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Le HCR alerte sur les dangers des traversées maritimes depuis la corne de l'Afrique

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Le HCR alerte sur les dangers des traversées maritimes depuis la corne de l'Afrique

Malgré la guerre civile au Yémen, 92 446 personnes y sont arrivées par bateau en 2015, dont 95 d'entre elles ont péri durant cette tentative, et 36 autres depuis début janvier 2016.
19 Janvier 2016 Egalement disponible ici :
Des bateaux sur la rive le long de Bab el-Mandeb, le détroit qui sépare l'Afrique de la péninsule arabique. La zone est clôturée pour empêcher l'accès aux passeurs et aux kidnappeurs.

Genève, 19 janvier (HCR) - Malgré le conflit en cours au Yémen, des milliers d'Ethiopiens et de Somaliens continuent d'effectuer la périlleuse traversée, qui a déjà causé la mort d'au moins 36 personnes cette année, prévient le HCR.

Selon les toutes dernières statistiques sur les arrivées par la mer, quelque 92 446 personnes sont arrivées au Yémen par bateau en 2015. C'est l'un des totaux annuels les plus élevés qui ont été enregistrés au cours de la dernière décennie. Au moins deux tiers d'entre elles sont arrivées depuis mars 2015, date de l'éruption du conflit.

Avec 95 décès signalés, 2015 est la deuxième année la plus meurtrière jamais enregistrée à ce jour. Après la mort de 36 personnes au cours d'un incident survenu le 8 janvier 2016, le HCR renouvelle aujourd'hui sa mise en garde à l'attention des personnes qui envisagent la traversée malgré les dangers de ce voyage.

« Les chiffres sont inquiétants », a déclaré le porte-parole du HCR Adrian Edwards aux journalistes lors d'un point de presse à Genève mardi (19 janvier). « Des personnes continuent d'arriver malgré l'escalade sans précédent du conflit interne au Yémen et davantage continuent tragiquement de perdre la vie durant leur tentative de traversée à bord d'embarcations de fortune surpeuplées », a-t-il ajouté.

Le HCR avait commencé l'enregistrement systématique des arrivées au Yémen en 2006. A ce jour, seulement les années 2011 (103 154) et 2012 (107 532) avaient été le théâtre d'arrivées plus élevées d'Ethiopiens et de Somaliens au Yémen qu'en 2015. Près de 90 pour cent (82 268) des arrivants en 2015 étaient originaires de l'Ethiopie.

Le HCR en Somalie et ses partenaires travaillent avec la communauté internationale et les autorités somaliennes pour améliorer les conditions socio-économiques, politiques et sécuritaires en Somalie ainsi que rechercher activement des solutions durables pour les réfugiés, les rapatriés et les personnes déplacées internes.

Ces efforts visent à fournir une alternative aux Somaliens qui entreprennent la périlleuse traversée vers le Yémen. Le nombre de Somaliens ayant effectué le voyage vers le Yémen l'an dernier se compare au chiffre de 2008 qui s'élevait à un peu plus de 33 000 personnes.

La plupart des arrivées en 2015 sont survenues le long des côtes de la mer d'Arabie, plutôt que celle de la mer Rouge où, dans les années précédentes, la majorité des arrivées avaient été enregistrées et où les réseaux de passeurs et de trafiquants étaient actifs. Depuis l'escalade du conflit en mars 2015, une partie plus intense du conflit s'est concentrée dans le gouvernorat de Taizz le long de la côte de la mer Rouge, ce qui pourrait expliquer ce changement dans les itinéraires de traversée.

Les partenaires du HCR continuent de patrouiller le long de la côte de la mer d'Arabie et de fournir des abris, de la nourriture et des soins médicaux aux personnes secourues en mer ou à leur arrivée par leurs propres moyens. Les personnes en quête de protection internationale sont orientées vers les bureaux du HCR dans le pays. En raison de la poursuite du conflit le long de la côte de la mer Rouge, le partenaire du HCR a dû fermer temporairement son centre de transit et la clinique adjacente à Bab el-Mandeb.

Beaucoup de nouveaux arrivants sont mal informés sur la gravité du conflit. Ils estiment que la situation est devenue relativement calme dans certains des gouvernorats du sud, ou alors ils se réfèrent à des rumeurs faisant état d'une amélioration de l'accès vers les pays du Golfe voisins.

Les nouveaux arrivants sont confrontés à des restrictions de mouvement au Yémen. Certains auraient été pris dans le conflit et tués. Les opportunités de revenus et les services disponibles ont diminué. Des gangs organisés et des passeurs continuent d'opérer le long de la côte de la mer Rouge.

« Le HCR et ses partenaires dans la corne de l'Afrique conseillent les personnes qui envisagent la traversée sur les dangers inhérents du voyage, les réalités de la situation sur le terrain au Yémen et sur les options d'assistance et d'asile à leur disposition », a déclaré Adrian Edwards.

Le conflit continue de faire rage dans le pays et les Yéménites en sont les premières victimes, avec désormais plus de 2,5 millions de personnes déplacées internes. Malgré les contraintes d'accès et de sécurité du personnel humanitaire, le HCR est venu en aide à plus de 280 000 Yéménites déplacés internes avec des articles ménagers de première nécessité et du matériel d'abri en 2015.

Le Yémen accueille également plus de 266 000 réfugiés, parmi lesquels 250 000 sont des Somaliens. Parallèlement, plus de 168 000 personnes ont fui vers des pays voisins du Yémen depuis mars.