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En quête de sécurité : les habitants fuient les combats de rues à Mossoul

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En quête de sécurité : les habitants fuient les combats de rues à Mossoul

Depuis le début de l'opération à l'ouest de Mossoul le mois dernier, plus de 100 000 habitants ont fui, dont 32 000 uniquement la semaine dernière.
17 Mars 2017 Egalement disponible ici :
Des enfants iraquiens déplacés trainent des matelas et d'autres articles de secours vers leurs abris dans le camp de Hasansham, en Iraq, octobre 2016.

HASANSHAM, Iraq – Fuyant l’ouest de Mossoul à la faveur de la nuit, Safa s’est entaillée le pied sur une pointe métallique édentée placée au bord de la route par des extrémistes pour crever les pneus des véhicules tentant d’atteindre la deuxième ville iraquienne assiégée. 

« Quand nous sommes arrivés près d’une zone que nous pensions sûre, nous avons vu des lumières et entendu des voix se présentant comme des militaires nous demandant de nous rapprocher. Ce n’en était pas, c’étaient des extrémistes prétendant être amicaux », se souvient-elle. « Ils ont tué deux enfants et une femme. Plus tard, des personnes de notre groupe les ont enterrés là où ils sont tombés ».

Avec son mari Alaa, un chauffeur de taxi âgé de 35 ans, ils font partie des milliers d’habitants de la partie ouest de Mossoul assiégée qui fuient la bataille faisant rage dans la deuxième plus grande ville d’Iraq en évitant les balles des extrémistes et les objets piégés.

« Ils ont tué deux enfants et une femme. Plus tard, des personnes de notre groupe les ont enterrés là où ils sont tombés ».

Alaa, sa femme Safa et leurs quatre enfants ont trouvé la sécurité dans le camp Hasansham mardi dernier.

Environ 255 000 personnes ont été déplacées de Mossoul et des environs depuis le début de l’opération en octobre, dont plus de 100 000 depuis le début de la dernière offensive militaire à l’ouest de Mossoul le 19 février. La semaine dernière a connu le plus haut niveau de déplacement encore jamais atteint, avec 32 000 déplacés entre le 12 et le 15 mars.

Alors que les déplacements en provenance de l’ouest de Mossoul continuent sans relâche, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, ouvre deux nouveaux camps et demande aux donateurs d’allouer des financements supplémentaires pour aider à protéger et à abriter les personnes forcées de fuir. Le HCR demande aussi un financement supplémentaire de 37 millions de dollars aux donateurs pour soutenir ces personnes déracinées.

Le nouveau camp du HCR de Hasansham U2, situé à l’est de Mossoul, est prêt à accueillir 3 000 personnes dans les prochains jours, avant de passer à 9 000, tandis que le camp de Hammam al-Alil, à 2,25 kilomètres au sud de Mossoul, sera prêt à accueillir 6 600 personnes à partir de lundi et aura une capacité initiale d’accueil de 30 000 personnes, a indiqué le porte-parole du HCR Babar Baloch aux journalistes lors d’une conférence de presse à Genève vendredi (17 mars).

« Le HCR continue de plaider auprès des Forces de sécurité et des autorités iraquiennes pour que les personnes nouvellement déplacées en provenance de l’ouest de Mossoul soient emmenées dans les camps situés à l’est et au nord de la ville qui disposent de capacités d’accueil », a précisé Babar Baloch. « Nous nous attendons à ce que les déplacés internes commencent à être acheminés vers les camps situés au nord cette semaine ».

Adil, père de cinq enfants, et sa femme Hiyam font partie de ceux qui ont rejoint Hasansham et trouvé la sécurité ces derniers jours. Ils ont fui leur domicile familial situé dans le quartier Hay Shuhada, désormais contrôlé par les extrémistes qui se préparent à combattre l’avancée des forces gouvernementales.

« Nous ne prévoyons pas de rentrer maintenant, notre ville natale est peut-être libérée mais elle n’est pas encore sûre. »

« On nous a dit de quitter notre maison. Ils souhaitaient l’utiliser pour placer des snipers sur le toit », raconte Adil, 47 ans, qui a d’abord emmené sa famille dans le quartier voisin de Nablis, où ils ont passé cinq jours avant de fuir de nuit pour éviter les extrémistes et d’atteindre finalement Hasansham.

« Nous étions extrêmement soulagés d’être dans le camp », explique Hiyam. « Nous ne prévoyons pas de rentrer maintenant, notre ville natale est peut-être libérée mais elle n’est pas encore sûre. Mon père et mon frère y sont toujours alors nous voulons rentrer. Nous leur avons parlé il y a quatre jours, nous espérons qu’ils vont bien », ajoute-t-elle.

Pour leur part, Alaa, Safa et leurs deux fils – qui souffraient de déshydratation, de nausée et de diarrhée en arrivant à Hasansham – étaient simplement heureux d’être en sécurité.

« Nous sommes contents d’être ici », dit-il. « Nous ne savons pas du tout si notre maison est toujours debout. Nous attendrons d’entendre si et quand les conditions de sécurité nous permettent de rentrer chez nous »