africain via l'Afrique de l'Est ou l'océan Indien s'exposent également à des risques importants », a indiqué Sanda Kimbimi, le délégué régional du HCR basé à Pretoria.

En janvier, le HCR a reçu des informations selon lesquelles onze demandeurs d'asile (huit Somaliens et trois Ethiopiens) s'étaient noyés au large du Mozambique. En mai 2010, neuf Somaliens avaient également trouvé la mort par noyade au large du Mozambique alors qu'ils fuyaient en quête de sécurité.

Ces dangers ont été répertoriés dans un rapport - publié le mois dernier par le HCR et le Centre de recherche et d'études sur les réfugiés de l'Université d'Oxford - et intitulé : « In Harms Way: The Irregular Movement of Migrants to Southern Africa from the Horn and Great Lakes Regions. »

Le camp de Maratane au Mozambique est un point d'escale pour un grand nombre de personnes entreprenant ce voyage périlleux. Près de 11 000 demandeurs d'asile somaliens et éthiopiens sont arrivés dans ce camp entre janvier 2010 et janvier 2011. Parmi eux, on compte 6 660 Somaliens et 4 325 Ethiopiens. Le HCR estime que 2 500 Ethiopiens ont quitté le camp de Maratane l'année dernière en direction de l'Afrique du Sud.

Alors que davantage de personnes fuient depuis la corne de l'Afrique vers le Mozambique, le HCR travaille étroitement avec les autorités du Mozambique pour améliorer les conditions de vie dans le camp de Maratane, qui a désormais atteint les limites de sa capacité d'accueil du fait de l'afflux de nouveaux arrivants.

Par Tina Ghelli à Pretoria, Afrique du Sud