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Un meilleur avenir pour les réfugiés au Malawi grâce à la connectivité numérique

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Un meilleur avenir pour les réfugiés au Malawi grâce à la connectivité numérique

L'avenir semble plus radieux pour un réfugié burundais grâce au projet de connectivité numérique pour les réfugiés du HCR et de Microsoft.
14 Mars 2017
Remy Gakwaya, un réfugié burundais de 22 ans, devant son centre takenoLab du camp de Dzaleka, où il enseigne la programmation et l'encodage à d'autres jeunes réfugiés. À ses côtés se trouvent Kate Kruriel, Directrice des partenariats chez Microsoft, et Kamel Deriche, du HCR. Remy Gakwaya est un des réfugiés ambassadeurs du projet de connectivité numérique de Microsoft.

« Tout ce qui touche l’informatique m'intéresse », explique Remy Gakwaya, un réfugié burundais de 22 ans qui vit dans le camp de réfugiés de Dzaleka au Malawi.  Il organise actuellement le seul labo d'informatique du camp, dénommé takenoLab, où il donne des cours de programmation à d'autres jeunes réfugiés.

« Java, Python, MYSQLITE, Android Development… », Remy Gakwaya énumère les langages de programmation qu'il enseigne à ses compagnons réfugiés.

« J'adore la programmation », dit-il. « C’est motivant de voir ce que l'on crée soi-même. Ici, dans le camp de réfugiés, on n'est pas libre de faire quoi que ce soit. On n'a pas le droit de travailler en dehors du camp. Mais de la programmation, on peut en faire n'importe où dans le monde et se faire rémunérer. »

« Tout ce qui touche l’informatique m'intéresse, j'adore la programmation. »

Après l'assassinat de ses parents au Burundi pendant les affrontements ethniques, Remy Gakwaya a fui vers la Tanzanie avec ses frères aînés. En 2008, alors qu’il avait 15 ans, un mouvement de rebelles a commencé à recruter parmi les jeunes et Remy et ses frères ont décidé de partir au Malawi.

Après avoir terminé le secondaire dans l'école du camp, Remy Gakwaya a suivi des cours de programmation à Lilongwe. Il a également approfondi ses connaissances grâce à des cours de l'université en ligne du Jesuit Refugee Service de Dzakela, où il est inscrit pour obtenir un diplôme. 

Il a ouvert le takenoLab en 2016 parce qu'il voulait aider d'autres jeunes du camp à apprendre la programmation. La formation de son premier groupe de 6 élèves a commencé par les choses les plus élémentaires — utilisation d'une souris, utilisation d'un clavier — et en fin d'année, ils avaient appris à programmer et à créer des applis.  Comme les réfugiés n'avaient pas accès à internet, il a dû les former hors ligne. 

Au début, ils manquaient aussi d'ordinateurs, alors Remy est parvenu à imprimer des photocopies d'un clavier d'ordinateur et les élèves emportaient ces feuilles de papier chez eux pour s'exercer à taper et à utiliser les touches. Finalement, il a obtenu un don de quelques ordinateurs pour permettre aux élèves de travailler.

L’approvisionnement électrique pose un autre défi majeur dans le camp, et les coupures de courant sont fréquentes. Quand ils n'ont pas d’électricité pour faire fonctionner les ordinateurs du labo, Remy Gakwaya occupe les heures de cours en donnant des cours de théorie.

Remy et son équipe sont déjà au travail et développent des applis qui serviront à toute la communauté des réfugiés. L'une des applis aidera les enseignants à inscrire les élèves et à enregistrer leurs notes, ce qui prend beaucoup de temps actuellement. Ils travaillent aussi sur une appli qui permettra de cartographier les différents groupes tribaux et d'échanger des informations sur les pratiques culturelles, ce qui permettra aux différentes ethnies et nationalités du camp à mieux se comprendre. 

« Je veux utiliser la technologie pour résoudre des problèmes locaux auxquels les grandes sociétés informatiques ne peuvent pas consacrer le temps nécessaire », explique Rémy Gakwaya.

« Je voulais faire partie du monde moderne et je me suis donc inscrite au cours. Au départ, j'espérais faire des études de droit, mais maintenant je suis lancée dans l'apprentissage de la programmation », explique Gracia, 20 ans, élève de Remy Gakwaya et originaire de la RDC.

« Je veux utiliser la technologie pour résoudre des problèmes locaux auxquels les grandes sociétés informatiques ne peuvent pas consacrer le temps nécessaire. »

Le week-end dernier, Microsoft et C3, son sous-traitant au Malawi, ont installé des bornes Wi-Fi à Dzaleka. Le camp est ainsi l'un des sites pilotes du projet de connectivité numérique pour les réfugiés mis en place conjointement par le HCR et Microsoft. Microsoft a également fait don de 1000 smartphones qui seront distribués aux personnes ou groupes communautaires sélectionnés par le HCR, le ministère de l'Intérieur, Plan Malawi et Jesuit Refugee Services.  

Quelque trente réfugiés ambassadeurs ont été choisis pour participer au projet et aider à la mise en place de ses procédures de déploiement.

Remy Gakwaya est fier et enthousiaste d'avoir été retenu parmi les réfugiés ambassadeurs avec quelques-uns de ses élèves. Il a la conviction que disposer de connexions internet plus rapides et moins chères lui permettra de suivre de nouvelles formations en ligne pour compléter les compétences en programmation qu’il a acquises jusqu'à présent, mais qu'il pourra par ailleurs aussi améliorer les formations offertes aux autres jeunes.

« Mon idée, c'est de promouvoir les connaissances, pour qu'elles nous aident aujourd'hui, demain et à l'avenir. »

Le camp de réfugiés de Dzaleka se trouve à quelque 70 km de Lilongwe et accueille actuellement quelque 28 000 réfugiés et demandeurs d'asile, principalement en provenance de la République démocratique du Congo, du Burundi, du Rwanda, de la Somalie et de l'Éthiopie.