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Des milliers de nouveaux déplacés par Boko Haram au Niger

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Des milliers de nouveaux déplacés par Boko Haram au Niger

Des attaques commises par des insurgés de Boko Haram ont généré environ 100 000 nouveaux déplacés au sud-est du Niger. Le HCR fait son possible pour aider les déracinés.
19 Janvier 2016 Egalement disponible ici :
Des réfugiés dans un abri de fortune au bord de la route à l'est de Diffa, au Niger.

Genève, 19 janvier (HCR) - Le HCR et ses partenaires font leur possible pour venir en aide à environ 100 000 personnes poussées à fuir leurs foyers ces dernières semaines dans la région de Diffa, au sud-est du Niger, lors d'attaques commises par des insurgés nigérians de Boko Haram.

Selon l'équipe du HCR au Niger, la situation est très grave avec de sévères pénuries de logement et d'articles d'aide de première nécessité pour les personnes déracinées, y compris des villageois, des personnes déplacées internes au Niger et des personnes qui ont été déracinées à plusieurs reprises.

Ces attaques ont également eu un impact sur des réfugiés nigérians qui séjournaient dans des familles hôtes ou dans des sites de déplacés sur une bande de terre longue de 10 à 30 kilomètres entre la rivière Komadougou et la route nationale n°1 au Niger. Quelque 170 villages se sont vidés de leurs habitants dans la région de Diffa.

« Le HCR réoriente les ressources disponibles pour répondre aux besoins urgents en termes de logement et d'autres formes d'assistance. Le HCR demande aux donateurs un soutien supplémentaire pour aider cette population vulnérable à Diffa », a déclaré le porte-parole du HCR Adrian Edwards aux journalistes lors d'un point de presse à Genève mardi (19 Janvier).

Adrian Edwards a souligné que les autorités s'attendent encore davantage de personnes qui fuiront la région frontalière instable lors du retour de la saison sèche d'ici quelques semaines et lors de la reprise des opérations militaires nigérianes dans cette zone.

Les personnes nouvellement déplacées ont trouvé refuge le long de la route nationale n°1 du Niger, qui relie la capitale Niamey à l'est du pays. L'armée du Niger n'a pas été en mesure d'assurer la protection des villages et des sites de déplacés car ils sont dispersés sur une vaste distance et que les attaques surviennent généralement la nuit.

Beaucoup parmi les personnes nouvellement déplacées ont trouvé refuge à Koublé. Ce village est situé à environ 910 kilomètres à l'est de Niamey sur la route nationale n°1 et compte habituellement une population de 300 habitants. Une équipe du HCR s'y est rendue la semaine dernière et a trouvé une population mixte de réfugiés nigérians, de villageois locaux et de personnes déplacées internes.

Les autorités locales ont récemment mené un enregistrement provisoire à Koublé, ce qui a permis de déterminer le nombre de personnes déplacées qui y sont arrivées depuis novembre 2015 à plus de 10 000 personnes originaires de 20 villages, y compris des réfugiés nigérians ayant fui leurs maisons depuis 2013.

A Koublé, comme ailleurs sur un tronçon de 100 kilomètres de la route n°1, les personnes déracinées vivent dans des abris de fortune le long de l'autoroute. Des familles nouvellement arrivées n'ont accès qu'à très peu d'installations d'assainissement et doivent effectuer de longues distances à pied pour aller chercher de l'eau à des points de distribution.

En tant que partenaire de l'aide humanitaire, Médecins Sans Frontières fournit des soins de santé et des installations d'assainissement, mais a besoin de davantage de soutien. De nombreux enfants ne sont pas scolarisés. Le Programme alimentaire mondial répond actuellement à la demande alimentaire dans la région de Diffa. Il y a des besoins urgents d'autres formes d'aide, notamment de logements décents.

« L'aide est nécessaire de toute urgence et le HCR a proposé de procéder à un enregistrement plus complet, ce qui aidera à déterminer les besoins, d'autant que de nombreux réfugiés et d'habitants ont été déplacés à plusieurs reprises ces derniers mois et qu'ils pourraient avoir été comptés deux fois ou pas du tout », a déclaré Adrian Edwards.

Fournir une assistance et un abri est d'autant plus difficile que les gens vivent dans des sites spontanés plutôt que dans des camps, où la sécurité est mieux assurée et où l'accès à l'eau, aux soins de santé et aux installations sanitaires est plus facile d'accès. Actuellement, le HCR et ses partenaires sont confrontés à des difficultés d'adaptation en fonction des besoins.

Le conflit au nord-est du Nigéria a forcé plus de 220 000 personnes à trouver refuge dans les pays voisins depuis 2013, y compris 138 300 au Niger (ce sont des ressortissants du Nigéria et du Niger). Plus de 2,2 millions de personnes sont également déplacées internes, essentiellement dans les régions de l'Adamaoua, de Borno et de Yobé. Au Niger, des incursions rebelles ont déplacé environ 50 000 personnes dans le pays, mais ce chiffre est susceptible de changer.

Au Niger, l'opération du HCR est financée à 49 pour cent avec 24,9 millions de dollars reçus alors que les besoins globaux s'élèvent à 51 millions de dollars.