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Le HCR, choqué par les décès dans un naufrage au large de l'Egypte

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Le HCR, choqué par les décès dans un naufrage au large de l'Egypte

Les autorités égyptiennes ont sauvé 150 personnes dont des Soudanais, des Erythréens et des Somaliens après le naufrage d'un bateau au large de Rosetta. Au moins 42 corps auraient par ailleurs été repêchés.
23 Septembre 2016 Egalement disponible ici :
Des réfugiés et des migrants fuyant la pauvreté et les troubles sociaux en Egypte, en Somalie, au Yémen, au Soudan, en Erythrée et en Sierra Leone arrivent à Port Augusta, en Sicile. Photo d'archive de mai 2016.

GENÈVE – Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est profondément attristé par les pertes de vies après un nouveau naufrage en Méditerranée, cette fois-ci au large de Rosetta, en Egypte. Selon nos informations, le bateau transportait environ 450 personnes.

Au moins 42 corps auraient été repêchés et 150 personnes ont été secourues lors d’une opération menée par les autorités égyptiennes avec l’aide de l’armée et de la marine, a déclaré le porte-parole du HCR William Spindler lors d’un point de presse à Genève ce vendredi (23 septembre).

Parmi les personnes secourues, 43 n’étaient pas égyptiennes, dont 26 Soudanais, 13 Erythréens, deux Somaliens, un Syrien et un Ethiopien.

« Les autorités égyptiennes ont ordonné à la police d’arrêter les passeurs responsables des décès, d’ouvrir une enquête sur cet accident et de fournir les soins nécessaires aux survivants », a indiqué William Spindler aux journalistes au Palais des Nations.

L’Egypte est depuis longtemps une terre d’asile pour les réfugiés et constitue dans le même temps un itinéraire traditionnel de migration irrégulière vers l’Europe par la mer.

Depuis 2014, il y a eu une augmentation régulière du nombre d’interceptions de réfugiés et de migrants tentant de quitter l’Egypte de façon irrégulière. Jusqu’à présent en 2016, plus de 4 600 ressortissants étrangers, en majorité Soudanais, Somaliens, Erythréens et Ethiopiens, ont été arrêtés pour tentative de départ irrégulier depuis la côte nord, soit 28% de plus que pour toute l’année 2015. Les chiffres de 2015 étaient également supérieurs à ceux de 2014.

Le nombre total d’arrivées irrégulières par la mer Méditerranée en Italie a été stable sur les huit premiers mois de l’année 2016, soit 115 068, par rapport aux 116 149 sur la même période en 2015.

La proportion de départs de l’Egypte vers l’Italie a été variable mais est passée de 5% au 31 juillet 2015 à 9% au 31 juillet 2016. Sur l’itinéraire entre l’Egypte et l’Italie, un nombre très important de mineurs non accompagnés a été enregistré.

« L’augmentation des flux migratoires mixtes à travers l’Egypte constitue une préoccupation majeure pour le HCR. Le danger de mort auquel les réfugiés et les migrants sont confrontés sur les routes empruntées par les passeurs en Méditerranée a augmenté », a déclaré William Spindler.

Le nombre total de traversées de la Méditerranée cette année est 42% plus bas qu’au cours de la même période l’année dernière, soit 300 000 contre 520 000, principalement en raison de la diminution du nombre de traversées vers la Grèce.

Toutefois, le nombre de personnes décédées ou portées disparues jusqu’à présent (3 498) n’est inférieur que de 8% au nombre total de victimes pour toute l’année 2015, soit 3 771.

« A ce rythme, 2016 sera l’année la plus meurtrière jamais connue en mer Méditerranée », a déploré William Spindler.

En attendant, le HCR en Egypte a observé que beaucoup de réfugiés et de migrants utilisaient sans doute l’Egypte comme un pays de transit, ce qui souligne la nécessité de s’attaquer aux causes profondes des migrations mixtes dans leurs pays d’origine.

Le HCR coopère étroitement avec les autorités pour vérifier à quel titre les réfugiés et les demandeurs d’asile détenus sont enregistrés et faciliter leur libération rapide.  

Le gouvernement égyptien libère généralement les personnes enregistrées auprès du HCR après une détention de 15 jours en moyenne, conformément à ses obligations internationales visant à protéger le droit des personnes fuyant les conflits et les persécutions.

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés a observé que beaucoup tentaient de repartir peu après leur libération. Les personnes non enregistrées auprès du HCR risquent d’être expulsées et le HCR s’inquiète qu’il puisse encore y avoir des demandeurs d’asile parmi eux et réclame d’avoir accès à eux.

Pendant leur détention, le HCR et ses partenaires leur fournissent aussi tous les produits de base comme la nourriture et le soutien médical.

Au 31 août, 187 838 réfugiés et demandeurs d’asile étaient enregistrés auprès du HCR en Egypte. La majorité, soit 116 175 personnes ou 62 % du total, était des Syriens, suivis de 31 200 Soudanais, 10 941 Ethiopiens, 7 254 Somaliens et 7 000 Iraquiens.