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Lors de son hommage au Canada, le chef du HCR demande encore davantage d'efforts

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Lors de son hommage au Canada, le chef du HCR demande encore davantage d'efforts

Lors de sa deuxième visite dans le pays à titre de Haut Commissaire, Filippo Grandi exhorte le Premier ministre Justin Trudeau à envisager de faire davantage pour les femmes et les jeunes filles réfugiées vulnérables.
7 Novembre 2017 Egalement disponible ici :
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi lors de sa rencontre avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau à Ottawa durant sa visite au Canada.

OTTAWA, Canada - Le chef du HCR, Filippo Grandi, a félicité le Canada, un pays « champion » dans l’accueil des réfugiés grâce à ses efforts de réinstallation clairvoyants et généreux. Toutefois, compte tenu du nombre record de personnes déracinées à travers le monde, il a exhorté les Canadiens et d'autres à faire davantage.

Lors de sa rencontre avec des représentants du gouvernement à Ottawa lundi, Filippo Grandi a déclaré que le Canada figurait parmi les dix principaux pays donateurs du HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, et il a déclaré au Premier ministre Justin Trudeau qu'il espérait que le pays « continuerait d'être chef de file mondial pour l’accueil des réfugiés. »

Il a souligné que, l'année dernière, seulement un pour cent des réfugiés dans le monde ont été réinstallés, tandis que 84 pour cent des réfugiés vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.

« Les civils paient davantage le prix de la guerre que par le passé, et les femmes sont impitoyablement prises pour cible. »

Filippo Grandi a proposé que le Canada, qui a adopté une Feminist International Assistance Policy (FIAP), envisage de faire davantage pour les femmes et les jeunes filles vulnérables. Cette politique a pour objectif qu'au moins 95 % de l'aide étrangère du pays contribue à améliorer la vie des femmes et des jeunes filles.

Il a déclaré que cela pourrait inclure l'augmentation du nombre de femmes vulnérables réinstallées et le soutien à davantage de programmes pour les femmes traumatisées qui luttent pour leur survie dans les pays d'accueil de réfugiés.

« Les civils paient davantage le prix de la guerre que par le passé, et les femmes sont impitoyablement prises pour cible », a-t-il déclaré. « Elles sont violées, kidnappées, contraintes au mariage. Nous devons collectivement faire davantage pour les protéger et les aider à surmonter les traumatismes. »

Selon Justin Trudeau, le mérite « doit surtout être attribué aux Canadiens. »

« Je ne peux endosser qu’une toute petite partie du mérite », répondit Trudeau. « Ce sont surtout les Canadiens qui ont réalisé que nous avons bâti un pays extraordinaire. Les gens viennent ici et se construisent un meilleur avenir pour eux-mêmes, et donc aussi pour nous tous. »

Il y a deux ans, le Canada a attiré l'attention du monde entier à l’annonce d’un programme de réinstallation pour 25 000 réfugiés syriens, dont les premiers arrivants avaient été accueillis personnellement par le Premier ministre à l'aéroport.

Toutefois, à une époque où certains pays comme les États-Unis réduisent le nombre de réinstallations de réfugiés, Filippo Grandi a déploré que seulement un dixième des objectifs de réinstallation a été atteint l'an dernier.

La semaine dernière, le Canada s'est engagé à réinstaller 27 000 réfugiés en 2018, dont quelque 9 000 sont recommandés par le HCR. Il s'agit d'une légère augmentation par rapport à l'année dernière, mais ce chiffre demeure une fraction des 1,2 million de réfugiés vulnérables identifiés par le HCR à travers le monde.

Au cours de sa visite, Filippo Grandi a reconnu le programme de réinstallation exemplaire du Canada, qui repose également sur la générosité de parrains à titre privé. Il note qu'un certain nombre de pays étudient actuellement le programme de parrainage privé en tant que modèle qui s'appuierait sur les recommandations du HCR pour les personnes les plus vulnérables.

« Si nous pouvons partager certaines de nos solutions et faire comprendre aux gens qu'il y a une meilleure façon de faire, alors nous jouons notre rôle », a déclaré Justin Trudeau.

Lors d'une rencontre avec Filippo Grandi, Celina Caesar-Chavannes, secrétaire parlementaire de la ministre du Développement international et l'une des architectes de la FIAP, s'est engagée à défendre la cause des femmes réfugiées.

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi (au centre) a assisté à un petit-déjeuner de travail à Ottawa avec des jeunes travaillant sur les questions relatives aux réfugiés.

À Ottawa, Filippo Grandi a également rencontré le Ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale et a accueilli favorablement une directive qu'il a émise lundi, par laquelle il s'engageait à éviter la détention des enfants demandeurs d'asile et à veiller à ce que les familles demeurent unies.

Le Haut Commissaire avait débuté sa visite de quatre jours à Montréal, où il a rencontré des représentants du Québec pour discuter de l’afflux croissant de demandeurs d'asile à la frontière canado-américaine. Accompagné de Jean-Nicolas Beuze, Représentant du HCR au Canada, Filippo Grandi a rencontré des membres de la société civile et d'organisations communautaires, dont beaucoup espèrent améliorer le processus de la réinstallation.

« Le travail, c'est la dignité. Le travail, c’est l’identité. Le travail vous permet de vivre. »

Au Centre de Montréal pour les réfugiés, des développeurs en informatique ont présenté un projet étudiant sur de nouvelles applications pour les téléphones mobiles visant à mieux aider les réfugiés au Canada. « C'est un projet extraordinaire », a déclaré Filippo Grandi après la présentation. « Ce groupe de jeunes réfugiés met au point une technologie pour aider d'autres réfugiés à progresser dans le système d'asile du Canada et à débuter leur insertion dans la société. »

Avec des membres de la communauté d'affaires montréalaise, il a rencontré des réfugiés sur le marché du travail. « L'intégration économique est essentielle », a déclaré Filippo Grandi. « Bien sûr que vous avez besoin d'un travail, vous devez être autonome. Il faut cesser de dépendre de l'aide dès que possible. »

« Le travail, c'est la dignité. Le travail, c’est l’identité. Le travail vous permet de vivre. »

Afin de mieux comprendre les défis auxquels sont confrontés les réfugiés au Canada, Filippo Grandi et le Ministre de l'Immigration du Canada, Ahmed Hussen, lui-même réfugié originaire de Somalie, ont rencontré des jeunes à Ottawa.  « Je ne pense pas que mon histoire aurait été possible dans un autre pays », a expliqué Ahmed Hussen aux participants. « Le Canada] accueille les personnes en quête d’une seconde chance. »

Cependant, certains jeunes, dont beaucoup sont eux-mêmes venus au Canada en tant que réfugiés, sont convaincus que le système peut encore être amélioré.

« Des idées fausses circulent au sujet des réfugiés au Canada, selon lesquelles le Canada doit les aider car ils ne peuvent pas subvenir eux-mêmes à leurs besoins », a déclaré Efrem Berhe, 23 ans, qui a fui l'Érythrée à l'âge de 14 ans et qui est arrivé au Canada en 2009. « Nous devons changer cela. »

« Personne ne rêve de devenir un réfugié. C'est une situation que vous êtes forcé d'accepter. »

Filippo Grandi a également rencontré des étudiants réfugiés qui ont reçu des bourses d'études de l'Entraide universitaire mondiale du Canada. Il a déclaré que les bourses d'études pour les réfugiés constituaient un moyen important d'aider les jeunes réfugiés vivant dans des pays pauvres et en situation précaire à accéder à l'enseignement supérieur.

Il s'est rendu au Canada après avoir son allocution devant le Conseil de sécurité des Nations Unies à New York la semaine dernière, où il a exhorté les dirigeants mondiaux à trouver des solutions politiques aux conflits mondiaux et à permettre le retour chez elles pour davantage de personnes déracinées.