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Au Tadjikistan, un nouvel avenir pour des réfugiés afghans grâce au HCR et à l'Hôtel Sheraton

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Au Tadjikistan, un nouvel avenir pour des réfugiés afghans grâce au HCR et à l'Hôtel Sheraton

Le partenariat novateur entre le HCR et l'Hôtel Sheraton aide les réfugiés à acquérir des compétences professionnelles.
25 Octobre 2017 Egalement disponible ici :
Nargis, une réfugiée afghane, sert un client à l'Hôtel Sheraton de Douchanbé.

Douchanbé, Tadjikistan – De jeunes réfugiés traversent le foyer luxueux et les cuisines étincelantes de l’Hôtel Sheraton à Douchanbé, la capitale du Tadjikistan, où ils acquièrent les bases des professions de l’hôtellerie dans un hôtel cinq étoiles de renom.

Nargis Alinazar Timuri, une réfugiée afghane déterminée de 27 ans a été affectée au service d'entretien ménager.

« Après la première journée, je ne parvenais pas à dormir ; j'étais tellement impatiente ! », raconte-t-elle. « J'essaye de mémoriser ce qui se passe chaque jour, pour ne pas oublier toutes les instructions et tout ce qui est important pour l'entretien ménager. Vous saviez qu'il y a une technique spéciale pour faire les lits ? Les clients de l'hôtel apprécient énormément un lit joliment fait. »

Nargis a passé son enfance en exil au Pakistan, où elle a obtenu d’excellents résultats en fin de secondaire. En 2005, sa famille a rejoint la vague de rapatriés en Afghanistan ; là, elle a commencé un diplôme en administration des affaires. Mais en 2014, avec la montée de l’insécurité, elle a été contrainte à abandonner ses études et à fuir avec sa famille vers le Tadjikistan voisin.

« Après la première journée, je ne parvenais pas à dormir ; j'étais tellement impatiente ! »

Le Tadjikistan est le pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés dans la région de l'Asie Centrale, dont principalement 3 000 personnes originaires de l'Afghanistan voisin. Les réfugiés afghans trouvent ici la même langue, la même religion et la même culture que celles des communautés qui les accueillent. Cela facilite la cohésion sociale et l’intégration dans la vie locale. Malgré cela, les réfugiés sont confrontés à une situation économique fragile et à une grande concurrence pour le nombre limité d'emplois disponibles.

Les opportunités de subsistance destinées tant aux réfugiés afghans qu'aux communautés locales peuvent stimuler l'économie locale et favoriser simultanément une coexistence pacifique.

L'organisation partenaire du HCR Refugee Children and Vulnerable Citizens (RCVC) a fini par trouver un emploi de formatrice à Nargis au centre de formation pour adultes du Ministère du Travail, de l'Immigration et de l'Emploi. Elle a également donné cours au centre communautaire de Vahdat, une petite ville située à 20 km de Douchanbé et où résident la majorité des réfugiés. Lorsque l'Hôtel Sheraton a lancé le programme de stage, Nargis n'a pas hésité une seconde.

Ce programme novateur lancé conjointement par le HCR et l'Hôtel Sheraton propose aux stagiaires d'acquérir de l'expérience dans les secteurs du tourisme et de l'hôtellerie, et aide ainsi tant les réfugiés que la population locale à affronter la concurrence sur le marché du travail. Ce stage de formation de quatre mois est organisé deux fois par an. À l'issue de leur formation, les stagiaires obtiennent un certificat d'accréditation.

Nargis a fui l'Afghanistan deux fois et a été contrainte d'abandonner ses études.

Nargis est l'une des cinq réfugiés sélectionnés pour ce programme pilote de stage aux côtés de cinq jeunes Tadjiks. Leur petit groupe sera formé aux secrets de l'hôtellerie de haut de gamme — du plus haut niveau de l'entretien ménager et de la restauration gastronomique, aux notions de base de gestion.

« Je me suis dit : j'ai l'occasion de me former dans un hôtel international », raconte Nargis. « Cela pourrait m'ouvrir des portes pour l'avenir, peut-être même un emploi dans un hôtel ailleurs dans le monde. »

Le secteur du tourisme du Tadjikistan se développe d'année en année et ce nouveau partenariat exploite les opportunités d'un marché émergeant, en préparant les futurs professionnels du secteur.

« Cette initiative importante marque plus qu'un partenariat stratégique et novateur. Elle pose les jalons d'une meilleure coopération future entre les deux parties », a déclaré Vito Trani, le représentant du HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, au Tadjikistan. « À une époque où les donateurs réduisent leurs financements aux agences humanitaires, il est impératif d'explorer de nouveaux partenariats avec le secteur privé et de prendre toutes les mesures nécessaires pour améliorer l'impact de nos activités de terrain sur la vie des bénéficiaires, ce qui renforcera à terme leurs moyens de subsistance et leurs capacités d'autosuffisance. »

« Cela pourrait m'ouvrir des portes pour l'avenir. »

Les stagiaires passent successivement dans différents services, afin de découvrir tous les aspects de la gestion hôtelière. Après quelque deux mois de stage, Nargis a fait de grands progrès. Elle a appris successivement le nettoyage, la préparation des chambres, la préparation de repas et l'accueil des clients à la réception de l’hôtel.

« Ce partenariat entre l'Hôtel Sheraton de Douchanbé et le HCR au Tadjikistan est la première étape d'un projet pilote qui profitera, à notre avis, aux jeunes passionnés par le secteur du tourisme, locaux tadjiks et réfugiés confondus », a déclaré Toni Toshev, Directeur général de l'Hôtel Sheraton de Douchanbé. « Il contribuera certainement à ouvrir des portes dans le secteur du tourisme en plein essor. »

Bien qu'elle ait été déracinée à deux reprises, Nargis n'a jamais baissé les bras. Comme ses collègues stagiaires, elle fait tout ce qu'elle peut pour réussir et être indépendante.

« Un jour, peut-être, je pourrai aider des jeunes filles comme moi à aller de l'avant, tout spécialement en matière de formation », dit-elle en souriant. « C'est tellement important d'avoir l'occasion d'acquérir de nouvelles compétences, en particulier pour les jeunes filles et les femmes réfugiées. »