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Au Guatémala, un réseau accueille ceux qui fuient la violence des gangs

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Au Guatémala, un réseau accueille ceux qui fuient la violence des gangs

La Haut-Commissaire adjointe se félicite de la protection qu'offrent les abris aux personnes déracinées les plus vulnérables en Amérique centrale.
6 Mars 2018 Egalement disponible ici :
Andrés Toribio (photographié ici en septembre 2016) est coordinateur dans un centre d'El Ceibo, au Guatemala. Ce centre vient en aide aux personnes qui ont fui la violence des gangs.

EL CEIBO, Guatemala — Depuis près d’une décennie, Andrés Toribio et son épouse ouvrent les portes de leur foyer, situé à la frontière entre le Guatemala et le Mexique, et offrent un abri et la sécurité aux personnes qui ont fui la violence en Amérique centrale, car ils savent que la route vers la sécurité peut s'avérer dangereuse.

Lorsqu’ils fuient la violence des gangs, des maras, chez eux, les demandeurs d'asile encourent un risque accru de tomber entre les mains de réseaux de traite d’êtres humains et de kidnappeurs, ou encore d’être victimes de violence sexuelle ou de se faire voler en chemin.

Aujourd’hui, Toribio est le coordonnateur d'un nouveau centre, ouvert le mois dernier, dans la ville d'El Ceibo, au Guatemala, par l'organisation Pastoral de Movilidad Humana avec l'aide du HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

« Ce nouveau centre nous permet d'aider davantage de monde », explique Toribio en ajoutant qu'au cours de la semaine qui a suivi son ouverture, la Casa del Migrante El Ceibo a aidé 64 demandeurs d'asile et autres personnes vulnérables.

« Nous aidons les réfugiés et les migrants, nous les informons sur leur droit à la demande d'asile, nous leur offrons un logement et des repas », ajoute-t-il.

Le centre fait partie d'un réseau de lieux sûrs gérés par des organisations locales et soutenus par le HCR qui ont reçu la visite de la Haut-Commissaire adjointe Kelly Clements pendant son voyage en Amérique centrale septentrionale le mois dernier. Kelly Clements s'est rendue au Mexique, au Guatemala et au Honduras, trois pays déchirés par la violence et générant un afflux croissant de personnes déracinées.

« Écouter leurs témoignages est une expérience profondément bouleversante. »

« Nous avons suivi les itinéraires parcourus tous les jours par de nombreux demandeurs d'asile et migrants pour trouver une protection internationale au Mexique », a expliqué Kelly Clements, à la frontière entre le Guatemala et le Mexique.

« Écouter leurs témoignages est toujours une expérience profondément bouleversante et c’est le rappel puissant de la responsabilité que nous partageons tous, de veiller à leur protection et de trouver des solutions à leur déplacement. »

Pour promouvoir la sécurité des personnes en déplacement, le HCR milite afin que les pays de transit et d'asile mettent en place des réseaux d'espace sûrs, offrant des abris de court terme et une aide humanitaire. Des entrevues et un soutien psychosocial permettent d’identifier les personnes ayant besoin d’une protection internationale et de leur fournir des informations sur la procédure de demande d'asile et de protection.

La Haut-Commissaire adjointe Kelly Clements visite le nouveau centre Casa del Migrante, ouvert récemment dans la ville frontalière d'El Ceibo, au Guatemala.

Des groupes de la société civile du Guatemala ont initié, avec l'appui du HCR, la coordination d'un réseau de lieux sûrs qui comprend huit abris et 12 points d'information. L’un de ces espaces est dédié exclusivement aux enfants non accompagnés et un autre aux membres de la communauté LGBTI qui ont besoin d’une protection internationale.

« Je salue le travail effectué par nos partenaires pour développer et renforcer le réseau d’espaces sûrs et pour l'attention particulière qu’ils portent aux enfants, aux femmes et aux jeunes filles ainsi qu'à la communauté LGBTI », a déclaré Kelly Clements.

Plus de 24 000 personnes ont reçu l’aide du réseau guatémaltèque et, parmi elles, 15 pour cent ont fui leurs pays à cause de la violence des maras et des organisations criminelles, ou de la violence domestique, sexuelle et sexiste.

« La solution viendra en répondant aux raisons qui poussent les gens à fuir. »

De plus en plus, les personnes en quête de protection décident de demander l'asile au Guatemala plutôt que de poursuivre leur route jusqu'au Mexique ou aux États-Unis. Les demandes d’asile déposées dans ce pays d'Amérique centrale ont augmenté de 66 pour cent entre 2014 et 2017. En 2017, par rapport à l'année précédente, les demandes émanant de Honduriens et de Salvadoriens ont augmenté de 47 pour cent. En décembre 2017, le Guatemala accueillait 370 réfugiés de 12 nationalités différentes.

« Le HCR félicite le Guatemala pour la générosité de l'accueil qu’il offre aux réfugiés à un moment où le pays est lui-même confronté à des difficultés. Son rôle dans l’approche régionale est déterminant pour répondre aux causes profondes de la violence qui a poussé tant de gens à fuir leurs pays », a indiqué Kelly Clements.

Le Guatemala, le Bélize, le Costa Rica, le Honduras, le Mexique et le Panama ont convenu de coopérer pour renforcer les dispositifs de protection, et de travailler main dans la main avec les agences de développement afin d’offrir une assistance et des moyens pour répondre au déplacement, partager leurs expériences et les meilleures pratiques.

Ce processus, connu sous le nom de Cadre global régional de protection et de solutions, s’inscrit dans le contexte plus large du pacte mondial pour les réfugiés dont l'objectif est de transformer la façon dont la communauté internationale répond aux crises de réfugiés.

Le Cadre global a pour vocation de combler les écarts qui persistent dans le système international de protection des réfugiés, en assurant un soutien plus prévisible et plus équitable aux pays et aux populations qui les accueillent.

« À terme, la solution au déplacement en Amérique centrale viendra en répondant aux raisons qui poussent les gens à fuir », a également déclaré Kelly Clements. 

Mais entretemps, Toribio continuera à accueillir les réfugiés et les migrants épuisés à El Ceibo, sur la route vers la sécurité.