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Le conflit contrecarre les projets de mariage d'un couple syrien, qui, blessé, fuit vers le Liban

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Le conflit contrecarre les projets de mariage d'un couple syrien, qui, blessé, fuit vers le Liban

Abu Omar travaille comme directeur commercial hôtelier dans le Golfe. Il est revenu en Syrie plus tôt cette année pour se marier, mais a échappé de peu à la mort en essayant de trouver refuge au Liban.
19 Septembre 2012 Egalement disponible ici :
Abu Omar a le regard posé sur les brunes collines de Syrie depuis son nouveau foyer temporaire dans la vallée de la Bekaa au Liban.

VALLÉE DE LA BEKAA, Liban, le 19 septembre (HCR) - la route est longue entre les luxueux hôtels du Golfe persique et les villes de montagne poussiéreuses de la vallée de la Bekaa. Mais Abu Omar, 28 ans, directeur commercial pour des hôtels cinq étoiles, vient de faire ce voyage - se faisant tirer dessus deux fois en Syrie avant de parvenir à destination.

Abu Omar, qui ne veut pas utiliser son véritable nom, a expliqué aux représentants du HCR plus tôt ce mois-ci dans une école vide du Liban où il a trouvé refuge pour les deux semaines précédentes que sa décision de quitter la Syrie avait une seule et unique motivation : sauver la vie de sa fiancée.

Abu Omar travaillait dans le Golfe, mais plus tôt cette année, il est revenu à Damas pour se marier. Un après-midi, il était en voiture avec sa fiancée et ses futurs beaux-parents pour acheter une robe près de la maison familiale. Alors que la voiture approchait du point de contrôle, un tireur isolé a ouvert le feu depuis un toit tout proche.

Le chauffeur a freiné brutalement et a donné un brusque coup de volant. Mais 24 balles ont fait exploser la vitre arrière et transpercé les portières. La fiancée d'Abu Omar a été touchée à l'estomac par une cartouche explosive tandis que le chauffeur était tué d'une balle dans la colonne vertébrale.

Les survivants sont parvenus à se rendre dans un hôpital tout proche où un médecin a recousu l'abdomen de la fiancée d'Abu Omar à l'aide d'agrafes. Mais le directeur de l'hôpital leur a conseillé de partir, car il attendait la visite des officiers de sécurité qui venaient examiner les nouveaux patients à la recherche d'éventuels sympathisants de l'opposition. Un retour à la maison n'était pas non plus une solution sûre.

Abu Omar a emmené sa fiancée et sa famille se cacher dans le sous-sol d'une boulangerie voisine. « Ce n'était pas un endroit sain », se souvient-il. L'état de sa fiancée s'est aggravé; sa fièvre ne baissait pas.

Pour obtenir de l'aide, Abu Omar a appelé le chirurgien qui l'avait recousue et a ensuite pris le risque de faire le trajet pour aller le chercher et le ramener à la boulangerie, car le domicile du médecin était aussi sous les tirs. « Ce qui est amusant », explique Abu Omar, « c'est qu'il a oublié son nécessaire médical ! » (Abu Omar a acheté un nouvel instrument et le médecin a enlevé les agrafes et prescrit des antibiotiques). Lorsque l'état de sa fiancée s'est stabilité, il a décidé de quitter son pays.

Le jour où ils devaient fuir, il s'est de nouveau retrouvé sous les tirs, explique-t-il. Cette fois il a été touché à l'épaule droite, mais la balle a traversé de part en part laissant une blessure propre. « Je ne reviendrai pas avant que la situation soit sûre », déclare-t-il depuis son nouveau foyer temporaire dans la vallée de la Bekaa au Liban, le regard posé sur les brunes collines de Syrie.

Lui et sa fiancée ont fui et traversé la frontière du Liban où elle est soignée dans un hôpital local. Abu Omar fait partie des 60 000 Syriens réfugiés au Liban. Le HCR et ses partenaires aident les réfugiés comme Abu Omar et sa fiancée à accéder aux soins de santé et à d'autres services au Liban, ainsi qu'à des logements.

« Je suis revenu en Syrie pour me marier et je me suis retrouvé coincé », explique-t-il. À présent, sa vie a pris une tournure totalement inattendue. Mais au moins, ils sont sains et saufs, reconnaît-il. Et avec un peu de chance, ils se marieront bientôt.

Par Andrew Purvis dans la vallée de la Bekaa, Liban