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L'escalade de la violence en Côte d'Ivoire provoque une augmentation spectaculaire des déplacements

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L'escalade de la violence en Côte d'Ivoire provoque une augmentation spectaculaire des déplacements

L'insécurité croissante à Abidjan, la plate-forme commerciale de Côte d'Ivoire, a provoqué une forte augmentation des déplacements dans cette ville. Près d'un million de personnes ont fui leur foyer.
25 Mars 2011 Egalement disponible ici :
Des réfugiés récemment arrivés de Côte d'Ivoire attendent leur enregistrement auprès du HCR dans l'est du Libéria.

ABIDJAN, Côte d'Ivoire, 25 mars (HCR) - L'insécurité croissante à Abidjan, la plate-forme commerciale de Côte d'Ivoire, a provoqué une forte augmentation des déplacements forcés dans cette ville portuaire. Selon les dernières estimations, il y aurait entre 700 000 et 1 million de personnes déplacées à Abidjan.

Les personnes forcées de fuir leur foyer sont principalement des habitants des quartiers de Abobo, Adjamamé, Williamsville et Yopougon - certains des quartiers les plus peuplés de la ville.

Les déplacements à Abidjan et ailleurs sont alimentés par les craintes grandissantes la semaine dernière qu'une guerre totale éclate entre les forces rivales loyales à Laurent Gbagbo et à Alassane Ouattara, lesquels clament tous deux leur victoire aux élections présidentielles de novembre dernier. A ce jour les affrontements ont fait plus de 450 morts.

Le niveau de panique à Abidjan a augmenté cette semaine lorsque des milliers de jeunes ont répondu à l'appel lancé aux civils de rejoindre les rangs des forces loyales à Laurent Gbagbo, lequel refuse de céder son poste de président après une décennie au pouvoir.

Des familles fuyant les zones de conflit ont indiqué aux contrôleurs du HCR qu'elles craignaient d'être prises dans les combats et tuées par des balles perdues. D'autres ont déclaré qu'elles ne pouvaient plus faire face financièrement en raison de la fermeture des banques et des commerces et du chômage en découlant. Les prix de l'alimentation ont augmenté et les marchés sont peu approvisionnés.

Les augmentations de prix ont également touché les transports publics. Les terminaux de bus sont bondés de passagers qui cherchent désespérément à trouver une place à bord de véhicules se dirigeant vers les régions du nord, du centre et de l'est du pays, lesquelles ont échappé aux combats jusqu'à maintenant.

Pendant ce temps, dans l'ouest du pays, les affrontements armés s'étendent et provoquent de nouveaux déplacements. Les habitants ont fui les villes de Blolequin, Guiglo, Duekoué et Toulepleu. Les régions situées dans les zones de combat entre Blolequin et Guiglo ont connu des pillages massifs, des viols et des meurtres de civils perpétrés principalement par des mercenaires et d'autres groupes armés non identifiés.

A Guiglo, le bureau du HCR a été pillé mercredi par des hommes non identifiés armés de fusils d'assaut AK-47. Ils ont emporté trois véhicules et deux motos, ainsi que l'ensemble du matériel et du mobilier. Heureusement, nos collaborateurs n'ont pas été blessés. Des véhicules ont également été volés dans plusieurs autres organisations humanitaires dans la région.

« Nous condamnons le pillage de nos locaux et nous appelons de nouveau toutes les parties à protéger les civils et à s'abstenir de continuer à prendre délibérément pour cible les organisations humanitaires » a déclaré Melissa Fleming, la porte-parole du HCR, devant des journalistes à Genève mardi, un jour après son retour d'une visite au Libéria où elle a rencontré quelques uns des plus de 90 000 réfugiés ivoiriens ayant franchi la frontière.

Sur ce total, plus des deux tiers ont été enregistrés depuis le 24 février, lorsque les tensions politiques en Côte d'Ivoire ont commencé à se déchainer. La plupart des réfugiés au Libéria cherchent la sécurité dans le département de Nimba. Toutefois, depuis cette semaine, beaucoup plus de personnes ont franchi la frontière vers le département de Grand Gedeh, plus au sud. Mardi, plus de 6 000 Ivoiriens sont entrés dans ce département et se sont installés dans des zones isolées à Janzon, Tuzon et Sweaken et dans les alentours, y compris dans des villages inaccessibles en voiture. Les nouveaux arrivants fuyaient Blolequin.

A Jazon deux filles ont déclaré avoir été témoins du meurtre de leur père par des hommes armés. Leur mère a également disparu. Le HCR prend en charge les deux soeurs, âgées de 16 et 9 ans, et espère retrouver leur mère.

Quatre personnes se sont noyées en traversant la rivière Cavally vers le Libéria lors du naufrage de leur bateau. Selon une jeune fille de 18 ans qui a survécu à l'incident, il s'agissait de deux hommes âgés et d'une femme avec son bébé. Un jeune garçon est mort de paludisme et d'une infection respiratoire aigue à la clinique de Janzon. L'enfant souffrait de ces maux pendant sa fuite dans la brousse.