Fermer sites icon close
Search form

Recherchez un site de pays.

Profil du pays

Site web du pays

« Gens de nulle part - Les apatrides dans le monde »

Articles et reportages

« Gens de nulle part - Les apatrides dans le monde »

L'exposition du photographe Greg Constantine sur les apatrides est présentée jusqu'au 1er juin 2015 à la Maison de la Catalanité à Perpignan, en France.
13 Mai 2015
Philippe Leclerc, Représentant du HCR en France, remercie vivement le Conseil Départemental et l'Association Culturelle Franco-Vietnamienne pour avoir permis au grand public d'appréhender la question des apatrides.

PERPIGNAN, France, 13 mai - Avoir une nationalité est un droit énoncé dans l'article 15 de la déclaration universelle des droits de l'homme. Ce droit fait pourtant encore aujourd'hui défaut à quelque 10 millions de personnes dans le monde qui répondent à la définition d'apatrides.

Ainsi aller à l'école, ouvrir un compte en banque, voyager, avoir un passeport, une carte d'identité, un certificat de naissance, un certificat de mariage, voire un certificat de décès sont des difficultés quotidiennes auxquelles sont confrontés beaucoup d'apatrides.

Dans le cadre d'une campagne de dix ans pour mettre fin à l'apatridie, le HCR a présenté, avec le soutien du Conseil départemental des Pyrénées Orientales dans le sud de la France et en partenariat avec Thithat Peel, présidente de l'association culturelle franco vietnamienne, l'exposition intitulée « Gens de nulle part, les apatrides dans le monde » du photographe Greg Constantine.

A la Maison de la Catalanité, haut lieu de culture à Perpignan, les représentants du Conseil départemental et de la mairie de Perpignan ont pris la parole pour évoquer non seulement l'histoire de la région avec la Retirada, l'exil des Républicains espagnols dans les Pyrénées-Orientales mais aussi en ayant une pensée particulière vis-à-vis de ceux et celles qui fuient les persécutions et la guerre et se retrouvent à la dérive en Mer Méditerranée mais également dans le Golfe du Bengale à l'instar des Rohingyas, minorité musulmane apatride au Myanmar.

Le vice-président du Conseil Départemental, Alexandre Reynal a dit sa fierté qu'un tel événement soit organisé dans son département et exprimé son sentiment face à ces photos qui interpellent le visiteur avec un mélange de fascination et de stupeur. Le maire adjoint de Perpignan, Pierre Esteve, s'est exprimé en ces termes pour dire son effroi pour les personnes qui vivent cette situation, en terme de statistiques, « 10 millions de personnes, cela représente la Catalanité » et d'ajouter : « Etre apatride, c'est ne pas être reconnu : quoi de plus terrible que d'être traité comme rien ».

Le photographe, Greg Constantine, présent à travers une vidéo s'est dit heureux de cette nouvelle présentation de son travail visant à donner un visage à la question de l'apatridie et se faisant le porte-voix de ces « Gens de nulle part » a notamment déclaré : « Je pense que, grâce à mon expérience de terrain sur l'apatridie, c'est là une chose essentielle que réclament les apatrides dans le monde. Ils veulent être reconnus, ils veulent une identité et ils veulent ressentir avoir le droit à des droits ».

Ce fléau touche chaque année, des dizaines de milliers d'enfants qui héritent, à la naissance, de la condition d'apatridie de leurs parents. L'apatridie peut résulter d'une discrimination doublée d'une privation arbitraire de nationalité, d'une cession de territoires, de mauvaises pratiques d'enregistrement de l'état civil, de l'impossibilité de se procurer des documents prouvant sa nationalité ou de lacunes des législations sur la nationalité.

Philippe Leclerc, représentant du HCR en France, et ancien responsable de l'unité de l'apatridie au siège du HCR a exprimé ses vifs remerciements au Conseil départemental et rappelé combien il est important de comprendre le monde tel qu'il est pour pouvoir répondre aux situations de réfugiés et d'apatridie : « Toutes ces photos recouvrent des réalités d'apatridie très particulières qui ont souvent à leur origine des discriminations et sont le résultat de processus historiques, mais il n' y a pas de fatalité de l'apatridie et le HCR à travers sa campagne de 10 ans s'emploiera avec tous les hommes et les femmes de bonne volonté à contribuer à résoudre les situations politiques et juridiques qui permettront d'éradiquer l'apatridie ».

Thithat Peel, ancienne réfugiée et fonctionnaire du HCR, a été la cheville ouvrière de cet événement et n'a pas hésité à lancer un vibrant appel aux habitants de Perpignan et de la région du Languedoc-Roussillon afin d'exprimer leur solidarité envers les apatrides et les réfugiés et a appelé notamment les municipalités à accueillir des réfugiés syriens dans le cadre du programme d'admission humanitaire mis en oeuvre par le HCR et la République française « Ensemble nous pouvons faire quelque chose et compter sur la solidarité dans les Pyrénées Orientales ».

Enfin, le témoignage à chaud inscrit au livre d'or de l'exposition dénote tout simplement le ressenti des visiteurs : « Derrière ces magnifiques photos, il ne faut pas oublier ce terrible désarroi de n'appartenir à aucun pays. Merci pour ces quelques instants de réflexion ».

Cette exposition est présentée à la Maison de la Catalanité, à Perpignan, jusqu'au 1er juin 2015.

Rejoignez notre campagne mondiale J'Existe pour mettre fin à l'apatridie.

Visionnez le film d'animation du HCR pour aider à éradiquer l'apatridie.

http://kora.unhcr.org/le-hcr-lance-un-film-danimation-sur-lapatridie/

Par Fadma Moumtaz, Perpignan, France