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Le temps presse pour les réfugiés bloqués dans des îles grecques

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Le temps presse pour les réfugiés bloqués dans des îles grecques

Le HCR transfère une douzaine de familles hors de leurs tentes détrempées à Lesbos, pour les installer dans des hôtels; mais à mesure que les conditions se détériorent, les transferts jusqu'au continent doivent s'accélérer .
22 Décembre 2017 Egalement disponible ici :
Une famille syrienne quitte le centre d'accueil surpeuplé et insalubre de Moria pour une chambre d'hôtel louée par le HCR sur l'île grecque de Lesbos.

LESBOS, Grèce - Avec ses trois enfants et son jeune neveu, Sibel*, réfugiée syrienne demandeuse d’asile, a vécu pendant trois mois dans les collines de Lesbos, dans une petite tente détrempée battue par les vents d'hiver et la pluie,.

Sa plus jeune fille, Ran, sept ans, souffre d’un problème intestinal et est en convalescence après une colostomie. Dans les conditions insalubres du centre d'accueil de Moria, avec peu d'accès à l'eau courante, il a été difficile de prendre soin d'elle.

Mais hier (le 21 décembre) elle faisait partie d’une douzaine de familles (59 personnes), que le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a transféré depuis leurs tentes détrempées vers des chambres d’hôtel, réservées pour les personnes les plus vulnérables se trouvant sur l'île grecque.

« Maintenant je vais pouvoir la baigner dans l’eau chaude », a déclaré Sibel au HCR, en montant dans un car affrété par le HCR qui l’emmènera loin de Moria.

Le HCR demeure extrêmement préoccupé par la situation des réfugiés et des immigrants sur les îles de la mer Égée, en particulier Lesbos, Chios et Samos. Dans ce contexte, le HCR se réjouit des efforts important déployés pour accélérer leur transfert vers le continent dans les prochaines semaines.

Depuis la mi-octobre, quelque 6 000 demandeurs d'asile ont été emmenés hors des îles par le gouvernement grec, assisté du HCR.  Ce sont là certains des efforts entrepris pour atténuer les conditions de surpeuplement des centres d’accueil, et transférer les personnes les plus vulnérables dans un endroit sûr, alors que l’hiver s’installe.

Néanmoins, quelque 10 000 demandeurs d'asile sont encore sur les îles, entassés dans des centres officiels qui fonctionnent au double de leur capacité prévue. S’adressant aux journalistes lors d’une conférence de presse à Genève, Cécile Pouilly, porte-parole du HCR, a indiqué que la situation restait critique dans les centres d'accueil de Moria sur Lesbos et de Vathy, sur Samos.

« La rapidité est un facteur clé, et l’accélération du rythme des départs doit être soutenue »

« La rapidité est un facteur clé, et l’accélération du rythme des départs des demandeurs d’asile autorisés doit être soutenue », a-t-elle déclaré aux journalistes au Palais des Nations vendredi (22 décembre).

Le HCR appelle le gouvernement à continuer à soulager la pression sur Lesbos, Chios et Samos, en allégeant les procédures pour les personnes qui peuvent être transférées, et en améliorant de toute urgence les conditions pour celles qui restent.

Le camp est jonché d'immondices et parsemé d'abris de fortune qui ne suffisent pas à protéger des pluies hivernales et des températures en baisse.

Mme Pouilly a fait remarquer que les restrictions actuelles qui maintiennent les gens sur les îles doivent être revues pour permettre un départ rapide du Centre d’accueil et d’identification (RIC) pour les demandeurs d’asile les plus vulnérables, ainsi que pour ceux qui peuvent continuer leurs démarches de demande d’asile sur le continent.

Dans les RIC et sur les îles les tensions s’exacerbent depuis l’été, moment où le nombre d’arrivées a commencé à augmenter. Cela a coïncidé avec la prise de responsabilité par le gouvernement des infrastructures et des services dans les RIC, se heurtant à des problèmes auxquels aucune solution n’a encore été trouvée..

Dans certains cas, les autorités locales se sont opposées aux efforts d’amélioration interne des RIC. Sur certaines îles, la réticence locale a également entravé les efforts faits pour garantir un petit nombre de logements temporaires et exceptionnels pour les plus vulnérables, dans des appartements ou dans des hôtels .

« Nous espérons que ces problèmes pourront être résolus rapidement et que les personnes hébergées dans les centres d’accueil pourront accéder à des conditions de chauffage et de sécurité, des abris adéquats, l’électricité, l’eau courante et des installations sanitaires », a déclaré Mme Pouilly.

Depuis octobre, compte tenu de la situation difficile sur plusieurs îles, le HCR a remis aux autorités environ 240 000 articles de première nécessité  pour améliorer la situation dans les centres d'accueil, comme par exemple des kits d’équipement contre les conditions hivernales, des couvertures et des sacs de couchage. Sur le site de Kara Tepe qui est géré par la municipalité de Lesbos, nous avons aussi  récemment installé 18 unités d’hébergement, qui s’ajoutent aux 242 déjà installées cette année.

Pour l’instant, plus de 1700 personnes ont atteint les îles de la mer Égée en décembre, poursuivant la tendance d’accroissement des arrivées - ce qui monte le total à 19 800 depuis juillet dernier. Parmi elles, de nombreuses familles et beaucoup de personnes ayant besoin d'un soutien spécifique. Cette année, plus de 70 pour cent de toutes les arrivées étaient des Syriens, des Irakiens ou des Afghans, et quatre sur dix étaient des enfants.

Cependant, au cours d’une conférence historique à Athènes la semaine dernière, les maires des villes participant au programme d’hébergement du HCR sur le continent ont donné leur ferme soutien pour que le programme se poursuive au-delà de 2018. D’ici la fin de l'année, le HCR aura atteint l’objectif de 22 000 places de son programme d’hébergement en milieu urbain.

* Le nom a été changé pour des raisons de sécurité