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Des civils syriens originaires de Kobané fuient vers le nord de l'Iraq et l'est de la Syrie

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Des civils syriens originaires de Kobané fuient vers le nord de l'Iraq et l'est de la Syrie

Les réfugiés racontent au HCR les dangers endurés durant la première partie de leur voyage depuis la Syrie vers la Turquie, y compris les mines antipersonnel.
10 Octobre 2014 Egalement disponible ici :
Des réfugiés syriens originaires de Kobané arrivent au camp de réfugiés de Gawilan dans la région du Kurdistan d'Iraq après avoir voyagé depuis la Syrie via la Turquie.

GENEVE, 10 octobre (HCR) - Selon les informations publiées par le HCR vendredi, beaucoup parmi la population comptant plus que 170 000 personnes ayant fui vers la Turquie depuis la ville syrienne assiégée de Kobané cherchent la sécurité dans d'autres régions de la Syrie ou au Kurdistan d'Iraq.

« Nous voyons un nombre croissant [de Kurdes syriens originaires de Kobané] qui choisissent de continuer leur voyage », a indiqué Adrian Edwards, porte-parole du HCR, aux journalistes à Genève. « Dans la région du Kurdistan d'Iraq, plus de 1 600 personnes ont trouvé refuge ces deux dernières semaines dans le camp de réfugiés de Gawilan, un lieu isolé à plus de 145 kilomètres de Dohouk. Entre 150 et 200 Syriens sont arrivés chaque jour cette semaine, et la tendance devrait se poursuivre dans les prochains jours », a-t-il ajouté.

Adrian Edwards a indiqué que la plupart des personnes interviewées par le HCR ont déclaré avoir passé entre 10 et 14 jours en Turquie dans les environs de Şanilurfa avant de décider de continuer leur voyage vers l'est. « Dans la région, les conditions sont difficiles. Les gens vivent sans nourriture ni argent dans des mosquées bondées. Certains dorment dans la rue. Beaucoup de réfugiés ont dû laisser leurs voitures ou leur bétail à la frontière quand ils sont entrés en Turquie. Alors ils ont décidé de continuer leur voyage vers le nord de l'Iraq car ils ont des proches ou des amis dans cette région », a-t-il expliqué.

Au camp de Gawilan, les réfugiés ont témoigné, auprès du HCR, des dangers qu'ils avaient endurés dans leur quête de sécurité lors de la première partie de leur voyage depuis la Syrie vers la Turquie. Plusieurs témoignages font état de personnes étant tuées ou mutilées par des mines antipersonnel lors de leur tentative d'échapper à l'offensive d'ISIS sur la ville de Kobané. Pour entrer dans la région du Kurdistan d'Iraq, les réfugiés ont dû traverser de petites rivières. D'autres ont payé des passeurs pour traverser le point de passage frontière informel de Silopi, près de Zakho.

Les réfugiés ont également signalé des exécutions et d'autres atrocités commises par les combattants d'ISIS ces dernières semaines. Un homme a expliqué avoir fui son village car des prisonniers avaient été décapités. Un autre a expliqué qu'il avait été fait prisonnier après avoir été condamné à mort par un tribunal improvisé qui avait été établi dans une école de Manbij [à 66 kilomètres au sud-ouest de Kobané].

Il a expliqué au HCR que quelque 400 prisonniers étaient détenus dans cette école, au nombre de 100 personnes par salle de classe. Ils ont été battus avec des ceintures en cuir cinq fois par jour. Il a vu sept hommes condamnés qui ont été décapités devant lui, et il devait être exécuté le 28 septembre. Mais il a réussi à s'échapper avec d'autres quand l'école a été bombardée. Cet homme craint toujours pour la sécurité de sa femme et de ses enfants dont il n'a plus aucune nouvelle.

Les Syriens qui arrivent au nord de l'Iraq sont transférés par les forces de sécurité kurdes vers le camp de Gawilan, qui a été ouvert il y a un an pour héberger des réfugiés syriens arrivés par vagues principalement depuis Alep et Qamishli. Ce camp est géré par le Gouvernement régional du Kurdistan et environ 2 500 personnes y étaient accueillies avant le tout dernier afflux.

Selon Adrian Edwards du HCR, les nouveaux arrivants ont reçu un abri, des vivres et des articles de secours. Une fois enregistrés, beaucoup partent pour rejoindre des proches dans la ville d'Erbil ou pour chercher du travail. Ceux qui n'ont pas de famille sont hébergés dans le camp.

« En vaste majorité, les nouveaux arrivants sont des femmes et des enfants, car beaucoup d'hommes sont restés pour protéger les biens et défendre leurs terres », a déclaré Adrian Edwards. « Le HCR accroît ses activités pour aider les femmes et offrir davantage de soutien psychologique, qui est actuellement disponible seulement une fois par semaine », a-t-il ajouté.

Certains des habitants de la région de Kobané traversent à nouveau la frontière depuis la Turquie vers le nord-est de la Syrie près de Qamishli. Quelque 1 750 personnes sont actuellement hébergées par des proches ou des amis dans plusieurs villes de la région au sein de la province d'Al Hassekah.

« Le HCR travaille avec des équipes de bénévoles sur le terrain pour identifier les personnes déplacées nouvellement arrivées et pour leur fournir de l'aide. Environ 40 à 50 personnes ont trouvé refuge dans le camp de Newroz, qui avait été initialement ouvert pour aider les déplacés syriens arrivés lors de précédentes vagues. Le camp accueille désormais également 3 800 Yazidis iraquiens qui avaient fui Sinjar et sa périphérie en août », a déclaré le porte-parole Adrian Edwards.

Selon des représentants des autorités turques, plus que 172 500 civils syriens ayant fui Kobané et ses environs sont entrés en Turquie ces dernières semaines. La grande majorité d'entre eux ont fui durant les premiers jours de l'afflux. Cet afflux se poursuit avec l'arrivée quotidienne d'environ 570 personnes en moyenne ces derniers jours, via le point de passage frontière de Yumurtalik.

De nombreux réfugiés sont hébergés au sein des communautés d'accueil. Les organisations gouvernementales et humanitaires travaillent avec des chefs de village pour distribuer l'aide aux réfugiés et aux familles d'accueil. D'autres réfugiés sont hébergés dans des abris collectifs gérés par les autorités turques, comme des écoles, des marchés, des centres sportifs, des salles de mariage, des mosquées et d'autres lieux d'hébergement temporaires.