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Le chef du HCR appelle la communauté internationale à recentrer son attention sur l'Afghanistan

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Le chef du HCR appelle la communauté internationale à recentrer son attention sur l'Afghanistan

Selon Antonio Guterres, il ne faut pas négliger la situation des réfugiés afghans. Il a également salué la générosité des pays hôtes voisins de l'Afghanistan, l'Iran et le Pakistan.
6 Octobre 2015 Egalement disponible ici :
Haqmal (au centre) est âgé de six ans. Il a été rapatrié depuis le Pakistan. Il aime sa nouvelle école, l'École Ansarul-Momineen à Pajhman, dans la région de Kaboul en Afghanistan.

GENÈVE, 6 octobre (HCR) - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a appelé aujourd'hui la communauté internationale à recentrer son attention sur l'Afghanistan. Il a prévenu qu'il serait inapproprié d'ignorer ce pays, et il a salué l'Iran et le Pakistan pour l'accueil de nombreux réfugiés afghans.

En soulignant que l'Afghanistan « n'obtenait plus l'attention méritée », il a déclaré lors de la réunion de haut niveau du Comité exécutif du HCR sur la situation des réfugiés afghans : « Nous sommes convaincus qu'ignorer l'Afghanistan serait une erreur dangereuse, quels que soient le niveau d'urgence et l'ampleur d'autres crises, plus récentes. »

La réunion avait pour objectif d'étudier comment créer les conditions nécessaires pour le retour et la réinsertion de réfugiés afghans dans des régions où la sécurité le permet. António Guterres a évoqué la longue relation bien spécifique du HCR avec l'Afghanistan et ses deux voisins, l'Iran et le Pakistan. Ces deux pays accueillent à eux seuls 95% des réfugiés afghans.

« La population réfugiée afghane a compté jusqu'à plus de six millions de personnes à son apogée. Cela a été la plus importante situation de réfugiés de toute l'histoire du HCR suivie de la plus grande opération de rapatriement volontaire, avec plus de 5,8 millions de rapatriés depuis 2002 », a-t-il souligné, en ajoutant : « Aujourd'hui, après plus de 35 ans et 2,6 millions de réfugiés enregistrés vivant dans 70 pays, les Afghans sont également la plus importante population de réfugiés prolongés au monde. »

Dans un message vidéo préenregistré diffusé lors de la réunion, le Président Ghani a remercié le HCR pour son engagement auprès des réfugiés afghans depuis des décennies et il a remercié le Pakistan et l'Iran pour l'ouverture de leurs frontières. Ces deux pays hébergent toujours des millions de réfugiés afghans.

« Mon devoir consiste à empêcher de générer encore davantage de déplacés internes et de réfugiés. Je souhaite que nos efforts ici y contribueront significativement », a-t-il déclaré.

Le Président Ghani s'est également fait l'écho de la préoccupation du Haut Commissaire sur une possible négligence de la communauté internationale. « Le problème des réfugiés est un problème mondial. Ils ne peuvent pas être placés sur une île pour y être oubliés », a-t-il ajouté.

António Guterres a indiqué que - bien que la situation en Afghanistan « demeurait très difficile, comme l'ont montré les récents événements à Kunduz » - le nouveau gouvernement d'unité nationale afghane du Président Ghani s'était engagé, en tant que priorité nationale, à rechercher des solutions durables pour les réfugiés et les personnes déplacées.

« Cet engagement historique, ainsi qu'une coopération régionale renforcée de l'Afghanistan avec l'Iran et le Pakistan, offre une occasion importante de progresser vers des solutions durables pour les Afghans qui demeurent déracinés », a déclaré António Guterres.

L'engagement de la communauté internationale pour la recherche de solutions durables envers des millions de réfugiés afghans dans le cadre de l'une des plus anciennes situations de déplacement dans l'histoire s'est vérifié lors de la réunion de Genève. Celle-ci a réuni quelque 800 participants, représentant 131 Etats membres, dont plusieurs organisations internationales et de l'ONU ainsi que des ONG.

Le Ministre afghan pour les réfugiés et le rapatriement, le Ministre iranien de l'Intérieur ainsi que le Ministre pakistanais pour les États et les régions frontalières étaient également présents à la réunion.

Par ailleurs, des invités de pays donateurs clés, des partenaires de l'ONU et des ONG, ainsi que des membres de la société civile afghane ont également exprimé leur soutien aux efforts visant à trouver des solutions durables pour de nombreux Afghans encore exilés.

António Guterres a souligné que les progrès dans la recherche de solutions durables ne seraient possibles que si la communauté internationale fournissait « davantage de soutien significativement » à ces efforts que ce qui a été le cas jusqu'à présent.

« Plus particulièrement, la stratégie de solutions régionales pour les réfugiés afghans, développée par les gouvernements d'Afghanistan, d'Iran et du Pakistan avec le HCR, permettra de poursuivre ces efforts et a besoin d'être davantage soutenue, en particulier par les organisations d'aide au développement », a-t-il ajouté.

António Guterres a rappelé que le nombre de déplacés internes s'élève désormais à près d'un million et que des Afghans continuent de quitter le pays pour déposer de nouvelles demandes d'asile ailleurs.

Néanmoins, il a souligné que près de 54 000 réfugiés étaient rentrés en Afghanistan en 2015, soit presque autant que le total enregistré les deux années précédentes. « C'est précisément parce que les temps sont difficiles qu'il est important de soutenir l'Afghanistan aujourd'hui », a déclaré le Haut Commissaire. « L'initiative du gouvernement afghan pour le Retour volontaire renforcée et l'Allocation de réinsertion pour chaque famille rapatriée mérite une attention particulière, car elle fournira un soutien accru à la réinsertion des réfugiés dans la phase initiale après leur retour dans leur pays d'origine. »

António Guterres s'est ensuite félicité de l'accueil généreux de millions de réfugiés ces trois dernières décennies par le Pakistan et l'Iran, dans une expression de solidarité et de compassion avec leurs voisins dont il a indiqué qu'il y avait peu d'équivalent dans le monde aujourd'hui.

« A eux deux, ces pays accueillent encore 2,5 millions d'Afghans enregistrés et environ deux millions d'Afghans non enregistrés », a-t-il souligné. En évoquant la situation en Europe cette année où, selon le Haut Commissaire, un demi-million d'arrivants par bateau avaient mis à rude épreuve les capacités de la plupart des pays touchés, il a noté : « On peut à peine imaginer la pression à laquelle l'Iran et le Pakistan ont été confrontés avec l'accueil de plus de six millions de réfugiés afghans à l'époque. »

Le Haut Commissaire a par ailleurs déclaré que la générosité de l'Iran et du Pakistan demeurent exemplaires. L'Iran accorde désormais à tous les enfants étrangers, indépendamment de leur statut juridique, le droit d'être inscrits dans le système éducatif national. Parallèlement, le Haut Commissaire a déclaré que le Pakistan, qui est depuis des années le plus important pays hôte de réfugiés au monde, fait preuve également d'une grande générosité en permettant aux réfugiés d'accéder aux services essentiels et de vivre en paix depuis 36 ans.

Il a félicité les communautés hôtes de l'Iran et du Pakistan pour avoir fait face aux conséquences importantes de recevoir cette importante population réfugiée durant une longue période ainsi que pour avoir donné aux réfugiés la possibilité d'acquérir des compétences et de recevoir une éducation.

« Les deux Etats continuent à héberger des Afghans, tout en travaillant étroitement avec le Gouvernement de l'Afghanistan sur une stratégie commune et en renforçant ensemble la recherche de solutions durables », a encore déclaré le Haut Commissaire.

António Guterres a indiqué que la réunion était née de la « reconnaissance du fait que le retour effectif et durable en Afghanistan est fondamental dans les efforts pour stabiliser l'ensemble de la région » et il a exhorté la communauté internationale à la solidarité pour que cela se produise.

« Nous ne pouvons pas rater cet objectif. Soutenir actuellement l'Afghanistan, et les pays qui accueillent ses réfugiés, est non seulement une question de solidarité, c'est également dans notre intérêt à tous », a-t-il conclu.