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Les dirigeants ouest-africains s'engagent à travailler ensemble pour réduire l'apatridie

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Les dirigeants ouest-africains s'engagent à travailler ensemble pour réduire l'apatridie

Les Etats membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) adoptent une déclaration sur la prévention, la réduction et l'élimination de l'apatridie.
26 Février 2015 Egalement disponible ici :
Angèle, âgée de 13 ans, veut être enseignante. Elle vit à Saria, un village du centre de la Côte d'Ivoire. Originaire du Burkina Faso, ses parents n'avaient pas été enregistrés à leur naissance et ils risquaient donc l'apatridie. Ils ont réussi à obtenir des certificats de naissance et ils vont maintenant obtenir des cartes consulaires du Burkina Faso.

ABIDJAN, Côte d'Ivoire, 25 février (HCR) - Les pays d'Afrique de l'Ouest se sont engagés cette semaine, lors de consultations de haut niveau en Côte d'Ivoire, à accroître les efforts visant à résoudre la situation de centaines de milliers d'apatrides dans la région.

A la fin de cette conférence ministérielle, les représentants de 15 Etats membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont adopté mercredi une déclaration sur la prévention, la réduction et l'élimination de l'apatridie.

La Déclaration contient 25 engagements et souligne, entre autres, la nécessité pour les Etats de la région de la CEDEAO d'obtenir tout d'abord des informations concrètes sur les causes de l'apatridie, le nombre et le profil des personnes apatrides dans la région où se vivent au moins 750 000 personnes apatrides ou risquant de le devenir, y compris 700 000 en Côte d'Ivoire.

Le texte met aussi l'accent sur l'importance de s'assurer que chaque enfant acquiert une nationalité à la naissance et que tous les enfants trouvés soient considérés comme nationaux de l'Etat dans lequel ils sont recueillis. La Déclaration se concentre aussi sur le besoin d'assurer aux hommes et aux femmes des droits égaux pour acquérir, changer ou conserver leur nationalité ou transmettre leur nationalité à leurs enfants.

Ce texte souligne aussi l'importance de protéger les personnes apatrides en restaurant leur dignité et, en particulier, en leur fournissant une identité et des documents. Il invite les Etats membres qui ne l'ont pas encore fait à adhérer au plus tôt à la Convention de 1954 relative au statut des personnes apatrides ainsi qu'à la Convention de 1961 sur la réduction de l'apatridie.

« Je demeure convaincu que seule une véritable coopération internationale peut permettre de réduire considérablement l'apatridie dans nos pays. C'est ensemble que nous pouvons arrêter des solutions inspirées des traités internationaux, pour mettre fin à ce fléau dans un délai de dix ans », a souligné le Président Ouattara lors de la conférence.

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres, dans ses remarques de clôture, s'est félicité de l'engagement de l'Afrique de l'Ouest pour mettre fin à l'apatridie, tout en soulignant « qu'en définitive, le concept d' « appartenance » va au-delà des textes juridiques et des pièces d'identité, et nécessite la volonté politique de promouvoir la tolérance et l'acceptation de l'autre, l'espace social et humain où tous les membres de la société peuvent être reconnus et à laquelle ils peuvent contribuer, et appartenir. »

La conférence a réuni des ministres des 15 pays de la CEDEAO ainsi que des représentants d'organisations régionales et internationales, d'agences de l'ONU, des agences humanitaires internationales, des représentants de la société civile, des défenseurs des droits de l'homme, des universitaires. Elle était conjointement organisée par le HCR et la CEDEAO. Elle avait été précédée par deux jours de réunions préparatoires.

Cette conférence s'inscrit dans le contexte de la campagne mondiale du HCR #IBelong pour éradique l'apatridie d'ici à 2024. On compterait plus de 10 millions d'apatrides à travers le monde.

Pour beaucoup, l'absence d'une nationalité rend difficile d'accéder aux droits exercés par les citoyens, y compris la liberté de mouvement et l'accès à l'éducation, les soins de santé et l'emploi. Les apatrides sont également vulnérables à la discrimination et aux abus car ils n'existent pas légalement.

« La plupart prennent pour acquis le fait d'avoir une nationalité mais pour ceux qui n'en ont pas, ou qui ne peuvent pas la prouver, il s'agit souvent d'une condamnation à une vie de discrimination, de frustration et de désespoir », a déclaré António Guterres. « Les apatrides sont comme des fantômes, ils sont forcés à vivre dans l'ombre », a ajouté Barbara Hendricks, Ambassadrice, à vie, de bonne volonté du HCR lors de son allocution.