Fermer sites icon close
Search form

Recherchez un site de pays.

Profil du pays

Site web du pays

Malala lance une mise en garde sur la pénurie de fonds pour l'éducation des réfugiés syriens

Articles et reportages

Malala lance une mise en garde sur la pénurie de fonds pour l'éducation des réfugiés syriens

La lauréate du prix Nobel de la paix met à profit sa visite au camp d'Azraq en Jordanie, pour exhorter la communauté internationale à mieux financer l'éducation des réfugiés syriens.
13 Juillet 2015 Egalement disponible ici :
La lauréate du prix Nobel de la paix Malala visite le camp de réfugiés d'Azraq et s'entretient avec Muzon, qui défend également l'accès à l'éducation pour les réfugiés.

CAMP DE REFUGIES D'AZRAQ, Jordanie, 13 juillet (HCR) - La communauté internationale doit augmenter d'urgence le financement de l'éducation pour les réfugiés syriens afin d'éviter une génération perdue résultant de la guerre civile dans le pays, a déclaré la militante pour l'éducation Malala Yousafzai lundi (13 juillet).

La lauréate du prix Nobel de la paix était au deuxième jour de sa visite pour rencontrer des enfants de réfugiés syriens au Liban et en Jordanie. Cette visite coïncide avec son 18e anniversaire.

« L'éducation est un droit humain fondamental pour chaque enfant. Etre un réfugié ne devrait pas être une excuse pour dire que l'éducation de cet enfant est impossible », a déclaré Malala lors d'une conférence de presse au camp d'Azraq, où sont actuellement accueillis plus de 20 000 réfugiés syriens.

« Il y a des pays riches dans ce monde qui peuvent se permettre de dépenser de l'argent pour les armes, pour la guerre en Syrie… mais quand il s'agit d'éducation, la plupart d'entre eux sont très avares », a-t-elle indiqué.

Les agences des Nations Unies et leurs partenaires ONG ont lancé un appel de fonds d'un montant de 4,53 milliards de dollars en 2015 pour fournir une aide humanitaire et de développement à plus de quatre millions de réfugiés syriens ainsi qu'aux pays et communautés voisins qui les accueillent. Moins d'un quart de ce montant avait été reçu à la fin mai, ce qui menace l'aide et les services essentiels.

Sur la somme recherchée de 455 millions de dollars pour l'éducation en 2015, seulement 129 millions de dollars ont été reçus. Cette pénurie de fonds chronique rendra impossible de fournir une éducation aux 752 000 enfants réfugiés syriens dans la région et aujourd'hui déscolarisés.

Le Représentant du HCR en Jordanie, Andrew Harper, a déclaré que ce manque de financement a déjà eu un effet négatif sur la scolarisation des réfugiés syriens en Jordanie.

« Nous devons actuellement réduire l'aide en raison de l'absence de soutien des bailleurs de fonds et, de ce fait, environ 20 pour cent des enfants anciennement scolarisés ne le sont plus à ce jour », a-t-il expliqué.

« Malheureusement, nous pensons qu'ils travaillent actuellement voire, dans certains cas, les filles sont forcées à un mariage précoce. Nous ne devrions pas le permettre », a-t-il ajouté.

Durant sa visite à Azraq, Malala a annoncé une subvention de 250 000 dollars allouée par son organisation à but non lucratif, le Fonds Malala, pour fournir un tutorat et un soutien scolaire aux adolescentes dans le camp. Le financement sera versé conjointement au HCR et à l'UNICEF. D'autres initiatives visent à aider de jeunes réfugiés à préparer leurs examens d'entrée à l'université.

Malala s'est également rendue dans l'abri d'une réfugiée syrienne de 16 ans, Muzon, elle-même ardent défenseur de l'éducation dans le camp, particulièrement pour les jeunes filles.

Muzon, qui s'était rendue à Oslo en décembre 2014 pour assister à la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix à Malala, a expliqué quel message elle enverrait à la communauté internationale en faveur des enfants dans le camp.

« Je voudrais qu'ils sachent que même si nous avons déjà beaucoup souffert, les enfants ici dans les camps continuent de se battre pour leur éducation », a-t-elle indiqué. « Ils veulent apprendre, ils veulent être de meilleures personnes et ils veulent un meilleur avenir que leur passé. »

Par Charlie Dunmore au camp de réfugiés d'Azraq, Jordanie