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Un projet de café en Californie porteur d'espoir pour les réfugiés

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Un projet de café en Californie porteur d'espoir pour les réfugiés

Le projet Barista offre une formation et des possibilités d'emploi à de nouveaux arrivants dans la région de la baie de San Francisco.
27 Juillet 2016 Egalement disponible ici :
Samiullah Haidari, un refugié afghan, travaille au Blue Bottle Coffee Shop à San Francisco.

La préparation d'un flat white dans un café de San Francisco n'était pas ce que Samiullah Haidari avait prévu de faire après son arrivée aux États-Unis en tant que réfugié afghan.


« J'aimerais créer ma propre entreprise, peut-être un restaurant, mais je dois bien commencer quelque part et ici j'apprends à connaître la culture du café en Amérique », a déclaré Samiullah Haidari, 20 ans, qui a commencé à travailler dans un café de San Francisco en juin après avoir terminé la formation de barista.

Le programme est dirigé par les fondateurs d'une organisation à but non lucratif baptisée 1951 Coffee Company, située à Berkeley. Cette organisation offre de la formation et des possibilités d'emploi à des réfugiés installés dans la région de la baie de San Francisco.

« Nous voulons aider les réfugiés à décrocher des emplois car ils font face à tant d'obstacles, comme la culture et la langue, lorsqu'ils essaient de postuler, de passer des interviews et de se faire remarquer par un employeur », a expliqué Doug Hewitt, cofondateur de l'entreprise.

M. Hewitt et sa partenaire, Rachel Taber, ont eu cette idée lorsqu'ils travaillaient ensemble au bureau du Comité international de secours (IRC) à Oakland, Californie.

Doug Hewitt, co-fondateur de l'organisation 1951 Coffee Company, enseigne aux réfugiés comment produire différentes boissons au café et devenir baristas.

Au cours de son travail dans cette organisation, Mme Taber a rencontré une jeune famille syrienne dont les membres essayaient de recommencer leur vie. Le père était très instruit, mais il a dû se résigner à accepter un emploi au salaire minimum.

« J'ai sympathisé avec la famille et c'est alors que j'ai pensé à toutes les ressources que j'avais à ma disposition et qui manquaient à cette famille », a expliqué Rachel Taber, 28 ans.

« Au moment où nous mettions la dernière main aux plans et signions le bail avec l'église, la crise des réfugiés commençait à peine en Europe »,

Plusieurs mois plus tard, en mars 2015, un ami a mentionné à Mme Taber que le salon étudiant de la First Presbyterian Church de Berkeley n'était pas utilisé. Cette dernière s'est dit que l'espace pourrait servir de café. Elle s'est adressée à Doug Hewitt, qui avait été torréfacteur avant de travailler à l'IRC.

« Au moment où nous mettions la dernière main aux plans et signions le bail avec l'église, la crise des réfugiés commençait à peine en Europe », a indiqué Doug Hewitt. « Alors que nous travaillions avec des réfugiés depuis des années ».

Le nom de l'organisation rend hommage à la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, un document juridique signé par 144 pays qui définit le terme « réfugié » et décrit les droits des déplacés, ainsi que les obligations juridiques des États en matière de protection de ces personnes.

Samiullah utilise les compétences qu'il a récemment apprises au cours d'un programme de formation de barista à Oakland, en Californie.

Le café de Berkeley doit ouvrir ses portes en septembre, lorsque les rénovations seront achevées, mais entre-temps Mme Taber et M. Hewitt ont commencé à diriger le programme de formation au café-bar de la Regeneration Church à Oakland. Depuis le 1er juillet, 19 étudiants – d'Afghanistan, d'Érythrée, de Somalie, du Vietnam, du Pakistan, du Guatemala, de Mongolie et du Myanmar – ont suivi le cours de 40 heures.

Le programme de formation comprend la préparation du café et des boissons à base d'expresso, l'hygiène et le service à la clientèle. Rachel Taber a précisé que le programme respecte les normes de la Specialty Coffee Association of America, une association corporative à but non lucratif qui compte des membres dans plus de 40 pays.

« Nous buvons du thé en Afghanistan », a expliqué Samiullah Haidari. « La préparation de tous de ces différents cafés était quelque chose de nouveau pour moi ».

« Nous buvons du thé en Afghanistan. La préparation de tous de ces différents cafés était quelque chose de nouveau pour moi ».

Thanh Tran, une demandeuse d'asile de 31 ans du Vietnam, était designer d’intérieurs à Ho-Chi-Minh-Ville. « Je n'ai jamais préparé une tasse de café au Vietnam », a-t-elle dit. « Sans formation, je n'aurais su utiliser aucune de ces machines », a-t-elle ajouté, en pointant vers une machine à expresso ultramoderne.

Point tout aussi important, le programme de formation met en rapport les diplômés avec les employeurs.

« Nous parlons à des propriétaires et à des gérants de café pour recommander nos diplômés et faire connaître leur personnalité, leur culture et leur potentiel », a indiqué M. Hewitt. « C'est comme une recommandation, ce que les réfugiés nouvellement arrivés ont quelquefois du mal à obtenir ».

Les participants n'aspirent pas tous à devenir baristas, mais les deux partenaires estiment que la formation, l'esprit communautaire et le soutien qu'ils offrent pourraient aider les réfugiés et les demandeurs d'asile à gagner suffisamment d'assurance pour solliciter d'autres emplois.

En juin, Samiullah Haidari a obtenu une interview à San Francisco chez un torréfacteur et détaillant haut de gamme, Blue Bottle Coffee Company, dont le siège social est en Californie. Une ancienne camarade de classe de la 1951 Coffee Company l'a accompagné.

« C'était la première fois que j'allais en ville et je craignais de ne pas trouver l'endroit et je m'inquiétais de l'interview, mais elle est venue avec moi », a expliqué Samiullah Haidari, qui a étudié l'anglais et les affaires à Kaboul. Son père travaillait là-bas comme chauffeur pour l'ambassade américaine, a-t-il raconté, mais sa famille a commencé à recevoir des menaces en raison du travail de son père. Le jeune réfugié est arrivé dans la région de la baie avec ses parents et sa fratrie en avril.

L'établissement de relations entre les réfugiés et les collectivités où ils vivent est essentiel au processus d'installation, a déclaré Rachel Taber. Doug Hewitt et elle-même ont conçu leur café avec l'idée de sensibiliser les clients aux parcours difficiles que tant de réfugiés ont dû effectuer pour trouver la sécurité et prendre un nouveau départ dans leur vie.