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Vive inquiétude pour les habitants d'Alep confrontés aux toutes dernières violences

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Vive inquiétude pour les habitants d'Alep confrontés aux toutes dernières violences

De nouveaux combats menacent la vie de centaines de milliers de personnes. Des pénuries de nourriture et de médicaments ainsi que des déplacements massifs de populations sont à craindre.
9 Août 2016 Egalement disponible ici :
Des enfants syriens déplacés internes jouent dans les rues d'Alep, novembre 2014, photo d'archive.

DAMAS, Syrie - L'intensification des combats à Alep ces derniers jours a coupé l'accès humanitaire à la plupart des quartiers de la ville, ce qui provoque des pénuries de nourriture, de médicaments et d'autres articles de première nécessité. Par ailleurs, la vie de centaines de milliers de civils est menacée.

La plus importante ville de Syrie a été le théâtre d’une vague de bombardements la semaine dernière pour la reprise de son contrôle. Au moins 235 personnes ont perdu la vie et des dizaines d’autres ont été blessées, y compris des femmes enceintes et des enfants, selon la sécurité civile et les agences humanitaires.

Alep, l'une des villes les plus anciennes et les plus emblématiques de la planète, était le centre économique de la Syrie et concentrait la population la plus importante du pays avant la guerre. Depuis le début de la bataille d’Alep en juillet 2012, la ville a subi une destruction massive et elle est actuellement divisée entre l'ouest, aux mains des forces gouvernementales et l'est, qui est tenu par les rebelles.

La violence a endommagé les infrastructures civiles essentielles, y compris des hôpitaux ainsi que les réseaux d'eau et d'électricité de la ville. De ce fait, les habitants ont un accès limité aux soins médicaux et ils n’ont ni électricité ni eau.

« Nous sommes extrêmement préoccupés par la situation de danger menaçant les civils à Alep. »

L'accès humanitaire aux quelque 250 000 à 275 000 civils pris au piège dans l’est d’Alep est coupé depuis début juillet, après que des combats aient fermé la principale voie d'accès dans et hors de cette zone.

Les organisations humanitaires ont signalé que des vivres ont toutefois pu être livrés aux personnes prises au piège dans l'est ces 48 dernières heures. Toutefois, la pénurie aurait conduit à un rationnement de l'approvisionnement, à un manque d'accès aux produits frais ainsi qu’à une flambée des prix des denrées alimentaires et d'autres articles de première nécessité.

Parallèlement, de violents combats survenus ces derniers jours ont également coupé la principale voie d'accès utilisée par les agences des Nations Unies pour fournir de l’aide aux civils dans la partie ouest de la ville, faisant craindre pour les civils dans toute la ville qu’ils ne puissent plus recevoir aucune assistance.

« Nous sommes profondément préoccupés par la situation de danger menaçant des centaines de milliers de civils à Alep, dans l'est et l'ouest de la ville ainsi que dans les villages environnants. Ils sont pris au piège dans un conflit qui leur a déjà tant couté », a déclaré Sajjad Malik, Représentant du HCR en Syrie.

« Nous avons reçu des informations de la part de nos collègues sur des pénuries de nourriture ou de médicaments qui affectent toutes les parties de la ville. Sans accès humanitaire, la situation ne fera que se détériorer », a ajouté Sajjad Malik. « Nous appelons toutes les parties au conflit à respecter et à protéger la vie des civils, les travailleurs humanitaires, les installations médicales, les écoles, les infrastructures pour la distribution d'eau, et à permettre aux organisations humanitaires d'exercer leurs fonctions en toute sécurité. »

« Nous avons vécu l’horreur des bombardements ... et maintenant c’est à nouveau le cas. »

Les Nations Unies ont exhorté toutes les parties concernées opérant à Alep à accepter une cessation des hostilités pour permettre un accès humanitaire soutenu. Au minimum, les Nations Unies exigent 48 heures de pause humanitaire ou un cessez-le-feu à part entière pour que l’ONU et ses partenaires aient un accès sûr, régulier et durable aux personnes prises au piège derrière les lignes de front.

Les récents combats ont entraîné le déplacement forcé de milliers de personnes, selon le personnel du HCR à l'intérieur d'Alep. La majorité a fui les quartiers 1070 et Riyadah. Alors que beaucoup sont désormais hébergés chez des familles d'accueil dans d'autres parties de la ville, des milliers d’autres campent dans des mosquées, des jardins publics ou dans la rue.

Le HCR fait son possible pour fournir des articles domestiques et du matériel d’abri, y compris des matelas, des couvertures et d'autres produits de première nécessité aux personnes récemment déplacées, parallèlement aux distributions de vivres et d'eau potable ainsi qu’à la fourniture de soins de santé par d'autres agences des Nations Unies.

Un résident déplacé dans l'ouest d'Alep a décrit la peur et le désespoir envahissant la ville après cette toute dernière vague de violence.

« Ces dernières années, nous avons été témoins de combats qui équivalent à une guerre totale. Nous avons vécu l’horreur des bombardements, des affrontements armés, des enlèvements, des voitures piégées, des snippers et des tirs, et maintenant c’est à nouveau le cas », a-t-il déclaré au HCR.