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République tchèque : Une profonde amitié s'est forgée entre une famille d'accueil bénévole et leurs hôtes

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République tchèque : Une profonde amitié s'est forgée entre une famille d'accueil bénévole et leurs hôtes

Sarka et Angus Grundy ont accepté d'aider une famille de réfugiés pendant six mois et sont devenus les amis proches d'un couple syrien et de leur fille.
23 Janvier 2018 Egalement disponible ici :
Sarka Grundy, une bénévole tchèque, son mari anglais, Angus, et leur fils Kilian rendent visite à Wafa* et Farid*, des réfugiés syriens, dans leur appartement de Prague.

PRAGUE, République tchèque — La tête couronnée d’un diadème, une petite princesse virevoltante en robe rose ouvre aux Grundy qui viennent de sonner à la porte de l’appartement de cet immeuble résidentiel de Prague.

Sous l'œil de ses parents, la petite Syrienne qui porte son costume favori embrasse les visiteurs, Kilian, son camarade de jeu de deux ans, et ses parents, Sarka, une bénévole tchèque, et Angus, son mari anglais. Les embrassades et les conversations animées témoignent de la proximité des deux familles.

« C'est devenu une véritable amitié », explique Sarka un peu plus tard. Initialement, elle s'était engagée à aider Wafa* et Farid*, des réfugiés syriens, pendant six mois mais aujourd'hui, bien après la fin de la période convenue, elle dit en riant : « Personne ne peut nous empêcher d'être amis. »

Les deux couples se sont rencontrés grâce à un programme parrainé par le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, qui rapproche des bénévoles tchèques et des réfugiés ayant besoin d'aide pour se familiariser avec leur nouveau pays. Un partenaire du HCR, l'Organisation d'aide aux réfugiés (une ONG connue sous l'abréviation tchèque OPU) anime un site web grâce auquel elle est jusqu'à ce jour parvenue à associer un bénévole à chacun des réfugiés qui en cherchaient un.

Les bénévoles aident les réfugiés à se familiariser avec l'administration et à apprendre la manière tchèque de faire les choses, mais Sarka explique que cette famille n'a pas eu besoin de beaucoup d'aide pratique.

« Le processus est gratifiant pour tous. »

« Le processus est gratifiant pour tous », dit Sarka de son engagement en tant que bénévole. « Nous avons appris tant de choses sur leur culture. Ce n'est peut-être pas très gentil de le dire, mais nous les voyons (Farid et Wafa) plus souvent que certains de nos anciens amis. »

Farid et Wafa ne sont pas les vrais noms de ce couple de Syriens âgés d’une trentaine d’années. Ils vivent en République tchèque depuis presque cinq ans, mais sont encore réticents à dévoiler leur réelle identité par crainte de représailles envers leurs proches qui vivent toujours en Syrie.

Sarka travaillait dans le marketing au sein d’une entreprise d’informatique jusqu'à ce que l'arrivée de réfugiés en grand nombre en 2015 la persuade « qu'il était temps de s'engager davantage ». Elle parle couramment l'anglais et elle est donc d’abord devenue interprète bénévole d'une organisation pour les droits de l'homme dans la capitale tchèque. Après la naissance de son deuxième fils, Kilian, elle a expliqué à son mari anglais qu'il était temps de s’impliquer davantage.

Angus se souvient lui avoir demandé : « Que veux-tu faire? Faire vivre un réfugié chez nous ? »

Wafa*, une réfugiée syrienne, sert du baklava à ses visiteurs, Sarka Grundy, bénévole tchèque, et sa famille, dans l'appartement de Prague qu'elle partage avec son mari Farid* et leur petite fille.

Il se félicite de l'approche personnalisée du programme tchèque de bénévolat. « Cela montre à une personne qu'elle peut faire quelque chose pour une famille, juste une famille. Et il y a certainement assez de familles pour s'occuper ».

La République tchèque accueille un nombre relativement faible de réfugiés – 128 seulement reconnus officiellement à la fin octobre 2017.

Il n'aime pas qualifier le programme de bénévoles de projet, car il s'agit plutôt d'un moyen de se faire des amis. « Si suffisamment de gens le faisaient, ce programme ne serait pas nécessaire. »

« Nous avions besoin de gens autour de nous. »

C'était une bouée de sauvetage pour Wafa qui vivait dans un pays non familier et tentait de faire face à la vie quotidienne dans une langue étrangère avec un mari qui devait sortir pour travailler.

« Au début, le plus important c'était que nous avions besoin de gens autour de nous », se souvient-elle. « Nous étions ici et nous ne connaissions personne. »

Farid, son mari, avoue qu'il “s'attendait à une rencontre superficielle et officielle ” et il a été ravi d'avoir eu tort lorsque les deux familles se sont rencontrées en novembre 2016.

Pendant que leur fille Hiba, la petite princesse, danse dans la pièce avec Kilian, ils parlent de ce qu'ils ont quitté en fuyant la guerre en Syrie, de la difficulté de la transition et à quel point tous leurs espoirs reposent sur un avenir meilleur pour leur fille.

« Quand un réfugié ou un demandeur d'asile vient ici, il trouve probablement un travail, mais il est toujours en dessous de notre niveau, » explique Farid.

Il a appris le tchèque, mais ses qualifications professionnelles syriennes ne sont pas reconnues et il travaille donc à la chaîne dans une usine. Il espère pouvoir un jour se débarrasser de l'étiquette de réfugié. Craignant pour ses proches en Syrie, Farid demande que sa ville natale et sa profession ne soient pas mentionnées.

« Nous voulons être des gens comme tout le monde », explique Farid. Des gens comme tout le monde, avec quelques très bons amis tchèques.

* Les noms ont été changés pour protéger les personnes