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Tous gagnent à héberger des réfugiés, aujourd'hui des amis

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Tous gagnent à héberger des réfugiés, aujourd'hui des amis

Une série de photos d'Aubrey Wade, parrainée par le HCR, montre comment certains foyers britanniques ont constaté qu'offrir une chambre à un réfugié fait évoluer tout le monde.
16 Janvier 2018 Egalement disponible ici :
Emily Reynolds, assistante sociale, et son compagnon Gijs Van Amelsvoort hébergent Areej, originaire du Soudan. Ils partagent leurs repas, de nombreux moments et regardent des films ensemble.

LONDRES – Ouvrir sa porte — et sa vie — à quelqu'un qui a été forcé de fuir son propre pays n'est pas une décision à prendre à la légère. Toutefois, comme en témoigne une nouvelle exposition photo sur l'hébergement des réfugiés en Grande-Bretagne, c'est un choix qui peut apporter beaucoup à tous.

Offrir une chambre à un réfugié peut l’aider à trouver ses marques et à mieux s'intégrer dans sa nouvelle patrie, un processus parfois aliénant et semé d'embûches en d'autres circonstances. Et pour ceux qui veulent faire leur part pour résoudre la crise des réfugiés, c'est un geste concret, plein de sens et potentiellement transformateur. En effet, les liens forgés à cette occasion résistent souvent à l'épreuve du temps.

« Ce qu'il y a de plus formidable et de plus surprenant, c'est que nous sommes devenues amies, » dit Emily Reynolds, 28 ans, en évoquant son vécu londonien avec ‘l‘espiègle’ Arij, une réfugiée qui a fui le Soudan en quête de protection internationale.

Cette histoire, comme d'autres récits personnels, sont illustrés dans le Great British Welcome, le chapitre britannique de Europe : Des réfugiés hébergés chez l'habitant, une exposition de photos et de portraits de réfugiés et de leurs hôtes dans divers pays d'Europe. La série a été créée par le photographe Aubrey Wade, en partenariat avec le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

« L'existence des hôtes, comme celle des réfugiés, sont positivement enrichies par leur vécu sous le même toit. »

Aubrey Wade est allé rencontrer et photographier certains des hôtes britanniques dont la générosité contribue à transformer l'existence de ceux qui ont été contraints de fuir en leur donnant la possibilité de démarrer une nouvelle vie au Royaume-Uni.

« Le sentiment persistant que ce projet m'a laissé, c'est que l'existence des hôtes, comme celle des réfugiés, sont positivement enrichies par leur vécu sous le même toit, » déclare Aubrey Wade. « Tout le monde y gagne. »

L'exposition sera présentée pendant deux mois, du 16 janvier au 16 mars, dans la cour de St Martin-in-the-Fields, l'église paroissiale de la famille royale et du Premier ministre d'Angleterre, située à Trafalgar Square, à Londres.

L'exposition présente aux visiteurs une vision intimiste de la vie des hôtes et des réfugiés.

Parmi eux, les Goldhills ont accueilli dans leur maison de Cambridge Faraj, 21 ans, qui a fui en 2012 Alep, alors frappée par la guerre.

« « Il a des origines islamiques très orthodoxes et se retrouve hébergé dans une famille empreinte de judaïsme, » déclare Simon Goldhill, professeur de littérature grecque à Kings College, à l'Université de Cambridge. « Il prie cinq fois par jour et vient ensuite à la synagogue avec nous pour aider le rabbin. Voilà qui témoigne bien de ce qu'est Faraj. Il voit nos différences, mais ne les considère jamais comme un problème. »

La fille de Simon, Sarah, 27 ans, dit de Faraj « il m'a sortie de l'ordinaire de ma vie et de mes bouderies. »

Dans un contexte caractérisé par l'explosion du nombre de personnes déplacées par la guerre et les persécutions, cette collection de photos témoigne de la compassion, de l'espoir et de l'humanité dont des Européens ont su faire preuve en ouvrant leurs foyers aux réfugiés, contribuant ainsi à combler les fossés culturels et à abattre les barrières linguistiques. L'exposition présente des portraits réalisés en Allemagne, en Suède, en France et en Autriche.

« Parfois, je pense trop, ça me rend triste et je n'arrive pas à dormir. Mais je suis plutôt heureux maintenant. »

En Grande-Bretagne, le projet a reçu un précieux soutien de Refugees at Home, une organisation caritative qui fait le lien entre les personnes prêtes à offrir un une chambre dans leur maison et les réfugiés et demandeurs d'asile désespérément en quête d'un logement.

« Les citoyens britanniques font preuve d’un vrai sens civil et d’un grand soutien pour les réfugiés, » déclare Gonzalo Vargas Llosa, représentant du HCR en Grande-Bretagne. « Refugees at Home, qui met en contact les hôtes et les réfugiés, en est un exemple patent. »

L'exposition montre également que les réfugiés sont des gens normaux, avec des problèmes de tous les jours.

Catharine Elliott héberge Hussein, un Éthiopien de 20 ans, depuis octobre 2016 où ses fils ont quitté la maison.

« Il n'y a quasiment pas de différence entre des adolescents nés à Londres et ceux d'Éthiopie. Les adolescents sont pareils dans le monde entier. Ils ne sont pas conscients que les draps doivent être changés et que la lessive ne s'étend pas toute seule, » dit-elle. « Il faut le leur apprendre, le plus gentiment possible. »

Le périple d’Hussein jusqu'au Royaume-Uni a été extrêmement éprouvant, mais il a depuis trouvé une certaine stabilité.

« Je me réveille souvent la peur au ventre parce que quand je me suis enfui par la Libye, ils tiraient sur les gens devant moi, » dit-il. « C'était vraiment trop. Parfois, je pense trop, ça me rend triste et je n'arrive pas à dormir. Mais je suis plutôt heureux maintenant. »