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Le mentorat : une inspiration nouvelle pour les enseignants d'une école du Kenya

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Le mentorat : une inspiration nouvelle pour les enseignants d'une école du Kenya

Unity Primary est l'une des plus grandes écoles du camp de réfugiés de Kakuma ; il n'est pas rare d'y voir 200 élèves par classe et ce n'est pas toujours évident pour les enseignants de conserver leur motivation.
20 Septembre 2017 Egalement disponible ici :
Yel Luka est le principal d'une école où plus de 70 pour cent des enseignants ont participé à un programme novateur de formation, de coaching et de mentorat appelé Des enseignants au service d'enseignants.

Diriger une école comme Unity Primary qui compte plus de 3400 élèves serait une tâche écrasante pour n’importe quel principal. Mais, après son arrivée il y a quelques semaines, Yel Luka a vite montré qu'il était à la hauteur.


« Les choses ont vraiment changé ici depuis que M. Ruka s’est joint à nous, » dit Dario, un enseignant de maths de Unity Primary. « Les élèves sont à l'heure à l'école et sont plus attentifs en classe et pendant les assemblées. »

Unity Primary est l’une des plus grandes écoles du camp de réfugiés de Kakuma, dans le nord du Kenya, et il est difficile de prendre la mesure des difficultés auxquelles les enseignants y sont confrontés. Les classes comptent souvent 90 à 100 élèves et il n’est pas rare d’y voir 200 élèves par classe. Autant dire qu'inspirer les écoliers et susciter leur participation constitue un défi considérable. Pour un enseignant, il est aussi difficile de rester motivé dans ces circonstances.

L'aide est arrivée de très loin jusqu'à Kakuma. Plus de 70 pour cent des enseignants ont participé à un programme alliant formation, coaching et mentorat, appelé ‘Des enseignants au service d'enseignants’, qui a été mis au point par l'Université Columbia des États-Unis.

« Le coaching a vraiment fait de moi un meilleur directeur. »

La formation a été organisée en face-à-face avec des formateurs locaux et internationaux. Des groupes de 25 à 30 enseignants ont appris des techniques et des méthodes adaptées à l'enseignement dans des contextes difficiles, tels que celui des classes de l'école de Kakuma. Le programme se poursuit avec des séances de coaching et de soutien apportées par des « mentors mondiaux, » des enseignements bénévoles du monde entier qui apportent un soutien régulier en temps réel via des applications mobiles telles que la messagerie WhatsApp.

Les participants suivent deux voies en parallèle, un programme court et une formation plus longue et plus approfondie. Les modules proposés sur ces deux axes traitent du rôle de l'enseignant, de la protection de l'enfance, de l'inclusion, de méthodes pédagogiques, de programmes d'enseignement et de planification des cours. Les enseignants qui mènent à bien les deux programmes peuvent choisir de devenir coach eux aussi.

Pour Yel Luka, c'était bien là l'aspect le plus motivant du programme Des enseignants au service d’enseignants. En tant que coach, il est devenu une solide source de soutien pour 50 de ses collègues dans tout le camp de réfugiés. « Le coaching a vraiment fait de moi un meilleur directeur, » dit-il.

En face de Unity Primary se trouve Mogadishu Primary, une autre école qui a reçu une injection salvatrice du programme ‘Des enseignants au service d’enseignants’. Enseignante de science, Salome Perpetua, 32 ans, est également devenue coach et elle encadre 40 collègues dans cinq écoles différentes. « Cette formation a vraiment changé ma vie, » dit-elle. « Elle m'a permis de partager mes compétences avec mes collègues parce que tous n'ont pas pu bénéficier de la formation. »

« Je peux discuter de mes problèmes sur Internet avec les mentors et obtenir des solutions très rapidement. »

« La formation a changé la manière dont les choses fonctionnent ici. »

Mary Mendenhall, professeur adjointe de pratique pédagogique au Collège d'enseignants Columbia, a lancé le programme ‘Des enseignants au service d'enseignants’ grâce au financement d'une plateforme innovante appelée Open IDEO. Le HCR a apporté son soutien à Mary et à son équipe durant le projet pilote mené à Kakuma en 2015. Depuis lors, 130 enseignants ont suivi le programme.

« Ces enseignants sont en première ligne chaque jour et ils peuvent s'exprimer sur les problèmes rencontrés et s'aider les uns les autres à réfléchir aux solutions permettant de surmonter certains de ces défis, » déclare Mary Mendenhall.

L'expérience de Yel Luka au cours du programme l’a incité à s'inscrire en licence d'éducation, mais il est convaincu que les retombées vont bien au-delà du perfectionnement professionnel des enseignants. « La formation a changé la manière dont les choses fonctionnent ici, » dit-il.

« Nos élèves sont plus déterminés à réussir parce qu'ils peuvent voir la détermination que mettent leurs enseignants à les aider à atteindre leurs objectifs. »


Découvrez le dernier rapport du HCR sur l'éducation des réfugiés Left Behind: Refugee Education in Crisis (en anglais)