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Le chef du HCR appelle à évacuer les personnes qui tentent de quitter la Libye

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Le chef du HCR appelle à évacuer les personnes qui tentent de quitter la Libye

Le HCR travaille avec les autorités tunisiennes et égyptiennes pour aider plus de 110 000 personnes. António Guterres fait part de ses craintes pour les réfugiés pris au piège.
28 Février 2011 Egalement disponible ici :
Le 26 février, le HCR a expédié par avion en Tunisie des tonnes de matériel d'aide humanitaire.

GENÈVE, 28 février (HCR) - Des équipes d'intervention d'urgence du HCR travaillent avec les autorités tunisiennes et égyptiennes ainsi que des ONG lundi pour venir en aide à plus de 110 000 personnes qui fuient la violence en Libye depuis la semaine dernière. Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a fait part de sa préoccupation pour les dizaines de milliers de réfugiés et d'autres ressortissants étrangers qui pourraient être pris au piège en Libye.

« Il n'y a ni avion ni bateau pour évacuer les personnes originaires de pays très pauvres et en proie au conflit », a indiqué António Guterres, en exhortant les gouvernements à prendre en compte les besoins de toutes les personnes vulnérables, et non pas uniquement de ceux de leurs citoyens. « Un grand nombre de personnes se sentent ciblées. Elles ont peur et sont sans resources. »

La Libye est traditionnellement un pays de transit et de destination pour les réfugiés. Le HCR a accordé le statut de réfugié à 8 000 personnes, dont des Palestiniens, des Iraquiens, des Ethiopiens, des Somaliens et des Erythréens et plus de 3 000 autres étaient des demandeurs d'asile. Des milliers d'autres se trouveraient toujours dans le pays.

Toutefois ces deux dernières semaines, la Libye a été déchirée par la radicalisation du conflit entre les partisans du gouvernement et les forces d'opposition, forçant des dizaines de milliers de personnes - principalement des étrangers travaillant en Libye - à chercher refuge en Tunisie et en Egypte voisines.

« Les Africains semblent être particulièrement en danger car ils sont soupçonnés d'être des mercenaires étrangers », a indiqué le Haut Commissaire. « Nous sommes très préoccupés car il leur est impossible de se déplacer ou d'accéder à la sécurité. »

Des chefs tribaux dans l'est de la Libye ont affirmé qu HCR ce week-end que les Africains sub-sahariens sont traités avec suspicion, à cause des rumeurs selon lesquelles le Gouvernement employait des mercenaires d'Afrique sub-saharienne. Durant la réunion, l'équipe du HCR a souligné le fait que des milliers de réfugiés d'Afrique sub-saharienne se trouvent en Libye, et qu'ils sont très vulnérables actuellement. Les chefs tribaux ont promis de transmettre cette information au sein de leurs communautés.

Le HCR travaille avec les autorités frontalières tunisiennes et égyptiennes pour aider les gouvernements à gérer l'afflux spectaculaire de milliers de personnes qui fuient la Libye. Plus de 110 000 personnes ont déjà traversé les frontières et des milliers d'autres arrivent d'heure en heure.

La plupart des personnes qui fuient sont des ressortissants égyptiens et tunisiens, toutefois un petit nombre de Libyens et d'autres nationalités ont également réussi à s'échapper. Plusieurs gouvernements ont envoyé des avions et des bateaux pour évacuer leurs ressortissants.

Toutefois un très petit nombre de réfugiés a d'ores et déjà pu quitter la Libye. Aucun réfugié enregistré auprès du HCR en Libye n'a encore traversé les frontières que ce soit vers l'Egypte ou la Tunisie. Le HCR maintient le contact avec des réfugiés qui préfèrent faire profil bas et rester chez eux. Ils disent qu'ils ont peur d'être ciblés s'ils tentent de partir.

Samedi, le Gouvernement tunisien a indiqué que 40 000 personnes avaient traversé les frontières avec la Tunisie depuis le 20 février. Sur ce nombre, environ 18 000 sont des Tunisiens. On compte par ailleurs 15 000 Egyptiens, 2 500 Libyens et 2 000 Chinois. Quelque 10 000 nouveaux arrivants auraient traversé la frontière ces deux derniers jours.

Parallèlement, en Egypte, les autorités ont indiqué au HCR que 55 000 personnes ont traversé la frontière depuis le 19 février. Ce chiffre inclut 46 000 Egyptiens, 2 100 Libyens et 6 900 ressortissants de pays tiers, principalement des pays asiatiques.

Les chefs tribaux dans l'est de la Libye ont également souligné la nécessité d'une assistance humanitaire, avec une grave pénurie de vivres et de certains médicaments à travers tout l'est de la Libye.

Samedi, un avion-cargo affrété par le HCR - transportant à son bord plus de 100 tonnes de matériel humanitaire pour aider 10 000 personnes - a atterri à Djerba en Tunisie. Les biens de secours seront ensuite acheminés vers la frontière libyenne pour porter assistance à des milliers de personnes qui affluent chaque jour après avoir fui la violence en Libye. Le Boeing 747 cargo avait à son bord une cargaison de 2 000 tentes, de 2 000 bâches en plastique, de milliers de couvertures, de matelas, de batteries d'ustensiles de cuisine et de jerrycans.

Les tentes seront utilisées dans un camp établi par les autorités tunisiennes près de la frontière. Ce camp sert à héberger les nouveaux arrivants qui attendent l'organisation de leur transfert vers d'autres destinations. D'autres biens de secours seront distribués par le Croissant-Rouge tunisien aux nouveaux arrivants.

Le HCR a immédiatement répondu à l'appel des autorités tunisiennes pour apporter son appui à l'effort humanitaire et l'agence travaille étroitement avec le Gouvernement, le Croissant-Rouge tunisien et des volontaires des communautés locales depuis mardi.

Les tentes seront utilisées dans un camp de transit établi par les autorités tunisiennes près de la frontière. Ce camp sert à héberger les nouveaux arrivants qui attendent l'organisation de leur transfert vers d'autres destinations. D'autres biens de secours seront distribués par le Croissant-Rouge tunisien aux nouveaux arrivants. En plus du pont aérien, le HCR procède également à l'achat - sur place en Egypte et en Tunisie - de biens de secours, comme des couvertures, des matelas et des tentes.

Parallèlement, les membres du personnel du HCR à Tripoli font leur possible pour aider les réfugiés à accéder au HCR ou à contacter notre bureau. Le HCR prévoit également de fournir une assistance humanitaire en Libye.

L'OIM estime qu'environ 1,5 million de travailleurs et migrants clandestins, des Africains ou des Asiatiques, se trouvent en Libye. Le Haut Commissaire se félicite des efforts significatifs menés par des pays d'origine pour faciliter le retour vers leur pays natal de migrants bloqués en Libye, et ce avec le soutien de l'OIM.

« Le HCR appelle tous les gouvernements des pays voisins en Afrique du Nord et en Europe à maintenir ouvertes les frontières terrestres, aériennes et maritimes pour tous ceux qui sont forcés de fuir la Libye », a déclaré António Guterres. « Toutes les personnes qui fuient la Libye devraient se voir accorder l'accès à un territoire sans discrimination, quelle que soit leur origine. »

Le Haut Commissaire a exprimé sa gratitude envers les Gouvernements tunisien et égyptien pour leur politique d'ouverture des frontières et il a réitéré son appel à la communauté internationale pour qu'elle leur vienne en aide.