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Iraq : Les combats cette année dans la province d'Anbar ont déjà déplacé 500 000 personnes

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Iraq : Les combats cette année dans la province d'Anbar ont déjà déplacé 500 000 personnes

Avec la dégradation de la situation de sécurité, il est de plus en difficile aux organisations humanitaires d'accéder aux personnes dans le besoin.
6 Juin 2014 Egalement disponible ici :
Une Iraquienne déplacée par le conflit à Anbar se repose sur une pile de matelas du HCR. Le matériel de secours photographié ici a été distribué peu après.

GENEVE, 6 juin (HCR) - Le HCR a indiqué vendredi qu'en Iraq dans la province d'Anbar en proie à l'instabilité, le nombre des civils déplacés par les violences ne cesse de croître et approche déjà d'un demi-million cette année. « Du fait de la dégradation de la situation de sécurité, il est également de plus en plus difficile pour les acteurs humanitaires d'accéder aux personnes dans le besoin », a déclaré Adrian Edwards, porte-parole du HCR.

Il a indiqué aux journalistes à Genève que, selon les autorités iraquiennes, quelque 434 000 hommes, femmes et enfants ont déjà fui leurs maisons depuis l'escalade des combats en janvier 2014. « Cependant, l'ampleur des déplacements générés par ce conflit - qui est peu relayé dans les médias - demeure inconnue. Les autorités iraquiennes ont dû suspendre l'enregistrement le mois dernier en raison de l'insécurité », a-t-il ajouté. « Selon le HCR, le chiffre actuel est désormais proche de 480 000. »

La nouvelle crise de déplacements de populations en Iraq a commencé en janvier lors de combats entre les forces rebelles et gouvernementales dans l'est d'Anbar. Cette crise a continué avec d'autres vagues de déplacement car les zones de combat se sont déplacées au sein du gouvernorat. Par ailleurs, il y a eu d'autres déplacements le mois dernier, lorsque les combattants ont délibérément détruit un barrage dans le district d'Abou Ghraib à Anbar. La région a été inondée et cela a forcé environ 72 000 Iraquiens à quitter leurs maisons.

Les eaux de crue se sont maintenant retirées et les habitants sont de retour dans leurs foyers. Toutefois, il y a aujourd'hui des problèmes de santé et le retour à la vie normale se fait difficilement. L'accès à l'eau potable est une préoccupation urgente, car les inondations ont endommagé les usines de traitement de l'eau. Selon des responsables locaux, 28 camions citernes d'eau potable sont livrés dans la région chaque jour, mais cela ne répond qu'à 50% des besoins.

On craint également de nouveaux déplacements de civils depuis la ville de Falloujah. De récents bombardements y ont généré des déplacements de population et ont frappé un hôpital et l'usine de traitement de l'eau dans cette ville. De ce fait, la vie y est difficile ainsi que les perspectives de retour à une vie normale.

« Selon nos équipes sur le terrain, de nombreuses personnes déplacées ont du mal à survivre dans ces conditions désespérées. Les déplacés sont dispersés à travers l'Iraq », a indiqué Adrian Edwards du HCR. Les plus fortes concentrations de personnes déplacées sont dans les gouvernorats d'Anbar et Salah al-Din, suivis par Erbil, Kirkouk, Sulaymaniyah et Bagdad.

Les déplacés les plus chanceux sont hébergés par des amis ou des proches, mais d'autres se trouvent dans des tentes, des écoles, des bâtiments inachevés et d'autres types d'abris collectifs. Dans le seul gouvernorat d'Anbar, où il y a près de 300 000 personnes déplacées, plus des deux tiers vivent actuellement dans des écoles.

« Selon les personnes déplacées, le parc des logements est limité et les prix sont de plus en plus élevés. La plupart des déplacés n'ont aucun revenu et ils s'endettent pour pouvoir répondre à leurs besoins essentiels Pour les familles, l'accès au logement et à la nourriture est une priorité absolue », a indiqué Adrian Edwards.

Le HCR a fourni des trousses de secours d'urgence contenant du savon, des brosses à dents, du dentifrice et d'autres articles à plus de 48 000 personnes (soit 8 200 familles) ainsi qu'une allocation d'urgence en espèces à 3 000 des personnes les plus vulnérables (soit 500 familles). Ceci représente toutefois une fraction de ce qui est nécessaire. Nous allons commencer sous peu des travaux de restauration dans certains abris, en ajoutant des portes et des fenêtres aux bâtiments abandonnés où les déplacés ont trouvé refuge.

« Nous avons besoin de toute urgence d'intensifier notre réponse », a indiqué Adrian Edwards, ce qui est difficile pour trois raisons. La dégradation de la situation de sécurité à Anbar entrave l'accès humanitaire aux personnes dans le besoin ; les déplacés sont dispersés à travers une grande partie du pays ; et il n'y aucun soutien de la part des bailleurs de fonds. Un appel de fonds spécial lancé par le HCR en mars pour un montant de 26,4 millions de dollars n'est actuellement financé qu'à hauteur de 12%. « Un meilleur financement est essentiel pour aider les personnes déplacées, aujourd'hui et lorsqu'elles rentreront chez elles plus tard », a indiqué Adrian Edwards.