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Le HCR ébauche des solutions durables pour le déplacement au Nigéria

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Le HCR ébauche des solutions durables pour le déplacement au Nigéria

Lors d'une conférence à Oslo, le HCR présente des mesures pour assurer la protection, l'accès et des solutions durables au bénéfice des déplacés nigérians de retour chez eux.
24 Février 2017 Egalement disponible ici :
Une jeune déplacée nigériane saute à la corde au camp de Bakassi à Maiduguri, au nord-est du Nigéria. Photo d'archives, septembre 2016.

OSLO, Norvège, 24 février (HCR) - Alors que les déplacés nigérians rentrent chez eux en nombre croissant, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a co-présenté les prochaines étapes pour assurer la protection, l'accès et des solutions durables.

« Les deux stratégies, pour la protection et pour les solutions, doivent aller de pair. Pour ce faire, nous avons besoin d'accès... c'est le plus grand problème », a souligné Filippo Grandi à Oslo lors d’une importante conférence internationale sur le Nigéria et les pays de la région du lac Tchad.

Il avait auparavant déclaré qu'à ce moment important de la crise de déplacement, avec environ 8,5 millions de Nigérians ayant besoin d’aide humanitaire en 2017, il était important d'assurer une approche durable et fondée sur des principes dans la recherche de solutions.

« Les deux stratégies, pour la protection et pour les solutions, doivent aller de pair. »

Dans cet objectif, le HCR et le Gouvernement nigérian ont présenté à Oslo un document d’orientation intitulé « Lignes directrices sur la protection, l'accès et les solutions durables pour les personnes déplacées et les rapatriés dans le nord-est du Nigéria ». Dans le cadre d'une session thématique spécifique lors de cette conférence, ce document se concentre sur les opportunités pour les solutions durables ; les besoins critiques en matière de protection ; l'autonomisation et la cohésion sociale. Ces lignes directrices pourraient constituer la base d'une stratégie complète.

Avec les retours de déplacés internes (environ 950 000 depuis août 2015) et de réfugiés rapatriés depuis les pays voisins en cours dans les États de Borno, Adamawa et Yobe, le document insiste sur la nécessité « que ces retours demeurent librement consentis et qu’ils se déroulent dans la sécurité et la dignité, et que des possibilités supplémentaires pour les solutions durables soient identifiées et exploitées ».

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On peut également lire dans ce document « qu’une protection efficace des civils mène à des solutions durables au déplacement ». Cela comprend la protection contre le refoulement (retour forcé) et les exigences fondamentales pour des retours informés et librement consentis dans la sécurité et la dignité. « Lorsque ces conditions ne sont pas remplies, les retours ne sont pas durables et pourraient entraîner une nouvelle exposition des personnes déplacées à la violence et à de nouveaux déplacements ».

Selon le document d’orientation, les possibilités de solutions pour les retours librement consentis seraient prioritaires. Dans certaines zones de retour, les civils reçoivent une assistance limitée, mais un retour durable nécessite une augmentation significative du soutien de la part du gouvernement et de la communauté des donateurs.

Le document souligne de nombreux problèmes en matière de protection dans les zones de déplacement et de retour potentiel peuvent contribuer à la violence et à des obstacles pour la stabilité. Il met l'accent sur les mesures visant à assurer la sécurité physique, la liberté de circulation et l'accès humanitaire et il propose une action renforcée contre la violence sexuelle et sexiste ainsi que la protection des enfants contre les violences, l'exploitation et les abus.

Une famille déplacée passe devant son domicile temporaire, un ancien bâtiment public au camp de Bakassi à Maiduguri, dans le nord-est du Nigéria. Photo d'archives, septembre 2016.

Parmi les autres propositions figurent l'accès au soutien psychosocial et la résolution des problèmes de propriété foncière et immobilière en créant des mécanismes d'arbitrage efficaces et accessibles et en apportant un soutien aux autorités locales et à la société civile pour assurer des services juridiques et une assistance aux personnes déplacées dans les zones touchées par le conflit.

Le conflit dans le nord-est a dramatiquement aggravé une situation socio-économique déjà désespérée et l'exclusion sociale accrue, l'inégalité, la marginalisation de certains groupes, la tension et la violence au sein et entre les groupes. « Lutter systématiquement contre ces facteurs est une entreprise complexe, mais fondamentale pour des solutions réalisables et durables ». Le document d’orientation propose de promouvoir l'égalité entre les sexes ; la réconciliation communautaire ; la consolidation de la paix ; la cohésion sociale ; l’inclusion ; l’autonomisation ; la déradicalisation ; la reconstruction et le développement.

« Lutter systématiquement contre ces facteurs est une entreprise complexe, mais fondamentale pour des solutions réalisables et durables »

Le document aborde en détail plusieurs questions spécifiques, y compris l'accès humanitaire et la participation à la prise de décisions. « Des mesures spécifiques doivent être prises systématiquement pour assurer une participation pleine et égale, y compris dans les structures de direction, de la part des femmes, des jeunes, des personnes âgées, des personnes handicapées et d'autres groupes risquant la marginalisation. »

Les pays donateurs présents au cours de la journée ont procédé à des annonces de contributions importantes pour aider les populations du nord-est du Nigéria et des pays de la région du lac Tchad. La conférence d'Oslo a été organisée par les gouvernements de la Norvège, du Nigéria et de l'Allemagne avec le soutien de l'OCHA, dans le but de sensibilisation sur une crise largement négligée ainsi que de recherche de financements et d’engagement politique plus ferme. Le Haut Commissaire Filippo Grandi, qui s’était rendu au Nigéria, au Niger, au Tchad et au Cameroun en décembre dernier pour sensibiliser sur cette crise, a également pris part à une table ronde lors d'une conférence de la société civile, jeudi.

Environ 26 millions de personnes dans les pays de la région du lac Tchad ont été touchées par le conflit, selon les chiffres du gouvernement, et plus de 2,6 millions de personnes ont été déplacées. La crise a été aggravée par la famine induite par les conflits et la malnutrition ayant atteint des niveaux critiques. Quelque 14 millions de Nigérians dans les six États les plus touchés ont besoin d'aide humanitaire cette année. Par ailleurs, environ 200 000 réfugiés ont fui vers les pays voisins.