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Malgré le danger, des réfugiés somaliens au Yémen rentrent chez eux

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Malgré le danger, des réfugiés somaliens au Yémen rentrent chez eux

Au cours du premier mouvement de retours spontanés assisté par le HCR, 133 réfugiés ont repris le chemin de la Somalie
19 Septembre 2017 Egalement disponible ici :
Des réfugiés somaliens à bord d'un navire au port d'Aden en route vers la Somalie au cours du premier mouvement de retour spontané au départ du Yémen.

PORT d’ADEN, Yémen – Depuis près de dix ans, le Yémen a été une terre d’asile pour Abaya Mursal et sa famille, après qu’ils aient fui leur foyer en Somalie à cause des conflits. 

« Nous avions une belle vie ici au Yémen… Je n’avais aucun problème ici », se souvient Abaya. « Mais depuis le début du conflit, les choses sont devenues très difficiles. C’est pourquoi nous avons décidé de rentrer chez nous ».

Un peu plus tard, Abaya et ses sept enfants ont embarqué sur le bateau qui allait les transporter de l’autre côté du Golfe d’Aden pour les ramener en Somalie.

Avec la guerre au Yémen qui entre dans sa troisième année et la situation humanitaire qui se détériore, les civils et les réfugiés y sont confrontés à des situations pouvant mettre leur vie en péril et de nombreux réfugiés expriment le souhait de rentrer chez eux. En partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le HCR facilite les retours spontanés assistés et a lancé un appel de fonds visant à faciliter le retour de jusqu’à 10 000 réfugiés somaliens.

Abaya fait partie des 133 réfugiés somaliens qui constituaient le premier groupe à avoir quitté le Yémen lundi soir. Les rapatriés ont ainsi quitté le port d’Aden à bord d’un navire affrété pour le programme de retours spontanés assistés. Ils devaient arriver au port de Berbera en Somalie mardi.

« Leur retour est motivé par des craintes pour leur sûreté et leur sécurité personnelle ».

Le Yémen a une longue tradition de terre d’asile pour les personnes ayant besoin d’une protection internationale mais, avec le conflit qui s’éternise sur son territoire, le HCR, les autorités yéménites et les partenaires humanitaires sont confrontés à des situations très difficiles pour garantir la protection et l’aide appropriées pour les réfugiés.

« Les rapatriés, ou les réfugiés qui ont l’intention de rentrer chez eux ont expliqué au personnel du HCR que leur décision était motivée par la situation actuelle au Yémen et les craintes pour leur sécurité personnelle », a indiqué le porte-parole du HCR William Spindler, au cours d’un point de presse mardi à Genève.

Les réfugiés somaliens représentent jusqu’à 91 pour cent des plus de 280 000 réfugiés et demandeurs d’asile enregistrés au Yémen.

Ahmed Maewo Ali Mohammed, un réfugié somalien de 50 ans saisit parfaitement l’ironie de la situation qui l’amène aujourd’hui à fuir l’endroit même où il avait trouvé refuge; il a fait partie du premier groupe de rapatriés qui ont quitté le port d’Aden hier.

« Je suis venu dans ce pays pour y trouver la sécurité et, à présent, je dois le quitter parce que cette sécurité n’est plus assurée », explique-t-il.

Ce père de quatre enfants était arrivé au Yémen en 2008 et il vivait au camp de réfugiés de Kharaz dans le gouvernorat de Lahj au sud du Yémen avant de déménager dans le district de Basateen à Aden. Le camp de Kharaz et le district de Basateen accueillent un grand nombre de communautés de réfugiés. Tous les rapatriés qui sont partis la nuit dernière vivaient dans l’un de ces deux endroits.

Les réfugiés qui rentrent chez eux bénéficient de l’aide du HCR et de ses partenaires pour l’obtention de papiers, le transport et reçoivent un soutien financier pour faciliter leur voyage; ils obtiennent également une aide pour soutenir leur retour et leur réintégration en Somalie. En plus d’une allocation initiale en espèces, ils reçoivent des articles non alimentaires ou l’équivalent en espèces, des bons alimentaires et des indemnités de subsistance.

Ahmed explique qu’il retournera à Beledweyne au centre-sud de la Somalie où vit la famille de sa femme. « Notre objectif est d’avoir un petit jardin potager pour nourrir ma famille et vendre quelques légumes au marché ».

Selon William Spindler, la plupart des rapatriés ont décidé de se rendre à la capitale, Mogadiscio, où « l’aide et les services seront plus accessibles et disponibles ».

Le HCR est présent au Yémen depuis les trente dernières années, offrant une protection et des services aux réfugiés et aux demandeurs d’asile. Ses activités humanitaires continuent d’apporter du soutien aux réfugiés qui restent dans le pays.

Informations additionnelles par Natalie Schmidthaeussler